

MARGOTH 5
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Primal Creation
Autoproduction
8 avril 2021 à 14:07:41
Dématérialisé
2021
9 titres. Durée: 40'11'
Une petite vidéo:
Primal Creation est un groupe belge fondé en 2007, pratiquant activement du thrash et dont voici le second album, disponible depuis le 2 avril (oui, je suis un poil à la bourre). Mais que renferme donc cet album, telle est la question qui doit vous habiter. Ou une autre. Faites comme bon vous semble.
L'album s'ouvre sur une intro faites de samples de radios/émissions télés, genre infos, sur une base de ligne de guitare saturée en fond. Histoire de nous mettre dans l'ambiance? Peut-être...
Dès le second titre, se révélant le véritable titre, on embarque pour le gros du sujet, avec un thrash à la rythmique soutenue, avec une certaine vélocité. Il y a clairement un coté mélodique qui vient un peu pondérer le coté rugueux du propos et qui amène en même temps un coté progressif à la musique que le combo nous développe.
Le groupe développe divers facettes, jouant avec les codes inhérents au thrash et au coté progressif, la longueur des titres leur permettant de construire des structures pouvant être assez complexes et de jouer la carte de la variété, que ce soit musicalement ou avec les vocaux (j'y reviens plus loin). Cela donne des titres pouvant faire une sorte de grand écart dans la forme, au sein d'un même titre. Néanmoins, le groupe reste dans une ligne directrice: ça reste rapide. Il y a peu de ralentissements, hormis ici et là, pour glisser une certaine nappe d'ambiance vaporeuse. De ce coté le groupe va plus jouer sur un autre aspect, pour donner un coté ambiance.
Le coté thrash n'est pas là pour faire de la décoration. Ils sont sur une forme de thrash moderne, de celle qui parfois me perd un peu en chemin mais qui ici, offre une cohérence, due à cette ligne directrice. On a donc des morceaux carrés, qui n'ont pas à rougir de quoi que ce soit. L'aspect essentiel du thrash, tournant autour des rythmiques, est clairement maitrisé, ne laissant pas de moment de flottement ou d'hésitation. Certains passages laissent même planer des sensation d'évocations, diluée dans l'ensemble, de celle qui te font penser à un groupe mais qui, dans la globalité, est complète digérée.
On retrouve des solos intéressants, qui ne sont pas là pour remplir: ils amènent vraiment un plus, au-delà du simple fait d'un apport mélodique, les solos pouvant être sur différentes tonalités.
Le groupe offre des titres pouvant être franchement rentre-dedans, histoire de bien t'éclater la face, avec un coté rouleau compresseur dans les guitares qui vient parfois renforcer l'aspect massif de l'album.
Le chant joue la carte de la modernité, oscillant entre un chant saturé et un chant plus clair, voir même proche d'un chant scandé évoquant le hardcore/ metalcore, voir même presque rappé. Il renvoie complètement à ce coté moderne, avec ce mélange de chant. Et c'est là que j'ai un peu de mal. Car si musicalement, le groupe offre quelque chose qui me plait bien, ce mélange de chants, offrant cette facette de thrash moderne vient me casser l'immersion, me retrouvant alors à essayer de comprendre ce que vient faire ce chant soudain dans une structure plus cohérente avec un chant plus agressif. Peut-être est-ce un des secrets mystérieux du coté progressif qui m'échappe complètement. Et cela m'empêche de vraiment apprécier d'une traite l'album, butant justement sur cet aspect du chant. Mais je dois bien reconnaître qu'il y a un travail sur le chant et que celui-ci donne une identité forte au groupe.
L'album du coup a du mal à passer d'une traite en ce qui me concerne, bien qu'il soit très bien. Le souci, c'est que ce coté thrash moderne (c'est là même avec le death moderne), il y a cet aspect qui me déconnecte systématiquement de l'écoute, alors que le reste est bien plaisant. Ca reste néanmoins un de ces albums que tu as plaisir à réécouter dans le temps.
Il est clair que cet album plaira au fan de thrash moderne offrant un coté progressif, apportant une vision un peu différente.