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Obscene Utter Gore Annihilation

Disgorged foetus

Imphalte Productions

21 février 2024 à 16:11:00

Dématérialisé

2023

21 titres pour 59'15''

Une petite vidéo:

Disgorged Foetus (que je nommerai DF à la suite pour me simplifier la frappe) est un charmant duo de l'est de la France formé en 1996 (dont j'ai un ou deux CDr), naviguant dans les eaux sales du goregrind et qui a sorti son premier album, après pléthore de démos, split et autre Ep. Et ce grâce au fanzine Crypt of Dr Gore (que je t'invite à aller découvrir de ce pas, après la chronique).

C'est un bain de presque une heure qui nous piscine de sang, de flux corporels divers, de fragments de corps et d'autres choses encore plus douteuse que nous propose le groupe. Et avec une telle durée, il développe un peu son goregrind. Et je dois bien avouer qu'il y a de petits relents brutal death ici et là. Mais l'approche lorgne vraiment vers le gros goregrind bien craspec, quelque part entre Tumour et Haemorrhage.
Autant te prévenir que si tu n'es pas adepte du style, tu pourrais ressentir quelques gènes à divers moments, notamment avec l'humour très bas du front, et pouvant s'orienter vers la scatophilie et autres petites dingueries, avec une pointe de féminisme peut-être (à leur sauce).

Musicalement, ça envoie toute l'industrie de la viande, avec les broyeurs et les restes de toutes origines (connues ou non), s'articulant autour des deux pôles du goregrind: soit la vélocité d'un blast sous acide par un batteur épileptique branché sur du 380 soit la bonne grosse lourdeur qui vient te broyer les cervicales, le duo alternant les deux aspects. Mais là où ça devient intéressant, c'est qu'il y a des injections qui viennent plus du brutal death, ici et là, apportant une variation dans les riffs et induisant des structures pouvant apporter du break et même du suspense ('Syphilitic invasion' est un petit condensé de bonheur avec cette transition qui s'étirent sur 4 répétitions avant l'assaut, puisque installe un break bourrin) mais aussi des titres qui optent pour des durées plus conséquentes (4 titres dépassent les 3 minutes et vont même titiller les presque 6 minutes), donnant l'occasion au duo de pouvoir explorer son bassin de putréfaction de fond en comble. C'est là que le brutal death est plus sensible, sans pour autant renier le goregrind que déploie sauvagement les deux gars.
Fulgurances et lourdeurs parsèment les titres, possédant parfois des intros sous formes de samples (et du petit jeu: mais de quels films ça vient?), permettant au duo de générer sa férocité et son envie de te mettre la branlée de ta vie. C'est assez vicieux mais c'est tellement jouissif! Surtout que le duo nous propose de la variété dans les titres. Il n'y a pas de linéarité à craindre, on en est loin. Grâce au boulot sur les structures et les riffs, qui offrent quelques surprises sympathiques (au niveau des patterns de la batterie, quelques trouvailles bien cool). Et qui permet à DF de pouvoir jouer sur le forme et un peu le fond.
Car comme je le disais au début, il y a cette variation entre Tumour et Haemorrhage qui habite l'album. Et les polarisations de l'albums jouent aussi sur cette approche, où le curseur va s'orienter un peu plus vers l'un ou l'autre, au besoin des titres (et de l'envie de DF). C'est pas con du tout et surtout, ça n'enlève rien à l'identité du duo et surtout ça crée une patte propre à DF.
L'heure passe aussi vite qu'un TGV que tu prendrais en pleine face (ou un bang bang avec des éjaculateurs précoces). Oui, c'est un peu violent mais le groupe distille une forme de poésie putride dans sa musique, une symphonie de décomposition, le tout martelé avec confiance. Si il y a des gimmicks qui reviennent dans l'album, ces derniers sont noyés dans la masse de la structure, ayant pour seul but de bien te décalquer la face contre un mur de crépi.

Le chant est très gore, bien glaireux. J'y retrouve vraiment cette identité entre les chants de Tumour et de Lugubrious. Ce chant oscille vraiment entre les deux, poussant les besoins plus vers l'un ou l'autre, aussi bien de par la musique ou l'envie de Dams. Le chant est gras mais avec un côté, étonnamment, chaleureux, qui le rend immédiatement attractif. Peu de variation du au style mais il glisse aussi parfois vers un registre plus proche du brutal death, créant ainsi une identité de chant qui se caractérise par ces aspects.
Le son est excellent pour le style, avec de la puissance et un traitement de la batterie qui me rappelle le son live du style des années 90, avec ce côté cru. La basse est très présente, apportant son gars au titre. Associée aux guitares avec un sous accordage (vu la tonalité), le son offre vraiment une identité goregrind au duo mais en faisant un lien entre 2023 et le goregrind des années 90. C'est un son qui est directement addictif.

Si tu n'es pas adepte du genre mais curieux, DF va t'offrir une bonne découverte en matière de goregrind. L'album, relativement structuré dans les titres et offrant des relents brutal death te permettra d'avoir quelques points de repères. Si tu es un fan du style, ben fonce directement!

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