Bienvenu sur un split de fous furieux, sentant bon la folie et la débilité (mais qui cache peut-être un autre niveau d’écoute…).
On commence par ANAL GERIATRIC INFECTION, un one man band pété du bulbe qui ouvre les hostilités avec un sample d’un film de Dupontel (serait-ce Bernie?) et gagne le titre du groupe au nom le plus pété du split. S’offrira à vous 6 titres d’un cyber gore grind à la Bar (playskool je dirais au son), bien dégueux mais qui dégage étonnamment un certain coté dansant. Chaque titre s’ouvre sur un sample (avec le jeu de retrouver d’où il vient…) pour enchaîner sur un titre bien pété, se foutant complètement des modes musicales, allant très vite mais toujours avec ce souci du coté dansant. Voix de goret, grunt et rythme parfois technoïdes accompagnent cette hybridation musicale sortie d’un labo chinois de biologie de niveau 8 (le maximum dans le domaine). C’est simple, efficace et sans prise de tête.
URGL prend la suite avec 4 titres. Urgl, c’est un peu mon idôle, le Jean Jacques Goldman du cyber gore grind avec plus de talent. One man band par essence, avec lui, tu peux oublier ce que tu sais. Tu prends tes acquis, tu les poses à coét de toi sur une table et tu écoutes ce que fait Urgl. Et découvre quelque chose d’unique, d’étrange et de bizarre mais qui, là encore, t’étonnera de sa cohérence et son coté engagé subtile avec l’écologie… Il adopte même parfois un chant plus conventionnel hurlé, sur des rythmes qui vont parfois à 2500 BPM (estimation basse). C’est un chaudron où fondent moult cournats musicaux qui sont mis ensuite à l’écoute de tes oreilles. Une forme de barbarie moderne et constructive. Et un coté intellectuel avec les titres.
MUTILATED JUDGE ferme le split, avec 7 titres. Ici, on a un duo qui regarde vers la noise grindgore, avec un son volontairement plus sale (mais restant très audible), visant l’expéditif et la virulence, avec des titres atteignant difficilement la minute. Avantage : tu ne peux pas t’ennuyer ! Ca blaste à fond mais genre blast de chez blast et ce sans la moindre pincette. Ici, c’est la violence qui prime et une certaine subculture mise en lumière. Ca défonce, c’est le principal, non ?
Un bon split, qui sera bien lui aussi pour égayer le réveillon de Noël à n’en point douter.