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Postero Mundi

Provectus

Autoproduction

30 juillet 2022 à 13:49:34

Dématérialisé

2022

8 titres. Durée: 47'16''

Une petite vidéo:

Provectus est un trio belge de black formé en 2015 qui nous offre, après un Ep en 2018, son premier album.

Le groupe balance un black très typé années 90, avec une tendance au raw black. Ca va vite, c'est énervé, agressif et ne fais pas vraiment dans la finesse. Le groupe cultive un coté pas très joyeux, qui colle à ce qu'il propose, portant attention à garder une ligne qui se veut malsaine, voire dérangeante. C'est dans une lignée très caractéristique du genre, cochant les cases nécessaires à la check-list du genre. Il y a un coté peut-être académique du genre mais cela n'empêche pas le trio d'offrir quelques petites saillies fort agréables, ainsi qu'un coté mélodique et mélancolique subtil.
Oui, il y a clairement de la mélodie dans l'album. Malgré les rythmes rapides (alors, il y a quelques mid-tempos ici et là, qui ne durent guère), offrant un coté massif, le groupe amène des riffs rapides, certes, mais développant une forme d'esthétisme assez sombre, s'appuyant sur de la mélodie (et très efficace) mais surtout utilisant des éléments très mélancoliques. Et cet aspect se retrouve appuyé par des vocaux qu peuvent se moduler lors de l'appuie sur la mélancolie, en même temps qu'une variation de thèmes.
Et je met au pluriel car, outre les thèmes des titres qui varient, il y a surtout une variation des thèmes au niveau musicales, jouant sur les tonalités et les couleurs, jouant avec les codes, tout en restant furieusement dans une lignée black.
L'album ne révolutionne pas le genre, c'est clair mais il rend clairement hommage au style, respectant les codes, tout en insufflant une dose suffisante de cette mélodie mélancolique et du travail sur celle-ci, lui permettant de sortir un peu de la trame. Quelques moments viennent ainsi apporter un peu d'oxygène par une certaine légèreté, tout en gardant la cohérence de la tonalité générale. Cela donne un album qui s'écoute avec plaisir et offre suffisamment de subtilités pour ne pas être trop rébarbatif. Les codes le structurant sont ceux établis à l'époque mais sont restitués avec un savoir-faire maitrisé.
Le trio s'appuie aussi sur des claviers, poussant notamment l'évocation d'orgues. Ce n'est pas systématique mais leur utilisation amène une structuration qui diffère un peu, en même temps que des plages plus calmes mais qui amplifient le coté mélancolique. On retrouve ces claviers quelques fois, le groupe ne se focalisant pas sur leur densité mais plus sur une certaine subtilité qui les placent comme un ajout de textures.
Le chant est très typé, la voix éructant un black direct. Mais celui-ci offre de la variété, proposant quelques changements de timbres bienvenus, ouvrant un panel de possibilité, malgré parfois des paroles conséquentes dans les titres. Il sait aussi parfois se tourner vers un chant plus clair, amenant une ouverture sur une autre dimension.
Le son est intéressant. Très typé raw, il n'en demeure pas moins très correct, laissant très audible les instruments, ainsi que la basse, qui revêt son importance dans ici (et qui est audible de bout en bout, avec ce son très particulier). Les claviers apportent une trame plus sinistre, en même temps qu'une ambiance un peu délétère.
Provectus offre un album qui, certes, fait très académique pour le genre. Mais on peut aussi le voir comme un cri d'amour à un style spécifique et surtout, c'est une œuvre qui fait clairement son travail en terme d'efficacité et de développement de sensations dans le genre. Très sympa finalement.

© Margoth PDF

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