Formé en 2004 en Lorraine, le groupe ayant deux albums (Silence en 2007 et Charge this world en 2011) revient avec un peu de sang neuf, suite à divers soucis de line-up depuis 2015. Il en résulte ce petit bijou.

Alors, avec un nom comme ça, il y a peu de possibilités concernant la musique: soit du sludge expérimental à la Corrupted soit un autre truc, genre bien bourrin. Et ben, c'est la deuxième solution qui s'applique ici.
Le groupe nous délivre un grind féroce oldschool où il ne vous échappera pas une certaine similitude avec Napalm Death. Il y a nettement pire en référence, non?

Bon, je n'irai pas par quatre chemin: dès le début, ça dépote. Mais vachement. Le rythme est ultra rapide, très agressif, avec des riffs qui sont là pour broyer et ne laisser aucun survivant ni répit.
Car si le rythme musical est rapide, le rythme des titres qui défile l'est aussi, malgré certains titres (5 dépassent les 2'30'') plus longs ou plutôt amenant une certaine variation et même des contrastes mais restant très brefs, L'ADN reste purement grind.

Les titres se suivent sans laisser le moindre répit, où souvent l'ombre de Napalm Death plane sans le moindre doute. Que ce soit dans les structures, le son ou même le chant principal, évoquant Barney. Ce qui est assez surprenant et plaisant. On a parfois l'impression d'entendre un album de Napalm death, ni plus ni moins.

Mais.

Il y a un mais de poids. Massive Charge injecte aussi des éléments qui lui sont propre, comme une approche rythmique qui est parfois très particulière, dans le bon sens du terme, quelque part en le pilonnage en règle et une approche plus personnelle (le début de 'Deepening', parmi diverses possibilités). Il y a même de fugaces moments où ça flirte brièvement avec le power violence. Cela engendre des passages qui développent alors à travers le son une atmosphère particulière.
Il y a aussi le traitement des riffs qui diffère, offrant là aussi un autre angle d'attaque, prenant parfois des teintes bien différentes (auxquelles les rythmiques viennent se greffer), donnant une accroche différente mais dont l'efficacité n'est pas à démontrer. Il suffit d'écouter pour s'en persuader.

Si le chant principal évoque fortement Barney, le chanteur quitte parfois cette contrée pour une approche plus typé hardcore mais restant très ponctuel et amenant mine de rien un peu d'air dans la densité musicale imposée. Il va aussi adopter parfois un chant lorgnant vers le death, toujours avec cette parcimonie bien vu, pour ne pas perdre le coté brutal des compositions.
Et ce chant est parfois accompagné d'un chœur féminin tenu par la bassiste qui intervient régulièrement, en appuie. Alors, les fans d'Epica, Nightwish ou autre, oubliez vos références. Elle adopte un chant là aussi agressif, qui n'est pass là pour faire de la décoration non plus. Faut pas déconner! Son apport apporte à la fois une variété et une complémentarité, tout en offrant la preuve que le groupe est bien différent de Napalm Death. Elle ajoute une dose de brutalité en même temps qu'une variation dans le timbre de voix et la tonalité.

Le son est massif, puissant et agressif. Certes il y a ce coté Napalm Death qui survole l'ensemble mais dans le détail, il y a beaucoup d'apports qui en font plus qu'un simple clone.

L'album passe crème. On le laisse même recommencer une fois terminé. Massive Charge offre un album efficace, brutal que tout amateur de brutalité devrait grandement apprécier!