Holy War est un trio venant de Paris mais dont les origines remonteraient à Rennes entre 1985 et 1988 avant un long silence et de revenir à la vie par le chanteur en 2020 et de proposer cet Ep. Pas très simple? En fait cet Ep a été écrit entre 1985 et 1988 par le chanteur bassiste, qui a patiemment attendu 2022 pour le sortir et dont le nom est 'Holy fückkin' war!!!' (parce que sinon, ça déconne avec les caractères genre ponctuation ou accents...).

1 intro et 3 titres. C'est toujours un début. Mais le trio nous plonge rapidement à la fois dans l'histoire et le blackened speed thrash. Bon les deux sont liés puisque la musique du trio nous renvoie dans les prémices du black et de ce chaudron bouillonnant de l'émergence de courants extrêmes. On fait vraiment un bon dans le temps. Mais la nostalgie, bien que présente, laisse rapidement place à la folie, avec une vision bien assumée de cette approche, qui évoquera aussi bien du Venom que les premiers Anthrax, entre autres.

L'intro rapidement évacuée nous plonge sans vraiment de pincettes dans un univers fleurant bon l'occultisme et la noirceur, le tout mâtiné d'une certaine forme de brutalité qui ajoute une couche au cauchemar qu'éructe le groupe. Et celui-ci va directement à l'essentiel, avec cette approche old school de chez old school (c'est dire que ça évoque vraiment la fin des années 80 en version speed thrash, le tout sur des thématiques plutôt occultes ou traitant de satanisme). Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça fonctionne aussitôt, le trio nous embarquant avec lui dans sa folie.
Alors les nostalgiques retrouveront leurs marques sans problème et ceux qui ne connaissent point accrocheront forcément aussitôt. C'est immédiatement attractif, nous plongeant dans leur vision, à travers une ambiance un peu sombre, se focalisant surtout sur la section rythmique qui envoie le pâté et des riffs assassins à la pelle. Le trio lâche les freins d'un rouleau compresseur en haut d'une route avec toi assis tout en bas, à 1 bon km.
Le trio ne prend pas de pincette et y va franchement. Il a clairement envie d'en découdre, de manière systémique et sans fioritures. Car oui, pas d'éléments inutiles ici: tout est fait pour la simplicité et l'efficacité, avec une nette prédilection pour donner une putain de raclée. Alors certains pourraient éventuellement reprocher une certaine forme de redondance. Car oui, des éléments se répètent mais c'est dans cohérence logique et du fait de l'ancrage dans une époque déterminée. Et c'est d'autant mieux que cela impacte le côté assimilation directe de la musique du groupe.
Le trio livre une sorte de vision d'un blackened speed thrash occulte avec des caractéristiques primitives mais qui font le putain de travail. Car malgré le peu de titres (honnêtement, ce serait jouissif plus de titres), quelques moments de bravoure explosent ça et là, nous surprenant, notamment dans certains breaks et avec une approche rythmique qui parfois offre un angle plus singulier. Le tout dans une volonté d'aller vite car merde, c'est du malsain bordel!

Le chant est très ancré dans le chant de l'époque. J'évoquais Venom ou Anthrax, le chant reprend des caractéristiques des groupes mais offre aussi son approche qui amène quelques variations, glissant notamment d'un chant plutôt agressif à des fulgurances plus liées au speed. C'est bref mais ça renforce l'intensité du propos.
Le son est intéressant car loin des standards actuels et cultive aussi cette vision nostalgique. Ce qui n'empêche pas de pouvoir entendre chacun des instruments (incluant la basse et tous les éléments de la batterie). Le traitement du chant le place un peu plus en avant. Le son a un grain particulier, qui est marqué dans la musique, apportant une identité. Le chant n'en a pas, du fait du timbre de voix. Pas de fioritures, juste l'essentiel!

Holy War est un brûlot à découvrir, ave cet Ep, certes un poil court mais au combien jouissif (et puis, tu mets la lecture en boucle et tu savoures!). Soyez curieux, ça vaut le coup!