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Eva Blanche

Eva Blanche

Daydream music

29 mai 2025 à 08:21:56

Dématérialisé

2025

9 titres pour 44'38''

Une petite vidéo:

Eva Blanche est une artiste franco-américaine évoluant dans l'art rock, avec un premier Ep en 2023 et cet album. Se situant entre Nina Hagen et David Bowie, Eva puise aussi son inspiration dans le théâtre et le cinéma. Alors, oui, cette fois, on s'éloigne beaucoup de ce qui fait la base de Margoth PDF. Je m'aventure complètement dans un univers qui m'est inconnu mais où la musique me parle même si certains codes m'échappent totalement. Les plus curieux et / ou ouverts musicalement pourrait y trouver leur compte.

Alors, définir vraiment la musique que déploie Eva sur l'album, c'est plutôt compliqué. Car l'art rock, je connaissais de nom, sans trop savoir à quoi se rapporte le genre, toute comme l'artiste Nina Hagen, dont je connais plus ou moins le nom, sans avoir accroché à la musique.
Quoi qu'il en soit, Eva propose une musique assez dense, avec des repères bien rock mais qui partent vraiment loin, allant se mêler à des influences electro et trip hop, lui permettant de ponctuer sa musique et d'apporter des accents différents aux titres. Ca reste encore quelque chose d'assez conventionnel, au regard des autres éléments qui vont constituer sa musique.
Cette première base se veut assez poser, dégageant une atmosphère particulière, dessinant une musique plutôt reposante (au contexte de mes goûts nettement plus extrêmes). Eva apporte ainsi une étrange dynamique très accrocheuse, portée par sa vision personnelle de la musique et de ce qu'elle est, en tant qu'être humain. Il est en effet indéniable que sa musique transpire de la sincérité, allant au-delà des circonvolutions musicales.

Les rythmiques sont basées sur un mélange entre ce qui fait l'art rock (avec les différentes phases qui s'y rattachent) et le trip hop. Il y a vraiment une structuration rythmique qui donne une sorte de fil d'ariane aux titres, à laquelle viennent se greffer les éléments electro (par des sonorités, des nappes ou des expérimentations sonores). Cela engendre des passages, certes étranges, mais portant quelque chose entre onirisme et psychédélique (parfois que l'on pourrait croire sous substances). C'est un parti pris qui lui permet d'explorer son univers et d'offrir des biais différents pour offrir un ressenti qui va taper souvent dans des évocations nostalgiques qui nous sont personnelles, laissant la musique être comme si elle était destinée à chaque personne. Alors oui, il y a des passages qui m'échappent complètement, où les titres ont des codes que je ne comprends pas mais qui, dans le contexte, font corps avec le reste.
Il y a une forme de puissance qui existe au sein de la musique, pour une partie émotionnelle, une autre se basant sur certains éléments musicaux (le piano ou les claviers) et le chant. Cet ensemble, Eva le module à loisir, avec le but de nous toucher. Ca fonctionne plutôt bien car Eva soigne un élément essentiel pour moi: la sacro sainte cohérence.
Car même si les titres peuvent prendre des chemins parfois détournés, il y a toujours des liens entre eux, de manières diverses (sonorités, certaines structures, l'approche musicale...). C'est quelque chose qui est réfléchi et n'est pas jeté comme ça au hasard. Et cela dessine une trame globale, plutôt réussie.
Rythmiques et puissance offrent ainsi un schéma musical, certes singulier par moments, qui garde un point de convergence sur la globalité de l'album, laissant assez d'espace pour l'exploration musicale et en même temps, offrir un point de vu personnel de la musique.

Et cela tiens au fait qu'il y a d'autres éléments qui servent à sa musique, que je n'ai pas évoqué (juste mentionné ce point plus haut). Eva intègre à sa construction musicale des codes et des approches venant du cinéma et du théâtre. Cela passe par le chant, des structures et des atmosphères particulières, très précises. Et l'ensemble tisse un voile avec des évocations cinématographique, certains titres pouvant être dans la bande originale d'un film (de ton choix mais soit cohérent avec la teinte musicale quand même).
Et c'est ça qui fait que peut-être, ça fonctionne sur moi. Car ces éléments se répercutent sur des structures et rythmiques, rejoignant souvent l'aspect onirique, voire éthéré que déploie parfois la musique. C'est posé, reposant et est un bon moyen de faire découvrir une approche musicale en fond sonore à un apéro (avec l'interrogation de personnes, du genre : "hé, mais qu'est-ce donc cette musique aux étonnantes mélopées qui s'insinuent au sein de mes membres et me donnent des picotements de mouvements?", de manière moins formelle bien sûr).

Le chant d'Eva est un chant qui prend sa place au point de convergence de différents univers. On y retrouve le théâtre (beaucoup d'intonations, de figures de chants), le rock (plus vers le soft rock pour moi, avec la modularité liée) mais aussi les explorations et un lien entre trip hop et approche électro, notamment sur les tonalités de son chant. Cela engendre un chant assez riche, très digeste au regard de ce qu'il intègre et qu'un autre style ne fonctionnerait tout simplement pas.
Le son est très riche, jouant sur une forme de puissance. Il y a un équilibre entre les instruments, qui jouent sur les codes qui imprègnent la musique, offrant pourtant une certaine retenue. On est assez loin des codes auxquels je suis habitué mais le son est vraiment bien réfléchi, avec beaucoup d'arrangements mais aussi des expérimentations surprenantes mais cohérentes avec le tout.

Eva Blanche est une quelque chose de rafraichissant pour moi. C'est parfois étrange pour moi (de la même manière que de la gorenoise ou du funeral le sera pour une personne aimant l'art rock ou de la folk très grand public) mais ça fonctionne pourtant, avec une sincérité qui transpire. Les personnes les plus curieuses pourraient bien y trouver leur compte, car c'est très riche et surtout, c'est cohérent de bout en bout.

© Margoth PDF

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