top of page

Poison on your lips

Absence of colors

Weird noise

4 novembre 2025 à 15:44:51

Dématérialisé

2025

5 titres pour 33'49''

Une petite vidéo:

Absence of colors est un trio de Chambéry naviguant dans le post metal (pour faire simple) instrumental atypique qui nous livre ici son nouvel album, pour un voyage un peu hors des normes.

Le trio nous balance ainsi 5 titres qui vont te sortir de ta zone de confort, en te proposant cinq titres aux identités fortes, jouant sur les contrastes, avec un côté parfois hypnotisant et toujours marqué par une forme de puissance. Dans une étrange continuité de 'Cycles', leur précèdent opus, celui-ci pose aussi une évolution, jouant plus sur une trame déployant parfois des accents cinématographiques. Comme il n'y a que 5 titres, pour changer, je vais les aborder un à un.

'Ignorance is strength' débute le voyage (c'est clairement un voyage qui t'attend) avec une basse marquée et hypnotique, qui se complète avec les riffs lancinants. Il y a un thème récurrent qui s'installe, jouant avec un contraste sur la puissance et un tempo volubile, qui va jouer sur les altérations, de manière discrète. Le groupe appuie sur l'aspect hypnotique, avec parfois un accent presque stoner / doom, se basant sur une dissonance. Le titre met en place une ambiance particulière, impose un rythme singulier, qui sert de prélude au second titre.
'The hidden geant' enchaine, avec là aussi un rappel de sonorité évoquant le stoner / doom mais avec un côté desert rock blues. Le trio pose là aussi une sorte de thème, qui va jouer sur les sonorités, adoptant un rythme lent et lourd, évoquant clairement le géant. La basse s'impose comme le pas du géant et le groupe va explorer des sonorités plus aérienne, contrastant avec la lourdeur et l'évocation du gigantisme (qui se retrouve dans la basse et quelques riffs particuliers, jouant avec l'aspect aérien). Le groupe glisse une dissonance légère dans les structures, permettant de jouer sur la forme du titre. La puissance est là, à travers ce rythme lent, où des riffs lourds et écrasants amènent une texture particulière à certains moments. La rythmique offre une grande variation, tout en finesse et en jouant la montre, avec la durée du titre.
'Fury room', le troisième titre, change la donne et joue la carte d'une dimension différente, introduisant un sample vocal. Une rythmique lente, presque rituel (entre ritual et tribal) amène une approche différente et joue le contraste avec les riffs, là encore aérien. Mais le titre va s'offrir des modulations dans sa structure, engendrant des passages à la sonorité parfois un peu plus différente, jouant plus la carte de l'expérimentation (le groupe navigue avec cette caractéristique, en plus de l'usage d'éléments électroniques). Le titre va renouer fermement avec un aspect hypnotisant, entêtant, le groupe s'amusant avec la durée du titre, glissant fermement des éléments doom au milieu. La mécanique est singulière mais fonctionne totalement.
'Death from above' est un titre qui offre une petite différence. Il met plus en avant l'aspect electro du groupe (présent sur les autres titres, mais de manière plus diffuse) et introduit des samples de voix, issus de discours si je ne m'abuse. L'atmosphère du titre transpire une certaine nostalgie, dans sa structure et par ses samples, même une nostalgie mélancolique, à laquelle le titre se raccroche fortement, comme un souvenir d'une autre époque. L'aspect doom est toujours présent, accompagnant parfaitement l'atmosphère mais en restant dans un certain périmètre, pour ne pas trop en faire et faire tomber le souffle. Le titre est le plus long, flirtant avec les 10 minutes, permettant au groupe d'explorer le segment que le titre offre, tout en posant un relent cinématographique à certains moments. Un thème récurrent vient orner le tout, avec cette évocation nostalgique. Le titre nous emporte dans un voyage plus personnel, offrant une facette plus intimiste, d'autant marquant qu'il prend son temps pour se développer. Il en émerge quelque chose de différent qui, pourtant, se rattache à ce que fait Absence of colors.
'Perfect storm' clôture l'album. Le titre joue le contraste entre son titre et son essence, reposant de nouveau sur un aspect doom mélodieux, où les accents des guitares sont une des mécaniques misent en avant (c'est présent sur les autres titres mais de manière plus diffuses), servant à faire un lien avec le précédent titre son son ambiance nostalgique et ce dernier. Il reprend l'idée des samples, associés à des sons électroniques. Là où le titre va jouer la différence, c'est dans l'aspect rythmique, qui repose sur un mélange post metal et doom, glissant un côté lancinant, hypnotique, tout en finesse, où les samples apportent du sens, par rapport au titre. Il y a quelque chose d'épique, qui découle directement de l'aspect cinématographique qui apparait au fil du titre. Et celui-ci permet d'apporter, quelque part, une mécanique de reboot sur le premier titre, notamment par l'aspect hypnotique (bien que la forme soit différente). Le titre exhale un parfum subtile, qui permet de clôturer le voyage.

L'album fait appel à la base post metal et doom, en plus du concept inhérent à la nature du groupe (expliqué ici: https://margothpdf.wixsite.com/margothpdf/interviews-2/absence-of-color). Continuant l'exploration de leur univers, le trio repousse plus loin le concept, en y introduisant une autre dimension, passant par une forme de nostalgie dans le même temps où il va aussi plus loin avec le côté cinématographique, qui permet d'amener une forme de puissance différente, d'une manière à laquelle on ne s'attend pas. D'autant que la présence d'une basse apporte plus de profondeur et leur permet d'explorer plus la dimension sonore que le trio crée. Et leur permet d'apporter de nouvelles mécaniques qui, associées à la base du groupe, nous emportent plus loin dans leur univers, marquant une maturité plus nette.

Le son est excellent. Absence of colors y apporte un soin particulmier, d'autant nécessaire que le groupe tient un concept. La guitare recèle un jeu de sonorités et de tonalités (reposant surement sur un pedal board démentiel) explorant différentes facettes et dimension. La basse joue aussi un peu cette carte, en apportant une plus grande profondeur de sons (voire un côté plus rond) et permet de structurer des formes singulières avec la batterie ou de sortir de plans atypique dans le jeu. La batterie a aussi une approche sonore particulière (avec le côté electro, peut-être y a-t-il une batterie électronique et une acoustique), offrant des perspectives que le trio explore là aussi, créant une identité sonore forte et caractéristique. Le tout reposant sur une atmosphère particulière, où chaque titre exhale son essence.

Absence of colors signe un album excellent, dans un genre où le groupe adopte une approche singulière. On part sur un véritable voyage aux multiples facettes où mon seul regret est qu'il ne soit pas plus long. C'est bien fait, dépaysant et très accrocheur. Un album qui se laisse écouter et récouter avec plaisir!

© Margoth PDF

  • Facebook Social Icon
bottom of page