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Living in a fantasy

Fool's paradise

Autoproduction

23 janvier 2023 à 16:09:59

Dématérialisé

2022

11 titres. Durée: 56'13''

Une petite vidéo:

Fool's Paradise est un groupe de heavy (genre New Wave of British Heavy Metal) formé en 2007. En 2014, un premier Ep (Forest of lies) et en 2017, hop, premier album (Monopoly society). Et là, en 2022, bim, le second album!

Bon, vous le savez, je ne suis pas un grand fan de heavy, hormis quelques groupes avec un album qui m'ont fait mentir. Je ne vais pas tergiverser: ce n'est pas le cas ici. C'est exactement ce qui ne m'intéresse pas dans ce cas.

Alors, déjà, je ne suis pas amateur de la NWBHM et beaucoup de groupes qui en découlent me passent largement au-dessus. Très largement. Ici, ce qui me chagrine, c'est que j'ai tendance à m'ennuyer. Les écoutes ont été assez laborieuses pour moi. Car ça concentre beaucoup de gimmicks et de codes qui ne me touchent pas. On est sur du très traditionnel, qui suit les codes (ce qui n'est pas mal en soit). Il y a des choses qui flottent pour moi dans leur musique. C'est très étrange parfois, avec un sentiment d'ennui. Sans doute lié à un côté progressif qui existe, et le progressif à le souci de nous accrocher ou pas. Et ici, c'est dans ce à quoi je n'adhère pas. Pas que ce soit mauvais mais c'est parfois long pour moi, me noyant dans une ambiance qui aurait gagnée peut-être en concision.
Beaucoup de titres me laissent sur le côté, allant vivre leur vie, en m'oubliant. J'ai parfois une impression de redondance, de tourner un peu en rond, du fait de certains titres qui me paraissent trop longs et qui m'auraient peut-être plus en étant plus concis, concentrant un effet catchy qui est dilué ici. Et c'est aussi peut-être ce manque d'énergie qui me bloque. Mais pas que. Il y a un autre point qui me chagrine (parce que clairement pas dans mes goûts): quand la voix part dans les aigus. Je ne peux pas, ça me fait presque rire et ajoute à mon ennui. C'est très étrange quand le chant quitte des gammes classiques pour cette montée dans les aigus, me faisant me demander pourquoi, me faisant perdre le lien et la cohérence avec le titre. Ou quand il y a des tentatives plus étranges, comme un chant tentant parfois de faire un peu d'originalité qui me décale encore plus.
Les structures en elles-mêmes passent bien mais c'est tellement codifié qu'il n'y a pas de place à un petit grain de folie, de ce qui me ferait adhérer et me dire que, les gars, ils font forts. Mais hélas, non. Il y a certains passages d'ailleurs qui me posent problème, au niveau même des structures. Mais je le rappelle, c'est que c'est loin de mes goûts. Vraiment loin. Peut-être le fait de respecter les poncifs du genre.
J'ai aussi cette curieuse impression de m'être égaré dans le temps mais loupant cette fois la bonne direction et m'étant planté de sens où aller. Comme si le temps avait bouclé comme un con, en me faisant une sale blague.

Et pourtant, il y a des choses intéressantes. Au-delà d'un côté un peu essoufflé qui me gène, il est indéniable que les gars ont un sacré niveau technique. Quelque soit le poste occupé. C'est déjà une chose que l'on ne peut pas leur enlever.
Certains titres développent un côté épique surprenant et intéressant. On retrouve un alors un côté nettement plus catchy, même si le titre va développer l'aspect progressif ('A place to hide' me laissait vraiment espérer un album dans la trempe de ce titre) et amener le travail d'ambiances. Cela induit forcément une sorte de trame que l'album va développer et intègre une donnée intéressante: une histoire développer, avec un aspect narratif qui revient plusieurs fois, semblant signer des chapitre ou une narration s'adressant à l'auditeur. Derrière l'album, il y a cette envie de donner vie à un univers bien spécifique.
Ce qui m'a évité aussi de lâcher l'écoute en cours de route, c'est que dans l'ensemble des titres, avec cette base NWBHM, il y a quelques rugosités apparaissant ici et là, s'incarnant dans quelques riffs thrash soudain, amenant une peu de variété dans les styles. Il y a un peu de ce coté là une sortie légère du chemin balisé.
Certains éléments font aussi un appuie à l'ambiance de l'album, notamment cette impression dans l'univers maritime et surtout militaire. On se retrouve ainsi par exemple avec des parties batteries adoptant un rythme ou un jeu plus martial (la fin de' Lex talionis'). La batterie concentre d'ailleurs quelques paternes intéressant, sur lesquels le groupe va alors greffer quelques idées bien vu.
Le groupe a aussi un sens certain de la mélodie. C'est indéniable. Et celui-ci offre quelques moments plus légers, livrant une voie plus libre. Et cela impacte les riffs parfois, amenant des gammes variées, parfois étonnantes dans le contexte (mais pourquoi pas).
Et, que je le veuille ou non, il y a un élément important qui ressort de l'album: la sincérité. Car on le sent que les gars l'ont sorti de leurs tripes et y croient et cela se ressent du coup. Ils y croient et ça transparait dans l'album.
Le chant est aussi intéressant. Très clairement, le chanteur a lui aussi un sacré niveau, offrant un panel large dans le chant (dont ces montées dans les aigus qui m'insupportent mais c'est vraiment une question de goût). Car au-delà de ça, le chant est très juste et s'avère mesuré. Il y a une volonté de faire un prolongement du tout.
Le son est aussi un gros point fort. Même si je trouve un léger manque de puissance, le son est très bon, avec les instruments tous mis en valeur. La voix ne couvre pas les instruments et l'inverse est également pareil. Ce qui est aussi sympa, c'est la présence de la basse, qui n'est aps reléguée en arrière plan mais amène son côté qui donne de l'impact. Le son offre des subtilités, qui intègrent les arrangements et donnent une certaine cohésion.

Si Fool's Paradise ne m'accroche pas, il est plus certain que les amateurs avertis (et même éclairés) devraient trouver leur compte avec cet album. Car ce qui me rebute est peut-être ce qui est l'essence d'un style qui me passe largement au dessus mais qui est la clé pour les aficionados du genre.

© Margoth PDF

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