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Obey

Nothing to lose

Autoproduction

8 octobre 2022 à 14:13:16

Dématérialisé

2021

6 titres. Durée: 16'22''

Une petite vidéo:

Nothing to lose est un groupe rouennais formé en 2016 pratiquant un beatdown des plus savoureux qui m'a été transmis par Didier de Primal Age (merci à lui) qui est aussi derrière la structure Sound of silence (management et promotion). Et donc, il m'offre la découverte de ce jeune groupe normand, qui est le sujet de cette chronique du coup (et en plus un genre rarement chroniqué par ici).

Un premier titre, sobrement nommé 'Intro', nous met dans l'ambiance de ce qui va arriver avec une mise en place et certains codes inhérent au hardcore. Mais très rapidement, il y a ce petit quelque chose qui nous vient du beatdown, avec cette lourdeur et cette lenteur brutale. Et dès 'Life', si tu avais un sourire accroché à la face, genre 'Ouais, ça va être du hardcore quoi...', tu le perds très vite car le groupe n'est pas là pour faire de la figuration ou rigoler. Tu as deux polarisations qui apparaissent dans la musique du groupe: un visage hardcore assez brutal, où la vitesse peut être soutenue et un autre, nettement plus pesant, amenant de violents breaks qui iront te faire valser la tête, dévoilant la face beatdown du groupe, avec cette caractéristique que le groupe peut vraiment ralentir sauvagement le rythme qu'il alourdit en 2 ou 3 mesures. Car même là, c'est assez brutal.
Mais le groupe ne s'arrête pas à ça et explore un peu plus ces deux visages. Avec 'Society', le groupe lâche des moments brefs très intenses qui, musicalement, se rapproche de la power violence. Le groupe va naviguer sur les deux pôles et offrir un contraste très marqué entre ces fulgurances, le côté hardcore et les violents breaks assassins qu'il amène sans vraiment prévenir. Le titre se structure ainsi sur une ambivalence et ce brouillage de limites entre les styles (putain la transition entre une fulgurance et un passage hyper lourd est ultra brutal).
Les autres titres explorent cette voie, sans pour autant être des copiés-collés. Les titres, sur la bases de leur construction, offrent beaucoup de variations, permettant au groupe de poser des titres qui sont différents tout en restant dans la même veine. Et d'avoir toujours ce contraste marqué entre les fulgurances et le coté beatdown qui va assez loin dans le genre, du moins suffisamment pour amener un effet ravageur. Aidé en cela par des titres assez concis (moins de 3 minutes) mais qui offrent de purs moments de bravoure, à l'image de 'Violence' qui est dans ses transitions un monument, surtout lors des breaks plus marqués (et ce final...). Et c'est d'ailleurs assez fort car les titres, même si on ne le voit pas passer, on est étonné d'avoir autant d'informations dans un temps si court sans que ce soit pour autant rébarbatif, le groupe évitant une certaine facilité.
Les riffs sont très puissants et vont accompagner les rythmiques qui différent fortement, donnant ces contrastes marqués. Mais il y a aussi une technique certaine, qui permet au groupe d'offrir des moments très accrocheurs (et c'est dingue autant de moments en si peu de temps!). Et pour appuyer ce fait, le dernier titre, 'Conscience' nous prend à contre pied en dépassant les 4 minutes, intensifiant les aspects de leur musique à travers cette durée presque progressive. Et le groupe de pouvoir vraiment l'exploiter mais là encore en étant suffisamment différent des autres titres et en accentuant un peu plus la lourdeur, tout en amenant sur la moitié du titre une approche tout en finesse, très mélodique, faisant une symbolique avec une ouverture de la conscience. Car ce passage est assez onirique, contrastant complètement avec le reste mais est pourtant cohérent dans la progression, quand on se penche sur les titres. Et permet sûrement au groupe d'y glisser une ouverture vers une future production ouvrant un autre chapitre.
Le chant est typé. Pas besoin de réfléchir à sa nature. Il y a un jeu sur le débit des paroles, jouant aussi avec des chœurs agressifs, collant complètement à la vision du groupe. Même si le chant en lui-même est caractéristique du style, certains passages enfoncent le côté beatdown là aussi, offrant mine de rien une variation du chant.
Le son est massif, très puissant. On a une omniprésence de tous les instruments, avec une basse bien évidemment très présente, qui appuie le coté lourd que le groupe peu exhaler. Il en devient même une composante plus proche d'un autre membre, de par la place qu'il prend, imposant presque littéralement une présence. Quelques arrangements amènent des ponctuations et servent aussi à la structuration des titres, offrant une densité supplémentaire.
C'est une excellente découverte que Nothing to lose par le biais de cet Ep 'Obey'. Une charge massive et directe, que tout fan de musique intense et brutale se doit de découvrir, avec un groupe à surveiller (et il est bien aidé).

© Margoth PDF

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