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Of earth and flesh

Writhing

Everlasting spew records

6 décembre 2022 à 15:10:27

Dématérialisé

2022

8 titres. Durée: 28'28''

Une petite vidéo:

Writhing est un quatuor australien formé en 2019, avec un premier Ep en 2020 à son actif et qui a livré son premier long format qui est le sujet de cette chronique. Alors, pour rappel, l'Australie est ce pays où à peu près tout ce qui est vivant veut la peau de l'homme). Et bien, dans les choses dangereuses, on peut ajouter Writhing (pour les cervicales).

Le groupe nous met rapidement son style de prédilection dans la gueule, après une intro expéditive. Et ça blaste direct, avec une vélocité sans concession et une brutalité rare. Lorsque la voix d'ogre apparaît, il est clair qu'il ne peut plus y avoir de doute: le groupe officie dans le brutal death. Mais s'avère aussi incroyablement salopard car il amène rapidement des breaks féroces qui succèdent à des passages à la rapidité qui ferait pâlir de jalousie un TGV. On comprend très vite que le groupe n'est pas là pour faire de la figuration.
Les titres vont ainsi offrir cette alternance de passages en machine à laver à 8000 tours et de soudains breaks, cultivant une lourdeur plutôt agressive pour nos chères cervicales, laissant ainsi se mettre en place des structures qui donnent aux titres un gros point de ressemblances sur cet aspect. Mais n'en sont pas moins différents les uns des autres, Writhing ayant une petite particularité savoureuse au niveau des riffs.
En effet le groupe, qui maitrise son art, sans le moindre doute, offre un jeu à travers différentes gammes, dont certaines offrent un côté exotique, un peu comme Nile, appuyant quelque chose à la fois égyptien mais aussi dans une gamme arabique. Cela offre, au-delà d'une certaine densité, un intérêt puissant, les riffs naviguant dans ses trames tout en cultivant aussi des riffs très typés death, qui jaillissent alors en pleine face, sans prévenir.
Et au fil des titres s'exhalent une ambiance un peu obscure, avec un parfum un peu macabre mais jouant sur les codes et allant de paires avec la façon qu'à parfois le groupe d'appuyer des lourdeurs ou les fulgurances, en distillant dans les riffs de la dissonance, des altérations ou ce qui ressemblent à des inversions (à la fois dans les notes que dans des tempos - je sais, dit comme ça, c'est à la fois étrange et abstrait- mais c'est assez net quand ça apparait). Ce qui amène à comprendre que derrière la virulence du combo, il y a quelque chose de plus profond, avec des niveaux de lectures qui apparaissent (et font lien avec les riffs et les gammes d'ailleurs).

Le groupe offre quelque chose de bourrin mais de manière habile et intelligente, la brutalité n'étant pas basse du front ici, loin de là, ni même le but recherché. C'est plutôt très structuré de base mais avec un travail marqué sur les détails, que ce soit les structures, les changements ou les riffs. Et cela amène le groupe à nous donner quelques moments un peu hors du temps, ici et là (comme la fin de 'Squalid sanctum'), appuyant une approche esthétique sonore qui apparait depuis longtemps -notamment avec le travail des riffs). Car oui, le groupe est bourrin mais n'en demeure pas moins capable d'offrir une esthétique marquée (que ce soit par l'ambiance macabre ou d'autres aspects, incluant des alternances de rythmes). D'ailleurs, le groupe s'amuse avec les rythmiques, amenant des contrastes intéressants et qui, parfois, arrivent sans que l'on s'y attende (notamment sur des parties plus lourdes et lentes où une partie de la batterie est à contre pied du tout).
Le chant est sans conteste possible un chant death, à travers un growl plus proche de l'ogre (croisé avec un troll sûrement), offrant parfois un débit rapide et pouvant étiré les possibles assez loin. Le chant va de paire avec ce parfum un peu macabre et obscure et il est clair qu'un chant différent ne donnerait pas le même impact. Ce chant d'outre-tombe s'accompagne de glaires qui vient alourdir l'ambiance. Il n'y a pas de variation et qu'importe, on n'en verrait pas trop l'intérêt ici.
Le son est très massif, très propre et cela permet de profiter justement des gammes des riffs utilisées, ainsi que de l'esthétisme que le groupe dévoile, sans pour autant perdre de la puissance de son brutal death, qui s'appuie aussi sur la basse très présente et audible, tout comme sur la batterie où chaque élément est clairement identifiable. Et ce son met en avant, paradoxalement, le côté obscure. Approche intéressante du coup.

© Margoth PDF

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