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Murmuration

Darius

Autoproduction

29 octobre 2024 à 16:28:16

Dématérialisé

2024

6 titres pour 36'30''

Une petite vidéo:

Darius est un collectif suisse remontant à minima à 2015, qui explore un univers instrumental oscillant entre noise rock et post hardcore. Rien que ça.

Dès les premières notes, Darius pose les bases de ce qui nous arriver: un monument de guitares rêches (ce son, putain!!) associé à une rythmique où la folie existe, sous différentes formes. C'est intense, directement, sans prendre de pincettes. Mais pas intense genre pied au plancher. C'est une intensité par la masse, l'envahissement, la submersion. Un peu comme la murmuration des oiseaux, ces formations de milliers d'oiseaux qui suivent la même trajectoire. C'est ça Darius, sur cet album.
Les 6 titres offrent des durée pouvant dépasser les 8 minutes mais il est impossible de s'ennuyer ou de voir le temps passer. Car bordel...

C'est très structuré, riche en strates. Le groupe nous mène dans des circonvolutions, jouant sur l'aspect massif, tout en travaillant sur des ambiances qui nous submerge et nous emportent, posant des rythmiques qui vont te faire taper du pied et, surtout, offrir énormément de changements et de variations, posant discrètement un côté parfois torturé parfois plus tourné vers la dissonance et la déstructuration.
Le groupe joue en effet avec les genres qu'il malaxe allégrement à ses besoins musicaux, tout en n'oubliant pas que l'immersion doit rester présente. Et c'est un jeu de rythmiques et de structures qui se développe, avec une identité atypique, jouant sur le son particulier et cette approche imbriquant des changements, ce côté intense mais aussi un appel à la mélodie, assez inattendu et pourtant, au final, complètement logique.

Le groupe propose des titres extrêmement riches, où la complexité est souvent en embuscade, avec cette volonté de nous surprendre sans pour autant nous relâcher de la submersion que le groupe balance dès le début. On est vraiment sur une sorte de voyage, à la fois sensoriel et émotionnel, jouant sur des sentiments diffus et contrastés qui collent à ce que Darius nous propose. C'est une sorte de voyage initiatique, aux confins des genres, où les structures post hardcore et les codes inhérents vont aller se mêler, de manière abrupte parfois, à la noise rock, engendrant un chaos organisé. Mais aussi un autre aspect, clairement improbable.
Darius amène une approche que l'on pourrait qualifier de poésie musicale, reposant sur les mélodies, les structures, les éléments plus agressifs ou dissonants présents et qui crée un lien entre la musique, le titre de l'album et la force de l'évocation. Et celle-ci est intense, en lien avec la musique et sa caractérisation marquée. C'est fait pour nous emporter encore plus loin vers leur univers, nous dépeignant un monde différent, brut mais empreint d'une certaine beauté et d'un aspect assez chaleureux paradoxal.
Il y a une réflexion dans les titres, dans la manière de les aborder, glissant discrètement quelque chose qui emprunterai un chemin plus cinématographique dans quelques moments, soit suspendu, soit frontalement rêches et salvateurs.

Le son est excellent. On a de la puissance et une identité avec un son rêche, abrasif, où la batterie apporte un contraste, accompagnée par une basse bien présente. Le groupe s'offre le loisirs de sortir des canons musicaux conventionnels pour amener une approche atypique mais qui crée vraiment une entité propre, tout en jouant sur des éléments plus déstructurés ou dissonants, avec une facilité d'absorption pour l'auditeur.

Si tu aimes les albums instrumentaux qui t'emportent vers des sphères que tu n'imagines pas, c'est clairement un album fait pour toi, qui plus est très qualitatif et qui me donne envie de voir cette immersion en live. Sois curieus(e), ça vaut totalement la découverte.

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