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Le soleil c'est mon ennemi

Gummo

Autoproduction

24 août 2021 à 14:23:46

Dématréialisé

2021

8 titres. Durée: 27'22''

Une petite vidéo:

Gummo est un groupe québécois ( à ne pas confondre avec les français de Gummo (PV) ou les suédois (Punk rock), ça n'a comme point commun que le nom) qui a sorti en mai de cette année un album qui sert d'exutoire et de thérapie. C'est assez étrange musicalement et oubliez de suite toute joie. C'est assez sombre mais ça recèle pas mal de choses à forte teneur de surprises. Si vous connaissez Poche Muzik, ce groupe offre parfois ce coté bizarre mais avec un coté beaucoup plus carré.

'Crackville' ouvre le bal, avec une intro qui nous projette violemment dans l'univers du crack et des SDF. Musicalement c'est assez particulier, à la lisière du grunge qui forniquerai violemment avec du sludge, du rock, du punk et les grand-parents de ceux-ci. C'est assez chaotique, oscillant dans un certain bordel organisé entre toutes ces références. Mais aussi étonnant que ce soit, la mayonnaise prend rapidement, malgré l'étrangeté et le coté dérangeant qui suinte.
Car comme je l'ai dit, cet album est une thérapie, d'une bande d'amis dépressif qui ont pris le taureau par les cornes et on décider de s'exprimer par le biais de l'art musical. Les titres parlent d'eux-mêmes (Crackville, Le suicide de Luc Besson, Quiconque meurt, meurt à douleur ou encore Le soleil c'est mon ennemi). La musique dégage aussi ce coté sombre, un peu sinistre mais non sans un second degré subtil et surtout cette approche que les gars ont adopté, offrant un écartèlement musical (comme un grand écart mais avec des voitures tirant tes membres dans 4 directions différentes). On retrouve ainsi des bizarreries qui s'avèrent cohérentes à l'ensemble et des trouvailles structurelles, jouant avec les codes musicaux.

On arpente ainsi un univers où la dissonance côtoie des éléments très punk ou à la lisière du crust parfois, un bref instant. Ce bordel organisé pose aussi des passages flirtant avec le sublime quand un coté blues / blues-rock mêlé de jazz arrive sans prévenir mais s'avère indissociable du tout. On a ainsi des titres où le rythme varie beaucoup, pouvant partir d'un rythme soutenu saccadé pour allez vers une lourdeur poisseuse ou des riffs rapides peuvent se marier à des éléments plus incongrus, sans que cela ne pose de problème et n'est gênant en rien.
Ma première écoute fut entre désappointement et curiosité. Qui à pris le dessus rapidement, me demandant où les gaillards allaient me mener et qui m'a conduit à plusieurs écoutes, livrant différents niveaux d'écoutes et surtout permettant de s'approprier un univers certes à part mais très foisonnant, riche et dégageant, malgré le coté sombre, une certaine chaleur. Mais milles facettes constituant cet album, demandant vraiment de nombreuses écoutes, ayant tant de recoins à explorer. Si il n'y a qu'un titre pour argumenter ce point, écoutez 'Le soleil c'est mon ennemi'.
L'album semble plus un état d'esprit, puisant dans le punk et cherchant à exorciser ses démons en vue d'aller de l'avant. Mais aussi une sorte de regard parcourant le temps, nous emmenant de notre époque à une plus révolu, la fin des années 60, avec le titre 'Chevy 67'.

Car cet album n'est pas simple d'approche, de par sa tonalité ou son approche. Pourtant, il y a une indéniable musicalité dedans, très particulière mais complètement sincère. Que ce soit par la musique et les structures en elle-même, par l'état d'esprit ou encore par le son.
Le chant est aussi un des éléments qui marque. Celui-ci est assez particulier, pouvant revêtir différentes formes, puisant dans les différents styles et ayant parfois un coté crooner assez impromptu. Le chant est en français québécois (l'accent québécois est définitivement une tuerie!), amenant sur une base oscillant entre punk et sludge d'autres éléments moins envisagés dans le contexte. Quelques passages parlés brise la limite entre l'auditeur et le groupe, nous emmenant avec lui. Le chant est clairement l'un des deux éléments moteur du groupe. Celui-ci se partage d'ailleurs entre le chanteur et un des guitaristes.
Le son est intéressant lui aussi. Entre sludge doom, desert rock, avec un coté grunge (des sonorités évoquent fortement Nirvana et l'album Nervermind). La batterie adopte un son plus cru, alors que la basse n'existe pas, celle-ci étant remplacé par une guitare où l'accordement ou bien l'ampli appuie le coté gras. L'approche est vraiment intéressante, jouant avec les codes là aussi mais en cultivant aussi son originalité.

C'est un album qui mérite d'être découvert et exploré, de par son étrangeté même si celui-ci pourrait en rebuter plus d'un. Peut-être faut-il un coté curieux ou alors sa nature particulière demandant peut-être d'avoir vécu des périodes par très glorieuses. Ce qui fait que l'on se retrouve à travers cet album et que l'on a une certaine solidarité avec les humains derrière. Ce qui est sur c'est que les avis seront tranchés avec celui-ci: on adhère ou pas. Personnellement, j'adhère à fond!

© Margoth PDF

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