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Regarde les hommes sucer

Gronibard

Season of Mist

16 juin 2022 à 15:17:29

CD digipack

2022

16 titres. Durée: 1h06'05''

Une petite vidéo:

Gronibard est un groupe formé à la fin du 20è siècle du coté de Lille, plus exactement en 1998, en formalisant sa naissance avec leur première démo 'Prendez-moi'. Hop, saut dans le temps (et ellipse concernant les split, Ep...). 2022, là, maintenant, voici leur nouvel album (qui est leur 3è du coup mais avec pleins de précédentes productions, il ne faut pas l'oublier). Et si je chronique cet album, c'est que le groupe, je le connais depuis ses débuts et qu'en 2022, le groupe reste tel qu'il est depuis ses débuts (même si 24 ans sont passés...). Et bordel, ça fait plaisir à les revoir avec un album.

Gronibard, c'est quelque chose à part, un groupe qui se fout complètement de ce que l'on en dit. Et qui joue la carte du fun, avec des paroles profondes (en centimètres, autour de 15 parait-il) et de la bonne humeur. Au fil du temps, le groupe est allé d'un goregrind vers des incursions plus crust, gardant toujours ce lien avec la débilité assumée et qui fait du bien (et un peu de cul aussi, il ne faut pas l'oublier).

Alors, que s'attendre de cet album (question pour ceux et celles qui ne l'auraient pas encore acquis)? Le groupe est de retour en très grande forme, à travers un goregrind furieux, teinté de crust. Et putain, que c'est jouissif! Le groupe évolue toujours dans son humour qui n'est absolument pas 2022 et c'est tant mieux. Les titres sont complètement fous, alternant passages goregrind sous ecstasy où se mêle du crust et des éléments qui viennent de la variété française (je ne vois pas d'autres possibilités ). Le groupe n'hésite pas à se moquer de tout ni même de lui-même, la dérision ne lui faisant pas peur. Si le coté débile de titre comme Mongolito est bien présent, c'est quand même ce retour au goregrind qui sert de colonne vertébrale à leur album. Ca poutre, ça défonce et ça ne se prend pas au sérieux (et pourtant, paradoxalement, ça demande du sérieux pondre un album comme ça!). Le groupe enfile les fulgurances, les passages goregrind puisant plutôt vers un mélange entre LDOH et Regurgitate (joie!!).
Mais voilà, le groupe a pris de l'âge et la maturité est là. Ou pas en fait. Non, pas vraiment en fait. Mais il est certain que le groupe a clairement peaufiné son style bien à part, livrant parfois même un esprit punk décérébré dans certaines parties de titres. Le groupe livre des titres aux structures pouvant être très variées, offrant des contrastes fait de fulgurances et de passages plus lourds, quittant les voies du goregrind pour d'autres plus exotiques, reprenant aussi ici et là des passages typiquement gronibardesque comme il y en a depuis leur début, comme les dissonances de notes, les altérations de jeu... C'est pété, complètement. Mais c'est excellent, c'est clair.
Parce que les moins avertis découvriront que le cul, chez Gronibard, c'est la base (et le délire autour d'un univers gay). Les titres renvoient systématiquement à ce domaine foisonnant mais passé à la moulinette du groupe, le mélangeant à tous ce qui caractérise le groupe, collant au minimum un gros sourire à nos trognes (et c'est délectant une intro à un feu rouge, avec la tête des gens). Gronibard saura illuminer ta journée à coup sûr!

Le groupe glisse aussi des clins d'œil à d'autres groupes ou registres, certains facilement identifiables, d'autres demandant plus de travail et connaissances. Ca fourmille d'idées dans tous les sens, là où se cachent les subtilités réservées aux amateurs avertis (bon avec une catégorie spéciale pour ceux et celles qui reconnaissent les intros et d'où elles sont tirées). Et dans cet album, le groupe pastiche plus ou moins le black metal, par différents biais: que ce soit l'artwork, les photos ou plus fins, à travers des riffs, des éléments structurels qu'ils ont planqué dans les fulgurances goregrind ou encore la plus facile, avec 'De mysterfriize pomme bananas', qui renvoie au premier album de Mayhem 'De Mysteriis Dom Sathanas'. Et ce titre est aussi le titre le plus long, le plus black (du moins dans une partie... parce qu'après 4 minutes, on est plus dans une musique d'ascenseur, au sonorités à la Guns N'roses avec 'paradise city' et ce pendant 28 minutes, étant en fait une sorte de ghost track) et fermant le concept de l'album (enfin si il y a un concept derrière, on parle de Gronibard). Ces clins d'œil ont toujours été aussi dans l'essence du groupe, de façon peut-être plus diffuse et qui en fait, au final, une sorte de commémoration du metal, sans se prendre la tête (et en déconnant quand même).
Le chant chez Gronibard est à l'image du groupe: pété et fun. L'aspect goregrind est très puissant et le chant s'y adapte aisément. On retrouve aussi le chant clair avec ses voix débiles, parfois presque cartoonesques. Mais la performance est quand même du coté du dernier titre, avec la voix black (avant que ça devienne un peu n'importe quoi). Sans oublier les chœurs omniprésents (au besoin).
Le son est massif, puissant. C'est très profond, le groupe adaptant un peu les sonorités aux registres. La basse est bien présente, apportant sa contribution indéniable au goregrind et son coté percutant au reste (mais quand ça flirte avec un truc qui sonne plus variété française pétée).
Gronibard livre un album complètement fou, pété et jouissif, marquant un retour au goregrind plus marqué, avec le mélange crust et leur coté je-m'en-fout-de-l'avis-des-autres-je-fais-ce-que-je-veux (et un petit coté enculons 2022). Ne réfléchissez pas et foncez!

© Margoth PDF

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