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Phoenix

Waking the misery

Autoproduction

26 mai 2023 à 14:11:00

CD

2023

10 titres pour 29'39''

Une petite vidéo:

Waking the misery (que je nommerai, par flemme WTM) s'est formé en 2014, officiant dans le metalcore. Voilà, la partie simple est finie. Pendant 5 ans, le groupe, avec différents line-up, sortira 3 singles, 1 Ep, 2 clips et fera 20 scènes. En 2019, changement, place au neo metal, avec une démo 3 titres suivi d'un 3è clip. Puis, bim, changement de line-up. Stabilisé depuis août 2021, le line-up vient de la région parisienne (large) et du Loiret. C'est un quatuor qui se tient là. Concentration en 2022 et hop, accouchement de ce nouvel album, nommé 'Phoenix'.

Bon, un petit aparté s'impose: Moi et le neo metal. A la grande explosion du genre, dans fin des années 90, le style m'est largement passé à côté, ni trouvant rien d'intéressant (comment tenir la comparaison face au grind, à la powerviolence ou au death). A l'exception d'un seul album ('Iowa' de Slipknot), le genre ne m'a jamais accroché. A l'usure du temps, l'évolution de certains groupes s'est avérée intéressantes et du coup, quelques groupes ont attiré mon attention: SOAD (et la carrière solo de Serj Tankian), Linkin Park, dans son évolution résolument rock et Deftones, avec leur approche de plus en plus torturé et étrange. Voilà, on a fait le tour du neo metal. Même actuellement, rien ne me transcende là dedans.

Alors se pencher sur un groupe de neo metal, c'est étrange pour moi. Et c'est l'occasion de voir ce que ça peut être. WTM oscille entre Limp Bizkit et Crazy Town, avec le jeu de basse en avant, qui sonne plus comme Korn. Bon, à ce stade, je suis aussi chaud qu'un glaçon dans un verre de soda froid. L'album s'accroche fortement à ces aspects, avec les codes inhérents au style. Autant dire que je ne trouve pas de folie dedans. C'est très caractéristique, très reconnaissable. Les gimmicks sont bien là, idéal pour les fans, pour moi, beaucoup moins. Mais il n'y a rien de caricaturale dans leur approche et certains éléments sortent un peu du chemin pépère du style (le duo basse batterie offre quelques petits passages sympas).
Le groupe développe un aspect groovy (forcément, par le jeu basse / batterie), qui devrait ravir les amateurs. Ca apporte quelque chose de sympathique mais sans me transcender.

Les titres me paraissent assez semblables sur certains points, notamment le jeu de batterie, qui me parait très ressemblant d'un titre à l'autre, juste orné ici et là d'éléments à la Limp Bizkit (notamment la guitare au début de 'Awake', par exemple). Il n'y a rien qui ressort plus, qui va apporter une différenciation marquée (on ne va pas déconner, les titres sont quand même différenciables, heureusement). Mais toujours ces gimmicks liés au genre, qui me laissent presque de marbre. C'est très ancré dans le neo. Impossible de dire que c'est autre chose.
Il y a certaines trouvailles ici et là, qui vont apporter un peu d'air à cet ensemble trop linéaire à mon goût. Souvent par un jeu de guitare avec une sonorité différentes mais aussi par quelques petits patterns de batterie qui vont changer un instant, cassant le rythme un peu ennuyeux que j'y trouve: un soudain et bref emballement, un glissement de contre temps ou un jeu en rupture, un instant, avec la trame globale. Le groupe glisse parfois un break contrastant brièvement avec le côté répétitif qui s'extrait de la musique. Est-ce volontaire, dans un but d'appuyer un élément spécifique ou de vouloir créer l'identité du phénix? Aucune idée mais c'est ce côté répétitif qui m'ennuie le plus. Même la basse va amener un côté répétitif, dans des jeux qui reviennent. Et une absence totale de petit point de folie, qui aurait pu amener quelque chose de plus intéressant. Car on est vraiment dans ce qui est du pur neo metal.
Incluant le chant, entre rap et chant plus franc, scandant parfois. Bien ancré dans le style que le groupe joue. Quelques incursions un poil plus agressives mais rien de bien fou pour moi. Là aussi, c'est très lié au style.

Avant de parler du son, il faut reconnaitre qu'il y a quelques éléments qui m'ont quand même accroché l'oreille. Quelques plans rythmiques différents (hélas trop brefs, qui auraient gagné a être plus exploiter), avec une basse jouant parfois sur deux aspects: le côté brut et groovy et un autre, plus subtile, plus délicat, apparaissant sur un titre ou deux. WTM va aussi apporter quelques instants plus légers, dans une musique qui a quand même un fond assez sombre.
L'identité sonore est aussi quelque chose qui est à mettre en avant, car même si ça sonne neo metal, c'est clairement une approche différente que le groupe amène, avec un traitement en décalage (ne serait-ce que par les aspects plus Limp Bizkit qui se confrontent à quelque chose de plus sombre).
Le son est très sympa. C'est une autoproduction, qui développe un son un peu sale, très accrocheur à l'oreille (et qui fait que j'apprécie l'écoute) car le son développe beaucoup e détails, des hauteurs et des tonalités pouvant offrir de sacrées variations, que ce soit dans la basse ou la guitare (avec deux tonalités dominantes tranchées). Il y a un côté gras, un peu râpeux, donnant un son singulier, chargé d'une puissance retenue. Le traitement est intéressant car au-delà de poser une identité, celui-ci crée une ambiance globale. Et il y a les codes du styles qui imprègnent le son tout en offrant parfois quelque chose qui est plus moderne.

WTM offre un album qui devrait plaire aux amateurs de neo metal. Si vous êtes fans, foncez. C'est calibré, sans folie mais d'excellente facture, je dois bien le reconnaitre, avec une identité qui fait que le groupe est clairement identifiable aux premières notes (gardez ce son singulier!!). Là où ça me titille la curiosité, c'est que le groupe prépare un side project uniquement avec des featuring. C'est là qu'il y aura peut-être un grain de folie qui manque.

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