

MARGOTH 5
PDF5
Inversion of the unseen horizon
Deformatory
Autoproduction
26 octobre 2021 à 13:42:09
Dématérialisé
2021
9 titres. Durée: 43'21''
Une petite vidéo:
Deformatory est un duo canadien formé en 2010 et, qui depuis ce temps, malmène de chastes oreilles, à travers sa musique qui devrait en émoustiller plus d'un(e). Car le groupe pratique un brutal death vraiment brutal, avec de petites délicatesses tout en violence. Ceci est le 5è effort de ces deux garnement. Celui est constitué de 3 parties de 3 titres chacune, qui saura vous accompagner dès le réveil et jusqu'au bout de la journée.
Bon, n'y allons pas par quatre chemins: ça déboite, point de mystères là-dessus. On est sur de l'énervement violent catégorie 7 (sur une échelle de 9 ou 10), emplis de petites délicatesses. Si vous voulez vous situez un peu, c'est aux confins de groupes comme Cryptosy ou Obscura que l'on peut creuser mais en allant mettre le nez dans d'autres styles. Car l'album est clairement un concentré d'extrême. Et le groupe le fait bien, mais genre vraiment bien.
Si la base est le brutal death, le groupe n'hésite pas emprunter des éléments venant du black metal (toujours du coté du barbare), plus dans les lignes de guitares ou quelques plans rythmiques. Ce qui est sûr, c'est que le duo n'est pas là pour faire de la figuration. Loin s'en faut!
A leur base brutal death, outre la technique, le groupe distille des sortes d'ambiances, via de la dissonance, des altérations, des contretemps et n'hésite pas à compliquer encore plus la donne avec des solos de fou sur des rythmiques soutenues. Mais ce n'est pas tout.
Ce sont aussi des adeptes du break. Installant des ruptures brutales (qui augmentent la virulence de la musique), le groupe offre des contrastes saisissants et foutrement jouissifs. Tout est au taquet, du début à la fin, sans que l'ombre d'un ralentissement (ici les ralentissements sont comme si tu passais de mach 3 en avion à mach 2,91) ou d'un ennui de se pointe. C'est très dense, avec des structures vraiment alambiquées, les gars ayant un sacré niveau technique (bon, de base, n'importe quel musicien a un niveau technique par rapport à moi mais là, tu regardes vers le ciel et hop, tu vois le niveau passer!).
L'album est très dense, offrant une véritable montagne de brutalité. Niveau rythme, celui-ci oscille entre très soutenu et proche de la folie débridée, à travers de brusques variations arrivant de manière impromptue mais clairement faite pour l'efficacité. Et dans cette brutalité ou domine la technique, il y a pourtant une indéniable approche mélodique mais qui se fait dans la brutalité. Ca ne déconne pas un instant, le propos reste toujours juste et intègre face à la brutalité. Point de répit, juste un carnage jusqu'à la mort du dernier survivant. La sauvagerie et la folie sont unies avec cet album.
Le chant est très guttural, avec un rythme qui peut lui-aussi être rapide, dévoilant par instant un coté scandé qui amplifie alors la violence proposé. D'ailleurs le concept vient de l'inspiration du livre de Clive Barker 'Les évangiles écarlates', ce qui colle foutrement bien à leur musique.
La production est énorme! On est sur du massif de chez massif et pourtant, on a un son très clean où la moindre subtilité est audible. Je ne parlerai pas de basse, le duo étant constitué d'un guitariste chanteur et d'un batteur. Et putain, ça défonce!
Fan de brutalité, n'hésite pas et fonce directement, les yeux fermés et les oreilles ouvertes!