Longhorn est un trio montpelliérain qui a sorti cet album depuis un an (mars 2020) et que je me décide à chroniquer (c'est mon choix et parce que ça fait longtemps qu'il attend son tour ce disque) et qui est loin de ce qu'il y a globalement sur le site (bon, ça reste dans l'essence quand même, c'est l'approche qui diffère).

Le trio nous offre une sorte de garage rock (pour faire simple) qui va puiser sa force dans des influences diffuses le long de l'album qui permet d'avoir une grande variété, allant puiser dans le grunge, le blues ou des éléments metal. C'est la proportion du mélange qui fait que le groupe, et ben... musicalement ça le fait bien, même très bien.

Les larges influences du groupe nous emmène sur des titres très variés, allant aussi bien nous mener sur des ambiances variées mais gardant de bout en bout de l'album une cohérence et une bonne humeur distillé largement. On a des titres qui sont frontalement catchy à souhait ou plus intimistes, ouvrant une vision de la musique cultivée par le groupe qui s'avère très intéressante. On ressent deux éléments essentiels dans leur disque, qui sont communicatif: la sincérité et le plaisir. Et c'est ça qui fait mouche aussi quelque part.

Ce mélange entre titres intimistes, offrant une facette tout en finesse et les titres plus rapides, délivrant une énergie très efficace, nous peint un univers musical où la culture musicale du groupe (et sa richesse, forcément), trouve son point de fusion et nous emmène vers des évocations très différentes, certaines touchant plus que d'autres, lié à nos cultures et vécus personnels. On est toujours sur une base rock assumé, allant vers différents chemin, au besoin des titres, vraiment riches (même ceux qui peuvent moins toucher l'auditeur).
Il y a clairement une puissance émotionnelle dans l'album, touchant à la fois par la musique et la mélodie mais aussi par les thèmes que le groupe aborde ('Ophélie' en tête, qui est justement au milieu du carrefour entre intimiste et catchy). Bien que certains titres vont plus caresser des ambiances allant vers le désert rock ('lonely longhorn'), appuyant vraiment ce coté culturel du trio. Et toujours ce coté que le groupe est clairement content de faire ce disque.

Le brassage des divers évocations enrichit clairement la musique du groupe mais pas par un hasard mystérieux mais bien une maitrise de ce qu'il fait. Il y a beaucoup de trouvailles bienvenues, faisant de ce disque un album relativement dense et accrocheur, éveillant régulièrement l'intérêt au détour d'un passage surprise. Il est peut évident de mettre une étiquette avec des noms car ça va titiller beaucoup de ressenti personnel, mais avec justesse.

Le chant est essentiellement en français (hormis quelques passages ou sur un ou deux titres, facilement compréhensibles). Il est lui aussi accrocheur, avec un timbre de voix accrocheur (et aussi un travail sur les chœurs). Parlant de chœurs, mention spéciale pour 'Carnival', qui explose tout, que ce soit via la mélodie ou la façon dont la voix de Leslie arrive, très cherché émotionnellement comme titre. Et dévoile des textes à deux niveau de lecture, le second étant plus profond, abordant des thématiques adultes et pouvant être plus sombres.

Le son est clairement rock, puissant, clair mais avec une essence desert rock et blues, très accrocheur et, forcément, chaleureux.

C'est un album fait pour les amateurs de rock, sans étiquettes et aux mateurs de découvertes sincères et surtout, à l'énergie communicative.