

MARGOTH 5
PDF5
Inquisition
Muertissima
Music Records
4 octobre 2021 à 14:28:23
Dématérialisé
2021
10 titres. Durée: 49'49''
Une petite vidéo:
Muertissma est un jeune quatuor parisiens qui sort son premier album au doux nom d'une époque un poil belliqueuse, l'inquisition.
Dès le début, il ne fait point de mystère du style que le groupe affectionne: place au death. Alors avec un nom comme ça, j'aurai placé le groupe au coté de Mezcla ou Impureza mais en fait, pas du tout. On se retrouve avec quelque chose qui diffère quelque peu. Mais qui colle vachement bien avec le nom du groupe.
Le groupe va directement dans un death assez incisif, dont la violence se fait insidieusement par le chant (on y revient plus loin) couplé forcément, à la musique. Et là, c'est un peu plus compliqué. Car dire que c'est juste du death... gnnnnii, pas vraiment. On a des relents black qui surnage dans la masse, que l'on peut découvrir via des riffs assez féroces qui puisent vraiment dans ce style. Cela donc une musique dégageant une puissance très nette avec un aspect où la musique semble couler naturellement, de part ce coté puisant dans le black, avec un coté mélodique qui se marie à la rudesse de leur vision du death.
Mais que l'on ne s'y trompe pas, leur death possède un coté rouleau compresseur où les rythmiques oscillent entre un rythme poisseux assez lourd, prenant la place qu'on lui donne et des rythmes plus rapides, parfois avec un coté martial (qui fait alors lien avec la thématique du titre).
Leur death a aussi un coté rugueux, abrasif, qui lui sied à merveille. Cela engendre un coté sombre, un peu malsain, amenant une certaine ambiance où les relents black prennent alors leur importance, que ce soit via les lignes de guitares ou des chœurs ponctuels très dérangeants. Lors de mes écoutes, ça m'a renvoyé dans l'approche à Hate, sans que ce soit une copie ou autre. On retrouve juste quelques similitudes, une convergence d'idées. Ce coté sombre, le groupe l'utilise pleinement, avec un spectre assez large, qui amène une atmosphère globale plutôt savoureuse. Et qu'il utilise pour nous emmener avec lui dans cet imaginaire collectif que l'on a tous de l'inquisition.
Et cela, il le fait par des jeux sur les riffs, des structures puisant des éléments venant plutôt de la péninsule ibérique, un peu comme les deux groupes mentionnés au début, mais en l'utilisant plus comme catalyseur et liant à l'album. Et c'est aussi un des moyens que le groupe utilise pour structurer et ponctuer l'album, qui dégage un coté assez dense quand même. Il y a des recoins à explorer, qu'importe ce que l'on va y trouver. On devrait pouvoir en sortir vivant normalement.
minutes). Le groupe n'hésite pass à prendre le temps sur ces titres (deux titres dépasse joyeusement les , développant alors sur certains des trames assez riches et complexes, créant ainsi des titres ouvrant de larges champs où le death domine, parfois avec un coté épique (Prometeus).
Mais l'effet de leur death ne réside pas que par la musique. Le chant et la voix de Simon (basse) est une des caractéristique du groupe, s'éloignant des tonalités plus conventionnelles du genre. Son timbre est très particulier, agressif mais pas à travers une quelconque agressivité dans le chant. C'est un peu déroutant au début mais on intègre très vite ce timbre, collant à merveille à ce que nous propose le groupe. Le chant est parfois accompagné de chœurs qui apportent un coté à la fois plus grandiloquent qu'un certain culte du malsain, s'amenant sur des moments qui ne sont pas nécessairement rapides. C'est très malin, parce que ça fonctionne complètement.
L'album semble suivre une progression, une trame narratrice semblant exister. Celui-ci explore complètement un pan de l'histoire, au sens large, dont la libération se fait avec le titre 'Libertad', très hispanique, instrumental et en total contraste avec le reste (et cultivant pourtant un lien avec le reste).
Le son est excellent. Joie et bonheur d'une basse très présente, appuyant de par son coté percutant le death que déploie le groupe. Quelques subtilités sonores ici et là contribuent à une immersion contrôlée.
Muertissima offre un premier album intéressant et qui offre une vision du death bien sympathique. Et de cultiver une approche un peu différente mais efficace!