

MARGOTH 5
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One sheet
KÜNTSQUÄD
Wormholedeath records
23 février 2023 à 16:27:22
Dématérialisé
2023
14 titres. Durée: 30'22''
Une petite vidéo:
Voici un groupe australien à chanteuse formé en 2016 qui devrait perturber sévèrement les amateurs de metal symphonique ou de groupes dans le même genre. Car ici, on a un groupe plutôt jouissif, œuvrant dans un registre très simple: du crust deathpunk. Voilà. Va écouter!
Je pourrais finir ma chronique là dessus mais ça ferait court, non? Alors, je vais développer un peu. Imaginer la rencontre entre Rot, Driller killer, Sadistik exekution et All borders kill (lui, allez chercher, c'est très savoureux et on en parlera bientôt!). Et qui ont un rejeton. Et voici Küntsquäd, un précipité complètement fou! Pas de temps morts (hormis quelques courtes intros) et un objectif clair: te défoncer la gueule, encore et encore, comme le dit si bien Cabrel.
L'album va directement dans le gars du sujet, offrant un mélange de crust et de death très marqué par le punk. On y retrouve une urgence dans les titres accompagnée de rythmiques martiales qui tombent de manière brutale, offrant un côté saccadé entêtant et qui emporte l'adhésion. Il est rapidement clair que le groupe joue la carte de la rapidité, avec une approche singulière dans les rythmiques, qui donne ce côté haché efficace, évoquant vaguement le hardcore.
Mais c'est diablement douloureux pour les cervicales (conseil: tapez du pied!) car le mélange va amener cette lourdeur très death, avec une rythmique de plomb qui te tombe dessus, succédant à des fulgurances crust. Mais le plus fou est que le death offre un sacré relent d'un punk sale et énervé, qui amène un grain particulier en même temps qu'une altération des repères. Il y a une urgence qui suinte de façon ininterrompue, rappelant le coté punk et faisant un lien au crust.
Le death et le crust s'exprime aussi à travers les vocaux de Paula, qui va jouer avec les codes inhérents aux deux styles, pour notre plus grand bonheur.
C'est très intense, avec peu de moments de répits mais de sacrées transitions, bien évidemment dans la lignée de l'urgence. Les titres vont vite, sont assez concis mais suffisamment riches pour offrir une certaine variété dans la branlée que l'on reçoit. Et il y a toujours quelque chose de diffus dans al brutalité qui émane des titres, venant de l'approche particulière liée aux rythmiques. Car ces dernières sont quand même assez variées, passant d'un tableau à l'autre avec facilité, quand il n'y a pas une rencontre frontale. L'intensité varie dans sa forme mais pas dans sa nature, offrant un côté punk assez puissant. Et les titres occultent la durée globale, jouant sur les gimmicks crust, sans que l'on voit l'album défiler. Signe que c'est bon.
Le chant est complètement fou! Paula offre un chant habité, avec un timbre singulier, qui est accompagné de cœur ici et là, ajoutant une couche supplémentaire. Le chant s'avère très caractéristique, presque identitaire au groupe.
Le son est bien gras, avec des basses marquées, typique du crust. Le côté death est plus dans les structures et peut-être la profondeur du son mais aussi dans le son de la batterie, sur certains éléments (cymbales et caisses claires). Les guitares accompagnent une basse abrasive, qui ne laisse pas de répit et offre un mixe pas mal du tout, où le chant est clairement audible.
Küntsquäd offre un premier album extrême, foutrement jouissif et attractif. Vous verrez: vous y goutez, vous y retournez!