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Horribilis sanctum

Asile Obscene

Cabale prod

23 avril 2023 à 08:01:39

Dématérialisé

2023

8 titres. Durée: 34'09''

Une petite vidéo:

Asile Obscene est un groupe tarbais existant depuis 1999 et qui vient de sortir, le 14 février dernier, son premier album (en dehors de ce qui semble être une démo en 2006). Alors, oui, effectivement, le groupe a pris son temps. Et puis, ils font comme ils veulent non?

Avec un nom comme ça, c'est forcément vers le death que l'on peut lorgner, sans le moindre doute. Et voilà la partie facile terminée. Parce que ça va se compliquer maintenant.
Le groupe ouvre son album sur le titre éponyme qui a le rôle d'intro et de mise en place, sur plus de trois minutes, de celles qui te font dire que ça va charcler sévère. 'Horribilis sanctum' amène une ambiance malsaine, avec une montée en puissance. Mine de rien, ça glisse discrètement que ça va poutrer, en amenant certains éléments plus proche du narratif, pour nous impliquer dans ce qui va arriver.
Et dès le second titre, le groupe embraye sévèrement et amène un death bien particulier, alternant quelques passages mid-tempos (où la violence change de forme) et le reste plutôt soutenu, s'octroyant la joie d'offrir plusieurs facettes. Il intègre ainsi des rythmiques plus tribales, ici et là, glissant des breaks qui changent de nature car pas nécessairement lié à un changement de tempo mais pouvant être lié à la nature des rythmiques.
Cela ne va pas plaire aux cervicales car le groupe donne envie de se les péter ou de se jeter contre les murs. Les rythmiques sont très marquées, efficaces, avec des riffs incisifs et puissant, qui tissent une trame dense et sans concession. Le groupe intègre divers variations du death mais en gardant toujours en ligne de mire l'impact et une forme de virulence. C'est une approche intéressante, avec un autre côté qui ne m'a pas sauté aux oreilles la première fois mais clairement dès les autres écoutes. Asile Obscene offre des relents qui rappellent le groupe Consolation. Et ça, je ne l'ai pas vu venir.

Cela arrive par des éléments différents, que ce soit les rythmiques, des sonorités et structures et le chant. Et leur death glisse ainsi à la lisière du death grind de Consolation mais juste par empreintes ponctuelles, qui renforcent violemment le contexte brutal que déploie Asile Obscene. Et c'est une des forces du groupe car il alterne ainsi les différentes facettes d'un death qui se révèle retors, avec une intensité variable. Intensité jouant aussi bien sur une lourdeur malsaine que des fulgurances qui fusionnent avec un aspect martial ou tribal dans les rythmiques. Sans compter qu'il y a un côté malsain qui se frotte à un aspect plus gore, qui apparaît ici et là, de manière efficace et, étonnamment, subtile. Et ça je ne l'avais pas vu venir. Je trouve ça malin et même ingénieux car ainsi les gars amène un élément omniprésent, qui fait un clin d'œil avec le nom du groupe.

La folie. Rien de moins. Il y a de la folie dans l'album. Cette folie qui bastonne, qui amène le malaise et qui sert de personnification à leur death. Et c'est là que tu prends tout dans la gueule, quand tu intègres cet aspect dans ta perception. Et du coup, le groupe révèle un visage qui va ouvrir des références diverses, que ce soit Consolation, Depraved ou Shit Fucking Shit. Et là, on comprend que le groupe ne fait clairement pas dans le death traditionnel et c'est plus une mise en abîme du death qu'il propose, te renvoyant directement dans les cordes. Pas de répit, pas de temps mort et de la folie, qui se lie aux thématiques abordées, notamment des références à la sorcellerie (et qui renvoie de ce côté à certains films d'horreur, dont certains éléments dans les titres semblent provenir). Et là, c'est clairement la seconde branlée que tu prends, après la musique: celle de la réflexion et du concept, lié à la vision du death du groupe.

Le chant est guttural, suintant la folie, en intégrant des passages assez singuliers mais aussi une altération de ce chant, avec un côté synthétique parfois, qui rappelle Consolation. C'est un parti pris qui fonctionne car celui-ci recoupe la folie qui habite l'album et les formes choisies. Mais le chant amène aussi divers aspects qui l'enrichissent comme du growl ou un chant de gorge parfois. C'est assez barbare.
Le son est excellent. Puissant, massif, la batterie apporte sa présence de manière marquée, associée aux guitares. Mais la basse n'est pas en reste, avec une tonalité qui diffère des habitudes, faisant de sa présence un des éléments qui sert à la folie. Le chant ne se perd pas dans la musique et les arrangements sont parcimonieux mais avec un impact certain, car gardant tout au long cette ambiance malsaine et cette folie rampante.

Asile Obscene vient de balancer son premier album. Mais putain, quel album! Dense, violent, identitaire et surtout habitée par une folie qui rend le tout jouissif. Si tu aimes le death, il t'est impossible de passer à côté de cette perle!

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