

MARGOTH 5
PDF5
Harbinger
Deformatory
Autoproduction
25 septembre 2022 à 07:52:01
Dématérialisé
2022
4 titres. Durée: 15'59''
Une petite vidéo:
Deformatory est un duo canadien très énervé avec 7 productions à son actif (la dernière étant un album bien massif en 2021 que tu peux retrouver dans les chroniques, le groupe s'étant formé en 2010) et qui revient en cette fin d'année avec un nouvel Ep. Et là, on a affaire à du true metal... Enfin non, je déconne. On retrouve bien leur brutal death énervé et intense.
Dès le début du concis 'Plagueworm', on retrouve nos marques: rapidité, dextérité et brutalité, le tout plutôt supersonique. Et cela restera la marque au long des 15 minutes de l'Ep d'une rare intensité. Deformatory n'est pas là pour faire de la comédie. On retrouve cet coté sombre de leur death, avec cette approche assez singulière de pouvoir placer en même temps que des fulgurances des lourdeurs impressionnantes (et cela notamment dans des boucles de batteries assez démentielles). Et très rapidement on retrouve cette structuration des morceaux propre au groupe, avec des multiples saillies qui sont là pour bien de démembrer. Le groupe ne lâche pas un seul instant le coté intense de la musique, même lorsque des phases plus lourdes viennent faire un soudain break d'une rare violence (car même ici, on retrouve une opposition lourdeur / fulgurance qui s'avère très complémentaire).
Les riffs sont foutrement méchants, avec un coté très sombre et une approche plutôt abrasive. La brutalité est clairement ce qui en est le moteur et pourtant, autant que cela puisse être paradoxale, il y a un coté mélodique qui est présent, permettant au duo de moduler le caractère brutale de la musique qu'il nous propose. Et ce, sans non plus faire de détours et en y allant directement, à taper dans le gras. Alors, évidemment, avec ça, on comprend très vite que le duo est technique, ce qui est d'autant plus intéressant que l'on retrouve des éléments dissonants ou altérés, placés ici et là, que ce soit dans une fulgurance ou un court solo, créant une atmosphère particulière à l'Ep.
Car oui, de bout en bout, il y a clairement une atmosphère qui s'exhale de l'Ep. J'évoquais un côté sombre mais c'est néanmoins quelque chose de plus subtile, que le groupe maîtrise vraiment. Car si la globalité fait ressortir de la noirceur, celle-ci est polymorphe, ne revêtant pas nécessairement les mêmes oripeaux de bout en bout. Et pour ce, le groupe joue aussi bien sur la musique, les structures que le son en lui-même, avec ce grain particulier et d'autres éléments qui se dévoilent à l'écoute.
Le chant est très gutturale, proche du slam death. Si il ne varie pas, cela n'empêche pas Charlie d'offrir une modulation dans le rythme, pouvant être syncopé ou un déferlement, au choix. Ca apporte mine de rien un rythme en plus à l'Ep.
Le son est très massif, avec une batterie et une guitare bien présente, offrant une véritable muraille, participant à la brutalité de l'ensemble. Le chant est au même niveau, apportant cette nuance d'obscurité. Mais où cela est assez dément, c'est avec la batterie où tous les éléments sont audibles, offrant une diversité sonore intéressante.
Deformatory continue son chemin, pulvérisant tout sur son passage, de façon efficace et surtout en proposant un brutal death très intéressant, qui saura plaire aussi bien au afficionados qu'à ceux et celles qui découvrent le style et recherche en même temps que l'intensité ses variantes.