Burnt Umber est un jeune groupe de rock formé en 2018 et qui se complètera d'ici janvier 2019, formé par la dualité entre j-War et Abby et dont voici le premier album. Premier album qui me pose un sérieux problème: comment veux tu dire ce que c'est exactement ce que le groupe propose, comme musique? Parce qu'en lisant les influences allant de Radiohead, Coldplay... bref le rock (voir la pop rock britannique) au metal syncopé américain (Evanescence, 30 seconds to Mars, Deftones...), on est un peu loin des groupes qui m'ont bercé ou que j'écoute (tout court ou très ponctuellement. Sauf Evanescence et 30 seconds to Mars. Là c'est un non catégorique). Donc, pas trop d'idée de définir la chose.
Et à l'écoute allez-vous me dire? Ben là, ça fait sens. On a droit à un rock alliant puissance et sophistication, dont l'un des gros intérêts est la voix d'Abby. Mais un album de ceux que l'on ne voit pas arriver et qui fait l'effet d'une bombe (acr putain, je ne l'ai pas vu venir non plus celui-ci!).
Dès la première écoute, j'ai fait un rapprochement avec Memories of a deadman, de par le chant d'Abby et le coté musicale pouvant l'évoquer. Mais soyons clair: on a bel et bien deux entités distinctes. Ce n'est que des points de convergences (et qu'en plus les influences de Burnt Umber sont loin de moi (genre je suis à mon bureau et elles sont à Moscou).
Et bordel, je ne l'ai pas vu venir ce disque! Mais alors pas du tout! C'est clairement efficace, avec une maitrise des rythmiques (un des autres éléments essentiels du groupe) et ce coté perpétuel de la sensibilité et de l'émotion (revêtant divers aspects). créant des pôles qui servent d'ossature à la musique et surtout à offrir un univers musicale qui s'éloigne vraiment des standards du rock (et celui-là défoncerait bien à la radio!), nous offrant des titres très accrocheurs et très variés, jouant sur une vaste gamme, allant presque parfois vers quelque chose plus proche du sensoriel, avec une touche de sensualité (alors oui, ça parait bizarre mais c'est clairement le cas). Le groupe ne propose pas des titres au hasard, loin de là.
Le groupe nous emporte dès le début avec lui, nous servant de guide dans leur univers où se mêlent mélancolie, énergie, puissance et d'autres choses plus abstraites, plus proches d'émotions, ajoutant cette touche à part à leur musique. Et paradoxalement, cela nous offre une musique dégageant à travers sa puissance une certaine brutalité lié à l'émotionnel, qui est la clé de voûte ici.
Les titres sont foutrement bien pensés. Tournant tous autour de la même durée, ils vont nous capter directement, libérant leur puissance et évitant un quelconque ennui, du fait de la dite durée des titres. Mais qui est bien suffisante pour que le groupe puisse explorer et construire son univers, lui laissant largement une marge manœuvre où il peut expérimenter (avec succès) diverses formes structurant son rock.
Là, j'en suis sûr, certains vont se dire que j'ai parlé de sophistication au début et que je n'en est pas encore parlé. Et bien, voici le moment que vous attendiez (ou pas finalement...). La musique que nous offre le groupe va au-delà du rock et de la puissance du metal, apportant cette sophistication par justement les structures des titres, avec des rythmes sachant être simple, avoir un coté presque tribal ou plus élaborés mais aussi par des subtilités dans les mélodies ou encore justement le jeu des guitares, lui aussi allant dans la complexité ou l'usage d'un clavier ici et là, discret appuie de la mélodie.
La sophistication est aussi lié à l'opposition complémentaire entre les passages plus rapides et ceux très posés, servant d'ossature à d'autres contrastes, allant au-delà des simples tempos variés, comme avec des solos que l'on attend pas, venant apporté ce truc en plus indéfinissable, faisant partie de l'ADN du groupe.
Et comment ne pas parler du chant d'Abby qui, lors de ses parties les plus mélodiques auxquelles elle ajoute de la puissance vocale (m'évoquant alors Maya, de Memories of a deadman) mais ayant sa propre identité vocale, allant là aussi touché au sublime, avec des moments plus éthérés, contrastant avec d'autres où sa voix hors norme va puiser dans des sphères plus contrastées. Quoi qu'il en soit, le chant est plus que jamais sacrément essentiel dans la musique du groupe.
Et si un doute subsiste chez toi, j'ai un atout irréfutable: le groupe reprend le culte 'Calling you' de Bagdad Café. Et le groupe transcende de façon puissante et pourtant tout en sensibilité le titre, son identité musicale venant appuyer plus que jamais la trame du titre, sur laquelle la voix d'Abby va définitivement te convaincre (si tu avais des doutes bien-sûr!).
Le son est lui aussi important. Car au-delà de la puissance, de la basse bien présente et du mix mûrement réfléchi, il y a la finesse des composition qui est mise en valeur (oui, je le dit rarement ça) et qui laisse la place à la voix d'Abby pour se développer et nous emmener avec elle dans l'univers du groupe (hé, sans déconner, il y a pire en guide...).
Burnt Umber est un groupe qui vaut clairement le détour et qui doit être connu, car il va se faire une place à part, de par son approche du rock totalement addictive et efficace. N'hésitez pas un instant!