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Lost in the world (rebirt edition)

Nothing but real

SOUNDLOAD PRODUCTION

13 novembre 2025 à 16:43:21

Dématérialisé

2025

12 titres pour 48'49''

Une petite vidéo:

Nothing but real est un groupe de metalcore (pour simplifier sauvagement) créée en 2018 à Paris. Avec deux albums (l'éponyme en 2020 suivi de Lost in the world en 2022) qui créent la première ère. Et là, suite à divers changements et évènements, le groupe prend une autre direction et entre dans une nouvelle ère qui est incarné par le réenregistrement de Lost in the world, qui signe la renaissance du groupe, sous forme d'un quatuor, avec un changement de chanteur et une identité visuelle plus forte (passant par une revisite du visuel qui se rapproche plus d'un visuel SF).

Si tu as écouté la première version de l'album, tu noteras pas mal de changements, comme une reprise des titres, des modifications de tonalités, une réécriture de l'ensemble, allant dans la vision voulue à la base. Il s'en dégage vraiment un aspect cinématographique plus prenant, associé à l'évocation de la SF, en partant sur une base metalcore assez large.
Celle-ci, plutôt mélodique, va aussi s'appuyer sur des aspects plus rock et surtout, intégrer des éléments electros, amenant une approche plus moderne et plus réfléchie au concept et à la trame que l'album véhicule. Et c'est là qu'il y a nettement plus de changements, avec un univers, une histoire et une cohérence.
Et musicalement, ces éléments vont aussi se retrouver, en plus d'un affinage dans les compositions, où il y a plus de contrastes, de modularités et d'emphase. Cela induit un approche plus puissante, aussi bien travers les titres, d'un point de vue musical qu'émotionnel.

Musicalement déjà, on a des envolées très mélodiques et épiques, qui renforcent l'aspect cinématographique, dont les éléments electros dessinent nettement le côté SF. Le groupe nous plonge dans le concept dès le premier titre, servant d'introduction à l'histoire, au concept et à l'album. Dès le début, l'accent est mis sur l'immersion de l'auditeur, sans la moindre ambiguïté. Et dès 'Snake eyes', l'album prend sa forme et va amener des contrastes variés et différenciés, que ce soit dans les rythmiques, une certaine forme de violence (modulée par les mélodies qui font leur effet) ou le chant. La puissance est omniprésente, à travers différents biais ou mécanismes, dessinant une cohérence et un allant très net, nous embarquant dans l'exploration de l'univers de l'album.
Les titres explorent différentes facettes, suivant le thème du titre et la trame narrative qui existe au sein de l'album. Et il s'en dégage une sorte d'épopée qui s'exhale des titres, certains déployant nettement un côté épique, à travers des passages et vont vraiment marquer l'approche cinématographique, soulignant l'ambition derrière l'album. Il y a énormément de détails à découvrir, renforçant l'idée d'un voyage sur un monde inconnu, dans l'écrin de la SF.

L'album propose une structure des titres qui sert en partie de colonne vertébrale, alternant des passages posées, voire éthérés, à d'autres où le tempos va devenir plus agressif, amenant une idée de rebondissement, faisant un parallèle vers l'écriture d'un bon roman de SF. L'agressivité n'est pas aveugle ou stupide. Elle possède un rôle structurant dans la trame et permet de jouer sur des atmosphères variées mais surtout d'avoir ce côté à la fois épique et cinématographique, de celui qui te prend et ne te lâche pas ('Lost in the world' pousse vraiment l'idée loin).
On retrouve ainsi une cohérence au sein de l'album, sans que cela ne soit redondant, du fait justement des circonvolutions que la musique et l'histoire amènent, appuyées par un concept réfléchi. Et ce n'est aps un hasard car il y a vraiment le côté cinématographique qui est net. J'évoquais un roman SF mais la comparaison avec un film est plus opportune, structurant l'album dans cette vision et surtout, créant des liens entre différentes parties au sein de l'album.
Il y a ainsi une structuration particulière dans l'album, qui est cohérente avec l'idée cinématographique, imposant le concept et l'approche du groupe comme une évidence. Si il y a de l'imbrication, celle-ci se retrouve aussi bien dans les titres qu'à travers l'album, illustrant l'idée de recoupements ici et là, à la manière d'un film.

