Retour vers le passé, avec ce split de 2018 nous offrant deux groupes alliant finesse du barbelé passant dans les intestins et décapage à l'acide fluoroantimonique, de la poésie version espagnole. Parlons du premier sans plus tarder!

Whirlpool of Blood est un groupe andalous formé en 2013, proposant un death (lorgnant vers du vieux death) privilégiant la lourdeur et un rythme lent (dans un registre death), bien poisseux (sûrement le sang qui coagule, vu la thématique). Niveau rythmique, même si c'est relativement lourd, celui-ci est assez soutenu et offrant un coté Brujeria qui n'est pas du tout désagréable (car oui, le groupe offre des fulgurances grind très brujeriaesque (dans ton cul correcteur orthographique)! Ne pipant pas un traitre mot de la langue de Miguel de Cervantes, je ne sais pas trop de quoi ça pare mais au vu des titres, c'est entre engagement sociale et dépravation sociétale.
Le groupe, malgré son approche, ne laisse pas de temps mort et impose son rythme, parfois très martial mais dans un but de déboiter, quelque soit la forme choisie. C'est un peu atypique mais ça le fait foutrement bien, de manière efficace. Le chant est très typé, évoquant Brujeria, avec un coté bien rauque qui fait vraiment le truc en plus. Et c'est ça qui fait que la sauce prend!
Le son est particulier, manquant un peu de puissance mais avec une tonalité bien grasse, collant à l'esprit que le groupe lâche sur ses 5 titres.

Pro Septico prend la suite, avec 6 titres. Venant de Elda, à coté de Valence, le trio existe à priori depuis 2010/2011. Changement de registre avec un grind gore rapide à la voix quelque part en Tumour et les premiers Impetigo. Ca enchaîne plus rapidement les titres, enchainant des titres en espagnol dont l'intitulé laisse peu de doute à la profondeur des paroles. C'est nettement plus bourrin que leurs compatriotes, avec un paquet de folie en plus.
Sur cette base, le groupe offre aussi un coté mélodique dans les riffs, contrastant avec la forme choisie et servant au final de catalyseur à la brutalité offerte à nos douces oreilles. Ca reste incisif, allant à l'essentiel mais emballant l'uppercut dans le foie dans un beau gant de boxe recouvert de verre pilé coloré. Ca reste intense de bout en bout, prenant le soin de bien nous noyer sous le flot de violence.
Le chant est entre le déclamatif et le vomissement, offrant une caractéristique qui est franchement cool (genre de chant que j'affectionne), poussant le vice avec un rythme rapide.
Le son est dans la lignée d'un gore grind underground, certes pas trop puissant mais collant parfaitement à l'esprit même du genre, avec un coté abrasif, renforçant l'aspect gore.

Si il y a un split de quelques années à avoir, tentez celui-ci, qu'il est bien sympa!