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Past: the god of fear

Leo X Gerard

Cracra Records

5 mai 2022 à 14:06:54

Cd-r pro

2020

3 titres. Durée: 14'42''

Une petite vidéo:

Leo X Gerard est un one man band parisien (Bernard Têtede et vaudrait à lui seul que je me pose sur son cas) œuvrant dans le shitcore, un terme qui ne te donnera pas vraiment la variété qui habite les sorties du projet, capable d'explorer d'autres horizons. Celui-ci date un poil, en effet et fait la suite direct de 'Death: the past' et va explorer le black metal (et ses dérivés genre dungeon synth, des trucs si improbables...). Leo X Gerard explore des facettes tout autant musicales que conceptuelles. Et je ne m'attendais pas à ça du coup sur cet album.
L'album repose sur 3 titres, justement nommés 'Past I', Past II' et 'Past III'. D'entrée de jeu, au-delà du choix de terrain de jeu musical, ce qui marque est l'ambiance qui s'exhale du disque. Et cette ambiance tient à diverses atmosphères, ouvrant des portes sur des chapelles du genre qui se croisent. Le premier, 'Past I', m'évoque un peu le black à la Dimmu Borgir, très mélo, avec ses codes structurels. Le titre prend un peu son temps, avec des petits dérapages qui font le charme (les disharmonies, des fausses notes dans le clavier), amenant un coté déconneur subtil dans un titre qui n'en reste pas moins collant au style choisi. Il y a un travail avec les codes comme je l'ai dit, ouvrant des possibilités sur les tempos (et on va retrouver ça sur les deux autres titres, aucun n'étant linéaire).
Les titres gardent entre eux un lien, à la fois dans les sonorités pouvant être étranges, avec un rythme alternant des fulgurances mais reposant pas mal sur un tempo tranquille, lui permettant de poser un travail sur les atmosphères et de pouvoir aller explorer un peu les possibilités qu'il s'offrent. Et certains éléments vont prendre des virages venant de registres très étranges, comme du dungeon synth et engendrer des bizarreries qui pourtant te font dire que oui, ça va, c'est logique dans le contexte. Il peut placer du n'importe quoi, ça marche quand même car justement, même si c'est n'importe quoi, ce n'est pas fait n'importe comment et c'est même plutôt réfléchi. Tout est lié, que ce soit ce son de synthé (alors j'hésite entre un Amiga 500 ou un CPC 6128, je pense que c'est le CPC vu les tonalités des sonorité), les structures ou encore l'artwork qui renvoie à l'ensemble.
Les titres suivent aussi une progression, évoluant entre le premier titre et le 3è, enfermant le concept dans quelque chose à la fois enfantin dans certains aspects (toujours cette histoires de détails sonores) venant adoucir une approche plus sombre qu'il n'y parait, allant dans le sens du concept de Leo x Gerard (ouais, alors là aussi c'est quelque chose). C'est à la fois absurde et en même temps cohérent, la déconnade demandant une grande exigence de sérieux. Le chant en est un exemple ici: ça puise clairement dans le black (avec un chant guttural, allant parfois vers quelque chose de plus death), où l'on sent que derrière, il y a un truc chelou mais qui passe bien, l'entité respectant ce qu'elle s'est imposée. Et ce n'est pas évident, tant il y aurait moyen de partir en vrille (perso, il y a plein de passages où je serai parti loin...).
Le son est particulier. Loin d'être mauvais, brassant des codes divers lui aussi (mais s'appuyant là sur ceux du black), il y a aussi ce coté improbable du CPC 6128 (ou plus largement des machines 8 bits) qui cohabitent avec les sons plutôt modernes et plus conventionnels des instruments. Ce coté casse-gueule est là aussi super bien géré.
Leo X Gerard fait de ces projets improbables, venant du fond de l'underground et capable de proposer des choses variées, dans le plus sérieux d'une déconnade à niveau variable mais toujours dans un esprit étrange entre sérieux et n'importe quoi. Et qui te fait réécouter le disque, encore et encore, avec plaisir.

© Margoth PDF

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