Ce qu'il y a de prenant aussi, c'est l'approche rythmique qui est drainé dans l'album. Celle-ci va jouer avec l'histoire mais aussi les structures, créant des strates mettant en valeur les mélodies, souvent associées à des envolées sublimes et des montées en puissance, reposant sur l'aspect émotionnel, très présent et à l'efficacité redoutable. L'album ne laisse pas de temps, ni de moments de flottements. Tout est calibré pour avoir cet impact particulier, illustrant l'univers du groupe.
C'est avec le metalcore qui est aussi particulier ici, en plus d'avoir cette association avec le côté cinématographique. Le terme metalcore est ici à prendre d'une manière très altérée, puisque l'album se tourne plus vers la vision originelle, où les aspects agressifs servent à pousser des moments spécifiques, a nous guider à travers la musique du groupe. L'injection d'electro et de rock n'est pas hasardeuse mais permet de vraiment peindre une toile où les émotions prennent le pas, souvent soutenus par un aspect dérivé du metalcore en arrière plan. Ce qui engendre un jeu intéressant de mise en valeur des mélodies, de l'émotion ou d'autres éléments en jouant avec un contraste assez singulier.
Et c'est là que ça devient un peu plus compliqué à expliquer car le groupe avance l'album à la manière d'un film, avec un premier impact qu'est le titre 'Doom'. Celui-ci sert vraiment de déclencheur, à la manière d'un film où un évènement lance vraiment l'intrigue. Cette vision entre musique et film est très puissante, en terme d'emprise pour l'écoute et révèle aussi un aspect ambitieux qui ne disparait pas des suites de l'album.
Et tout ça en semble fais que parfois, certains titres ne sont pas sans m'évoquer Dusk of delusion, retrouvant entre les deux groupes des points communs (la SF, une histoire béton, certains éléments musicaux, l'aspect cinématographique) tout en cultivant deux facettes différentes, explorant des champs différenciés.
Lost in the world va jouer la carte du dépaysement, de l'exotisme. Mais il recèle aussi un aspect un peu plus sombre, miroir de l'aspect agressif qui s'exhale parfois. Mais qui n'est pas sans laisser aussi quelque chose de plus lumineux surgir (le monument 'Untold').

Le chant est un chant masculin, avec différents aspects. Si le chant clair domine largement (quelques passages saturés), celui-ci n'est pas linéaire et va appuyer des moments plus sombres ou agressifs, ouvrant du contraste au sein du chant. Il y a un gros travail sur celui-ci, devant parfois nous guider vers quelque chose d'épique ou de magistrale, accompagné ou non d'éléments musicaux. Le chant est vraiment indissociable de l'emphase globale, étant l'une des clés de compréhension.
Le son est excellent. On retrouve une netteté des instruments, avec des guitares aux tonalités particulières (l'une d'elle à un grain qui évoque des synthés, faisant un lien entre SF et cinématographie). Le son est clair, afin d'avoir un maximum de détails et que l'aspect electro a besoin de se fondre dans le tout, apportant un son moderne. L'aspect cinématographique qui en découle a aussi besoin de cet aspect plus clair, dont la base metalcore vient apporté une densité et servir de support aux envolées et à l'immersion engendrée. Il y a un travail de réflexion sur le son, celui-ci étant une entité à part.

Nothing but real signe son retour, son réveil avec cet album. Un album ambitieux qui réussit complémentent à nous embarquer dans l'univers du groupe et de nous offrir une évasion. L'album est moderne mais sans en faire trop, suivant la vision originelle du groupe en 2018 et transforme l'essai. Une nouvelle ère commence et elle fait très plaisir! Ecoute l'album, c'est une pépite dans sa singularité!

© Margoth PDF

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