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Inner abyss

Last addiction

M & O Music

8 juillet 2021 à 15:04:49

CD

2021

8 titres. Durée: 41'06''

Une petite vidéo:

Last Addiction est un groupe formé à 4 au début 2016 puis qui évolue à 5 depuis septembre 2020, du coté de Lyon. Et c'est un groupe de petits coquins, parce que mettre une étiquette sur ce qu'ils font n'est pas une sinécure. Et donc ceci est leur album sorti en avril 2021.

Musicalement, c'est indéniablement du metal. Au son large, leur musique brassant beaucoup d'aspects différents, offrants des titres parfois un peu disparates par rapport au reste mais qui garde à minima un plaisir d'écoute. Je vais développer un peu plus ça, qui reste flou.
'The skin on my bones ' est l'exemple du titre qui m'a bien scotché. Sur une base qui sonne assez metalcore (version mélodique), le groupe nous amène rapidement vers un titre très entrainant, avec des éléments évoquant les musiques des génériques de manga (en version originale), appuyé sur cet aspect par la voix de Dylan (je reviendrai plus loin sur son timbre de voix...) et auquel des rugosités bienvenues sont injectées, offrant un titre à la fois accrocheur, simple mais efficace et dégageant un gros coté mélancolique. Ha oui, c'est une précision importante: la mélancolie peut se retrouver un peu partout dans l'album, résolument sombre et sous différents aspects. Et le titre repose sur des contrastes, que l'on retrouve sur les autres titres.
Et si ce titre est assez jouissif dans le genre, ne vous fiez pas sur celui-ci. Car le groupe offre beaucoup d'aspects différents, donnant des titres qui peuvent être parfois déconcertants ou qui me paraissent plus banaux que les autres. Car il y a une foultitude d'influences et autant que c'est un bon point, il y en a peut-être trop, nous conduisant à me paumer en chemin. Tenant aussi de ma sensibilité musicale, ayant une préférence pour les le gros bourrin, très loin de la finesse que le groupe développe dans différentes sphères.
Cela dit, il y a ce travail de contraste que le groupe propose qui permet quand même de garder l'accroche (même si parfois, c'est plus modulant). On retrouve ce contraste sombre/ clair, rejoignant aussi bien la photo de la pochette que les tonalités et les ambiances pouvant offrir un contraste mélancolique (voire triste) / optimiste. C'est une approche intéressante que le groupe développe, donnant une cohérence assez forte à l'ensemble (jouant aussi sur les vocaux).
'The temple' est un des titres qui me tire vers les deux opposés: accrocheur et pourtant plus mou pour moi. Et de façon marqué. Le groupe offre deux facettes: l'une très mélodique, allant parfois vraiment dans quelque chose qui serait plus rock, qui m'égare. Et qui pourtant arrive à me retenir par des injections d'éléments très back metal (chant, riff ou rythmiques). Ca détonne mais ça fonctionne, offrant du coup un titre où je suis plus hésitant. car les aspects plus tranquilles me laissent sur ma faim alors que les brèves phases plus rentre-dedans sont alléchantes. Il y a une certaine subtilité mais qui m'échappe un peu.

Et on retrouve souvent ça dans les titres de Last Addiction, amenant un angle pour le moins incongru, qui fonctionne globalement, le groupe ne se mettant pas vraiment de limite et pouvant offrir des titres qui sont un peu mitigés pour moi, opposés à d'autres plus accrocheurs. Cela tient aussi à la construction des titres et d'idées vraiment sympas qui ponctuent l'album, comme avec le déstabilisant 'Inner Abyss', qui commence comme un titre que je redoutais moyen et soudain, il y a ce riff particulier, entêtant, ouvrant sur quelque chose que l'on ne voit vraiment arrivé, où le chant se joint alors, puis glisse dans sa construction vers une approche un peu comme sur 'The skin on my bones' mais qui n'en prendra jamais le chemin, choisissant une autre voie, offrant un travail rythmique et une approche qui joue efficacement avec l'émotionnel, avec une subtilité qui est réellement une tuerie sur ce titre. On retrouve des contrastes, ce qui est inhérent au groupe mais à ce titre, ça défonce clairement, offrant deux opposés comme le jour et la nuit (et cette putain de structure avec le riff et la rythmique, accélérant la bête, à 4'46'').
Ou le cas de 'The red tape'. Grosse mélodie, mélancolie, une guitare tout en finesse. Chant clair posé. On est sur un début très pépère (limite trop pour moi). Et sans voir venir la chose, le riff qui tue et surtout la superposition du chant clair, avec en chœur un chant saturé black sur le refrain. Et avec cette construction simple, on a un contraste terrible et un titre qui défonce lui aussi. Et l'un des rares titres tous styles confondus à me coller la chair de poule sur ce foutu refrain avec ce contraste de voix, qui est clairement une très bonne idée.
Et je ne parle pas de 'Falling in hell with you', très surprenant, quelque part entre du metalcore / hardcore et une sorte de death thrash agressif et lourd, qui tend à s'accélérer au fur et à mesures que le titre défile (incluant les vocaux), opposé à des passages très mélodiques, paraissant plus incongrus... Contrastes toujours.

Le chant de Dylan est intéressant, lui aussi jouant sur les contrastes: voix claire ou chant saturé. Ce dernier va revêtir plus d'importance sur certains titres, chats saturé qui porte parfois des oripeaux plus black, renforçant le contraste avec les mélodies (le groupe est très mélodique et c'est bien, car ils ont clairement le sens mélodique). Et un élément sympa, c'est que lors du chant clair, son timbre de voix est très particulier, un peu nasal (c'est difficile à expliquer) mais d'une rare efficacité. Et qui prend clairement sa dimension lorsque le chant clair se retrouve sur des passages plus soutenus. Sa voix est assez à part mais du coup, fonctionne à fond avec les vocaux saturés.
Et parlant des vocaux, il est bon d'évoquer les thèmes, qui ne sont guère joyeux et même plutôt sombres mais qui prennent sens dans le contexte du groupe et qui rejoint un concept plus général.

Même si quelques titres me laissent un peu dubitatif, l'album reste une très bonne surprise, s'appuyant sur les contrastes ou les injections d'autres styles mais surtout des constructions que l'on n'attend pas nécessairement, le groupe s'en tapant des étiquettes. Les titres qui m'accrochent le moins restent sympathiques mais sont clairement éclipsé par les 4 titres que j'ai évoqué, valant clairement à eux seuls l'achat et/ou l'écoute de l'album.

© Margoth PDF

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