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Reality rotten to the core

FesterDecay

Everlasting spew Records

3 février 2023 à 16:22:13

Dématérialisé

2023

14 titres. Durée: 30'52''

Une petite vidéo:

FesterDecay est un quatuor japonais formé en 2015. Donc, déjà, tu as des éléments factuels de livrés qui te disent ce que ce doit être. Si tu as des talents d'enquêteur proches de l'amibe, sache que le groupe officie dans l'art délicat du goregrind.

Dès le premier titre, deux choses sautent aux oreilles: le son et le degré généalogique du goregrind. Le groupe regardent fortement vers les premiers Carcass, Dead Infection et de façon plus diffuse, un peu Tumour. Autant dire que ça va être la fête et un festival de bon goût et de subtilité à coup de pied de biche.

Ca y va franchement, avec des fulgurances et un son bien gras, très gore, qui se retrouvent aussi dans le chant, forcément. Mais le groupe ne se contente pas d'envoyer du rapide non stop ni de copier ses illustres modèles.
Car les japonais vont plus loin dans la folie. Ils jouent aussi bien la carte de la fulgurance que de la lourdeur infinie, abordant des breaks complètement fous et retords, en y intégrant des riffs qui viennent plus du rock'n'gore. L'intensité ne retombe jamais, le groupe maitrisant les alternances et les aspects assez techniques qui se déploient. Car oui, clairement, il y a un côté technique. Ce n'est pas bas du front. Et cela s'entend nettement, du fait des structures que le groupe va créer, dans une trame plutôt déjanté.
Si les esprits des groupes précités sont présents, rapidement le groupe dévoile d'autres aspects qui lui sont propres, malgré la filiation musicale.

Notamment cette idée intéressante d'intégrer une approche avec des ambiances lourdes et délétères, que le groupe propose. En effet, certains titres, sous l'aspect goregrind, vont tisser une trame particulière, qui esquisse un univers particulièrement glauque ou allant brosser quelque chose qui lorgnerait vers l'horreur. Et c'est là que ça devient encore plus fou: car les alternances des passages furieux et des lourdeurs poisseuses créent une entité propre, qui va au-delà de la simple identité sonore.
Car le groupe glisse ainsi dans une approche entretenant des paradoxes et des contrastes, qui vont lourdement impacter les cervicales (car on est vite pris dans le maelstrom que le groupe nous propose) ou nous faire taper sauvagement du pied (ou se jeter contre les murs).
Et les titres vont permettre de travailler sur cet aspect, à travers des durées certes courtes, mais qui parfois vont s'étaler plus dans le temps. Et c'est là que le groupe va offrir des variations assez dantesques, par rapport à cette notion d'affiliation goregrind.
Le groupe va amener divers tempos forcément mais aussi des choses moins conventionnelles, au-delà des riffs rock'n'gore. Car on va y trouver des subtilités (au parpaing) comme des mosh part par exemple. Mais il va aussi jouer sur les sonorités et le son, qui offre une approche singulière, couplée au chant.

Chant qui est extrêmement gore, vraiment à la Dead Infection, avec un petit coté Tumour (notamment dans certains passages qui vont dynamiter l'aspect gore). Quelques variations de chant viennent, prenant un côté plus brutal death ici et là, offrant une couche supplémentaire légère, qui amplifie le gore.
Le son est très puissant, gras, avec une batterie qui a un côté très percutant, allant fortement dans les basses, comme le reste de la musique, qui amplifie les basses. Cela n'empêche pas d'avoir les guitares bien présentes ou même ces riffs différents, qui amènent de l'oxygène aux titres, amplifiant là aussi paradoxalement le goregrind.

Festerdecay nous ouvre son univers goregrind par un album intense, extrêmement dense, où le gore est bien présent et avec une identité forte. Un vrai plaisir régressif loin d'être bas du front. Et c'est jouissif!

© Margoth PDF

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