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Mystery of depths

The losts

autoproduction

8 mai 2021 à 08:27:50

CD

2021

12 titres. Durée: 49 minutes pile poil

Une petite vidéo:

The Losts est un groupe lillois existant depuis 2010 et ayant à son actif un Ep 'No god, no devil' en 2013, un premier album nommé '... of shades & deadlands' en 2016 (passé par ici: https://margothpdf-webzine.blogspot.com/2016/05/the-lost-of-shades-deadlands.html c'est cadeau!) dont voici le deuxième album (avec un changement de line-up en 2020 avec le départ du bassiste GGV remplacé par PPG). The Losts développe un concept depuis ses débuts , à savoirs des égarés nés nulle-part et sans guide, se rapprochant des villes par désir d'humanité et de civilisation (et qui est un moyen de faire une critique/satire de nos sociétés. Musicalement, le groupe évolue dans le heavy metal. Mais voilà, normalement, vous devriez être habitué: ce style n'est pas ma tasse de thé (hormis quelques exceptions). Parmi lesquelles The Losts figure.

Alors, soyons honnête 2 minutes. Lorsque j'ai commencé à écouter l'album (je n'avais pas lu les informations envoyées avec le disque), je n'ai pas percuté de suite que c'était un groupe que j'avais déjà chroniqué en 2016 (alors que musicalement, ça me disait furieusement quelque chose). Il m'a fallut arriver à la deuxième écoute, pour le comprendre, du fait des caractéristiques de la musique du groupe. Et en recherchant sur le blog (le nom me parlait furieusement) j'ai eut une vagie de joie et de bonheur à retrouver le groupe!).
Ceux qui ne connaissent pas le groupe, sachez que celui-ci évolue dans une forme particulière de heavy, à savoir du dark heavy, du fait d'éléments intégrés d'autres styles (doom, black, thrash, dark...) apportant des nuances et des variations qui enrichissent furieusement la musique et le concept du groupe.

Dès 'Tattoo the child', le groupe pose ses atouts sur la table, comme ça, sans fioritures. Oui, c'est clairement heavy metal mais très clairement enrichi, par les rythmiques ou le chant offrant des variations. C'est un titre qui se grave par sa mélodie dans la tête, accrocheur et qui pourtant n'est pas le meilleur de l'album, car le groupe réserve pas mal de surprises sur les 11 autres titres.
Je ne ferais pas dans le détails mais déjà, sachez qu'il y a beaucoup de moments de bravoure à découvrir (et un besoin de plusieurs écoutes nécessaires pour saisir toute la finesse de leur vision musicale). On a ainsi des rythmiques puisant dans différents styles se côtoyant dans une organisation bien carrée. Et c'est une des caractéristiques du groupe, ce coté carré et net. Et qui amène ainsi soudainement dans un titre un passage brassant aussi bien des éléments black que thrash, associé au heavy (dès 'The priest control') que d'autres, au besoin des compositions et des titres, allant jusqu'à même utiliser d'autres gammes (il n'y a qu'à écouter 'A path to Arabia', alliant finesse de la musique arabisante (incluant pas mal d'éléments du registre en une petite minute) et cette précision que le groupe a, ainsi que le sens mélodique indéniable du groupe.

Et le groupe distille ici est là des éléments qui vont revenir subtilement, enrichissant les titres, apporter des changements impromptus mais efficaces et cohérents, faisant aussi des passerelles entre des titres, créant une véritable trame (qui est une autre raison des multiples écoutes nécessaires) qui nourrit l'album et le concept, apportant une tonalité plus sombre que le genre musical ne l'évoque globalement (parce que c'est assez sombre malgré le coté joyeux qui ressort). Et le combo nous construit ainsi une continuité à son univers, usant de codes musicaux qu'ils va utiliser différemment, créant une sorte d'entité très accrocheuse et clairement nous embarquer avec lui, dans cette déperdition des égarés. Il n'est pas rare de passer d'un heavy metal à du speed thrash ou du black, avec beaucoup de finesse et de subtilité.
Le fait que le groupe puise dans différents styles lui permet de pouvoir, dans un même titre, évoluer dans une fluctuation de styles qui viennent naturellement, avec des transitions aux petits oignons, qui participent aussi à l'immersion que le groupe nous offre. On a tout simplement une fusion des sous-genres en un album à la densité assez monumentale, qui est sauvé nous perdre en route par le sens de la mélodie et de la construction du groupe, de la cohérence de bout en bout. Mais aussi d'un autre élément qu'il faut bien mettre en valeur: le chant.
YGC nous offre un chant très riche, allant lui aussi faire des incartades vers d'autres sphères musicales, apportant une riche et une variété de chants qui est inséparable de l'identité du groupe. De par son timbre de voix, particulier et très caractéristique (et qui fait aussi plaisir à réentendre). Il n'hésite pas à casser non plus les codes, avec du chant saturé qui intervient parfois, donnant alors une teinte particulière au titre ou apposant une ambiance en décalage (mais cohérente). L'ajout des chœurs, avec les autres membres... Bon ben là, on est dans le groupe qui défonce tout, très clairement. Car quand le tout s'active, généralement, ça fout des frissons.
Et c'est là que l'ensemble devient très fort, offrant des titres qui se gravent dans ton esprit, avec ses moments de bravoure (où les vocaux prennent toute leur dimension) qui se retrouvent dans des titres comme 'Until the end' (et ses relents black basculant dans une sorte de doom heavy), 'write my name in the light' (très heavy dans le corps mais offrant une dimension dans le refrain qui défonce tout et dont le titre te donne envie de taper du pied), 'In the steam of opium' (très maiden, avec un coté dark marqué) ou encore 'Pharaoh's curse'(offrant une sorte de heavy avec des codes arabisant) et les autres titres, renfermant aussi des pépites (avec 'The drug I miss' et son coté heavy à la Maiden assumé et réussi). Mention spéciale du titre 'The sand war (May 1940)', à la fois hommage aux soldats tombés à la guerre et à la souffrance morale engendrée, offrant sans doute le titre le plus émouvant et beau en même temps.
Le son de l'album est excellent. Comme sur le premier album, le mixe est excellent, avec la basse nettement audible et qui parfois semble être au-delà de son simple rôle. Toutes les subtilités sont pleinement audibles, permettant au groupe de pouvoir aussi bien jouer dans la finesse que dans des moments plus rentre-dedans.
L'artwork est aussi très intéressant, déployant une symbolique qui colle au concept et lie celui-ci à l'album et qui puise aussi dans des codes s'éloignant du heavy classique.
'Mystery of depths' est clairement un excellent album, qui enfonce le clou par rapport à leur premier album, qui déjà plaçait la barre haute. Et cet album devrait fédérer amateurs de heavy et les autres, plus adeptes d'extrêmes mais ouverts aux groupes qui sortent des chemins balisés des codes musicaux. Quoi qu'il en soit,, si tu ne connait pas ce groupe, il est clairement à découvrir!

© Margoth PDF

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