Disgorged Foetus est un duo qui s'est formé en 1996 avant une pose en 2006 pour ressortir de la tombe en 2017. C'est un groupe de goregrind où je pars convaincu et content de les retrouver, possédant quelques enregistrements du groupe.

Après une intro classique dans le genre, le duo envoie les chiens de l'enfer, avec une approche plutôt old school jouissive, qui joue sur du mid tempo parsemé de fulgurances à t'éparpiller les entrailles partout sur les murs. Le groupe pose néanmoins une particularité à son mid tempo qui offre altération de rythme, créant une ambiance singulière ultra accrocheuse. Ce qui n'est pas si étonnant puisque l'on ressent des relents venant du brutal death gore, ici et là, amenant des phases intéressantes, comme la lourdeur qui s'immisce ici et là ou une structuration plus particulière, jouant sur la baisse du tempo, pour mieux nous enfoncer dans son goregrind poisseux. Avant de bien te niquer ton existence avec un changement. Et les changements parsèment aussi l'album, de manière intelligente. Et cela passe par des transitions pouvant se faire sur quelques mesures, deux au maximum ou être tout bonnement dans une forme brutale, sans concessions.

Les titres ont vraiment une ambiance particulière (qui est celle de leur début), jouant aussi bien avec les intros des titres (et du jeu devine le film d'où ça vient) que les structures et les changements de tempos ou cette altération que j'évoquais. je parlais de brutal death au paragraphe au-dessus. Celui-ci nous renvoie au old school et m'évoque un peu Mortician sur certains points, ce qui n'est pas pour me déplaire. Le duo cultive un savoir faire certain, en plus de distiller un plaisir palpable à jouer. Mais là où il fait fort, c'est sur cette notion de tempo et de rythme.
En effet, le duo offre un art sur le travail des tempo, avec cette lourdeur protéiforme, qui rend poisseux les titres. Le côté gras s'en retrouve dynamité et offre une mandale dans un aller retour qui dure le temps de l'album. Et je ne peux pas nier qu'il y a du groove qui s'exhale des titres, donnant une furieuse envie de taper du pied ou de te déhancher sauvagement sur des rythmes langoreux (oui correcteur, ce mot n'existe pas), selon le cas bien sur.
Malgré le rythme lourd qui prédomine, il n'y a pas l'ombre d'un quelconque ennui qui se pointe. Car le duo, même si la recette est la même , sait quand donner ce petit truc qui change tout, tout en gardant cette ligne brutale et gore qui est savoureuse. La construction des titres réserve ainsi quelques surprises, sur des ruptures, des breaks ou la variation de thèmes des riffs. Du bourrin intelligent.

La voix est ultra gore forcément, laissant entendre les glaires du fond de la gorge. Quelques instants évoquent, dans les fréquences les plus basses, Mortician, ajoutant à l'identité du chant une part de culture.
Le son est excellent pour le genre. Bien gras, saturé, avec une basse bien grasse, pour un son ouvertement gore et des guitares abrasives, un peu sale, cultivant une approche renvoyant au son tchèque goregrind des années 90. Le son porte une identité forte lui aussi, avec une sonorité qui laisse le chant être audible et amener des niveaux de compréhension étonnamment clairs pour le style.

Bon, tu l'as compris: si tu es fan de goregrind, pas besoin de réfléchir. Va m'écouter Disgorged Foetus de ce pas où le duo viendra te faire un concert dans ton salon (veinard).