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Kill it torture it drown it

Sepudura

Cracra Records

20 novembre 2021 à 09:47:40

CD

2021

12 titres. Durée: 20'05''

Une petite vidéo:

Sepudura est un groupe qui ressemble avec son nom à un pastiche de Sepultura, à une grosse blague globale et pourtant, derrière la déconnade, il y a du lourd.
Le groupe livre avec cet album un truc de taré avec de la variété à la pelle à l'intérieur (il y a un grand écart musical entre les titres...).
La base de la base est un goregrind féroce, ne faisant pas vraiment dans la dentelle, où des relents brutal death surnagent. D'entrée de jeu, c'est massif et brutal et tu sais que ça va être bien cet Ep (surtout que les types derrière ne sont pas des manchots). Donc tu passes le premier titre 'Vamos a la plagias' (et oui, c'est fou, le titre et le genre ne correspondent pas) et tu enchaines sur un premier interlude noise bruitiste. Et tu comprends avec cette première rupture que tu as affaire à un truc complètement pété, qui va partir dans tous les sens et que pourtant, derrière la déconnade et la folie, compte tenu du contexte (tout à été fait en une nuit), il y a quand même du sérieux. Sérieux dans la déconnade, la technique.
Mais la folie domine aussi, avec des rythmes sous acides, à travers une Bar (bien programmée, c'est clair!) où les riffs peuvent dévaler aussi rapidement qu'un météore te tombe sur la gueule en sortant de chez toi. Mais qui rencontre des riffs improbables, des breaks venant de nulle part (même des riffs qui sonnent black...) ou même des ambiances pété évoquant la country ou d'autres itérations totalement déjantées ou absurdes, avec un timing précis mais aléatoire. Le tout dans des ambiances qui mine de rien sont immersives. Comment, pourquoi? Pfff, j'en sais rien, mais ça le fait.
On retrouve un autre interlude, dans la même lignée que le premier, du kazou, de l'harmonica... Les temps peuvent être très bourrins puis passer à quelque chose de plus lourds voire plus légers. Il y a toujours cette approche goregrind où un second, un troisième et un quatrième degrés viennent se coller, offrant en des titres concis tellement de possibilités que les titres semblent plus longs que ce qu'ils ne sont (pas parce qu'ennuyeux mais parce que denses).
Tu trouves que tout ça, ça va et que ce n'est pas pété? Alors, j'ai un dernier argument: 'changement de direction artistique radicale', le dernier titre qui ne fait rien comme le reste. C'est le titre le plus long (plus de 4 minutes), prenant un coté pop rock chanson française (voire même, avec la tonalité un coté Placebo), qui n'a rien à voir ce qui précède. Mais qui reste quand même bien pété, avec les deux chants et les paroles, de prime abord sérieuses mais en fait assez absurdes. Mais qui recèle bien plus de qualités que ce qui passe à la radio, il faut le reconnaitre.
On a deux chants qui jouent le jeu, un clair et un bon gros saturé qui se rejoignent sur le dernier titre. Le son est franchement nickel, malgré le contexte mentionné plus haut. On peut entendre la basse, qui a un rôle très audible.
Sepudura, c'est un excellent moment de folie partagée et de bonne humeur à écouter et que je recommande franchement!

© Margoth PDF

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