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Eternal life

Inhumate

Grind Your Soul

16 juin 2021 à 13:34:24

CD

2021

22 titres. Durée: 31'50''

Une petite vidéo:

Je ne vous ferais pas l'affront de présenter Inhumate, un des piliers de la scène grind, faisant parti des vétérans de la scène française, en Alsace et que je range aux cotés de différents groupes de mon panthéon personnel avec Haemorrhage, Blockheads, Anal Cunt, Mortician, SCD, ROT, Napalm Death, Filthy Charity... Ceux qui ne connaitraient pas ce groupe, je vous invite à vous plonger dans le monde foisonnant du grind et de sa riche histoire.

Cet album est particulier, pour plusieurs raisons dont principalement qu'il s'agit de l'ultime album du groupe qui va arrêter, avec ce 7ème et dernier album et que du coup, c'est un pan de la scène qui va cesser son activité et qui cloture le concept sur lequel le groupe évolue. C'est un peu triste mais la tristesse est balayée par le contenu de l'album. Et c'est étrange de faire une chronique d'un groupe qui nous touche et qui cesse. Mais avec une putain de classe!
Car il s'agit clairement de l'album le plus brutal et rentre dedans du groupe, foutrement dense au passage. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le groupe est plus énervé que jamais (et inspiré).
Dès 'Phoenix', on comprend que l'on va prendre cher, que ça va chier grave! Ultra carré, brutal et plus direct qu'un Shinkansen à l'heure en pleine gueule. Ca blaste à fond, c'est un déferlement de violence et c'est juste jouissif.

Les titres ne sont simplement des titres bourrins qui enchainent uppercut sur uppercut. Ils sont, comme je l'ai dit, denses. Certes c'est du grind mais le nombre de rythmiques, de plans de batteries, de riffs est conséquent, offrant une grande variété dans ce déferlement de violence, osant beaucoup de choses, chaque fois avec réussite. Le groupe n'a jamais rien figé, ici plus que jamais.
Il y a des passages, bref, qui viennent soudainement ponctuer la violence via un break soudain, pour mieux repartir en virulence l'instant d'après, soit directement sans transition soit sur une accélération en quelques mesures, qui, quoi qu'il en soit, fait mouche.
Le groupe ne lâche pas de concessions. C'est du direct et brutal de bout en bout, ponctués d'idées excellentes et géniales, jouant sur les codes ('Sick' offre un début évoquant des trucs sudistes pour mieux partir dans un titre à part, mixant lenteur et brutalité) et surtout cloture son concept commencé avec 'Internal life' (comme album).
Le groupe est plus dément que jamais et le chant de Chris est plus que jamais un spectre d'un chant extrême, ouvrant les possibilités, aidés par des chœurs ponctuels. Le chant est clairement agressifs mais sait aussi offrir quelques facettes plus posées, ponctuant un peu le chant comme si le chant avait une dimension autre que d'être simplement un chant.

Ici le groupe explore la facette au-delà de la mort, sous divers aspects. Et va effleurer des domaines qui s'éloigne du concept de vie telle qu'on la conçoit. On va plus dans des sphères célestes, métaphysique et philosophiques. Car c'est Inhumate, si la musique a son importance, il en est de même des paroles qu'il vaut mieux prendre le temps de lire, ciment du concept. Et qui livre aussi quelque chose de visuelle où chaque titre va se retrouver dans les premières lettres de chaque strophes (j'ai le terme qui se ballade dans ma cervelle mais ce con ne sort pas). On peut retrouver des textes ciselés, réfléchis et abordant des thèmes assez pointus et qui font le lien avec les autres albums. Prouvant qu'un groupe bourrin n'est pas forcément un groupe avec des concepts bas du front. Le groupe explore les facettes qu'Eternal life peut nous graver dans l'esprit. Il y a même quelque part une forme de poésie, prenant forme dans leur grind incisif. Et si cet album est un peu triste parce qu'étant le dernier d'Inhumate, le titre 'Alone?' va vous mettre de quoi vous réjouir.
Le son est massif, puissant, avec un soin apporté à tous les éléments du groupe, incluant la basse qui défonce et ajoute sa profondeur au tsunamis de brutalité que le groupe nous offre. Il n'y a pas une once de perte de virulence, c'est intense de bout en bout.

Si il y a des groupes qui foirent leur fin de carrière (coucou Scorpions), ce n'est pas le cas d'Inhumate qui livre ici un ultime album qui est instantanément une pierre angulaire du grind et qui déplace Inhumate du rand de groupe culte à celui de légende. Merci vous Inhumate!

© Margoth PDF

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