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Don't stop

Panic Attack!

Music Records

16 mai 2023 à 13:51:37

Dématérialisé

2023

13 titres pour 27'32''

Une petite vidéo:

Panic Attack est un groupe norvégien proposant, non pas du death, ni du black mais du hardcore, formé en 2018.

C'est rare que je chronique du hardcore. Non pas que je n'aime pas ça mais que c'est rare que j'ai un groupe de hardcore à chroniquer. Et pour celui-ci, je suis à la bourre...

Le groupe y va directement à la louche, avec une majorité de titres sous les 2'30'' (et même deux titres qui sont un condensat de hargne d'à peine plus d'une minute). La voie choisie par le quatuor se tourne vers un hardcore plus proche d'Agnostic Front (notamment dans certaines intonations du chant) ou Madball, avec une approche un peu old school. Du coup, n'attendez pas quelque chose qui va aller pied au plancher, prêt à t'arracher la moquette, les murs et les dents mais qui sait amener un rythme quand même soutenu (et parfois martial). Cela implique des rythmiques qui ne font pas dans la dentelle, avec une approche qui laisse suinter quelque chose d'un peu plus particulier: des relents punks.
Oui, le hardcore du groupe n'est pas si formalisé que ça, du fait de cette teinte punk, qui ajoute à l'urgence déjà présente massivement. Ca amplifie sérieusement l'approche, lui permettant de naviguer sur une forme de hardcore qui flirte parfois avec le crossover. Impression renforcée par des relents plus heavy, arrivant dans les solos qui ponctuent l'album.
Mais attention, n'allez pas vous imaginer un punk pépère, traditionnel. Ca, vous pouvez l'oublier. C'est plus un punk qui regarderait vers le street punk, lorgnant vers les descendants vénères du genre, se cherchant peut-être même à la lisière du crust mais sans franchir le pas.

Alors, le côté heavy, c'est celui de la Scandinavie, un peu hargneux. Et du coup, les solos sont incisifs, mordant et ne font pas dans la durée. Juste quelques mesures pour la forme et parfois un jeu de gamme, très typique du genre mais qui le fait foutrement car le groupe amène ainsi un contraste efficace et une densification un peu perverse de la musique. C'est attractif et ce, de manière rapide. On est vite capté par l'approche du groupe, qui dégage une énergie puissante et une certaine hargne laissant entrevoir une colère parfois soutenue, sur certains passages qui vont appuyer la rythmique.
Et ces éléments appuient le côté rageur du groupe, la hargne renfrognée, l'envie d'en découdre et cela s'entend, notamment dans les passages qui sont parfois extrêmement soutenus, à la limite d'une perte de contrôle et d'une explosion de furie. Mais qui n'arrive jamais. Et ne croyez pas que cela soit frustrant, c'est plutôt malin car le groupe s'évite la facilité et va ainsi structurer son hardcore de manière inventive, jouant avec cette notion de colère et de hargne, amenant une trame un peu singulière mais qui fonctionne complètement.
Ce qui est un peu particulier, c'est que le groupe va suivre plus ou moins le même cadre pour les titres, dans cette base hardcore, amenant la différence par le jeu avec le punk, cette limite crossover et ses relents heavy, ici et là. C'est un parti pris certes. Mais qui fonctionne terriblement, car on ne s'y attend pas le moins du monde. C'est vicieux, malicieux mais c'est clairement bien vu, retenant notre attention et amenant un angle d'approche différent.

Si le groupe ne fait pas dans la vélocité, il offre néanmoins un mur en pleine gueule, ne laissant pas un seul instant de répit, martelant ses titres avec une verve vindicative et peut-être une approche venant de leur origine, qui s'éloigne des clichés habituels. Et lorsque qu'ils laissent des racines punk s'exprimer, on a vraiment quelque chose qui leur appartient. Dans sa volonté de suivre quand même un rythme soutenu (c'est du hardcore quand même, il ne faut pas l'oublier), le groupe va ainsi jouer ici et là avec les rythmiques qui sont empruntées un instant aux styles qu'il mêle dans sa musique. Et ça le fait foutrement bien.

Le chant est typique du hardcore. J'y retrouve cette intonation à la Agnostic Front, avec ce côté hargneux et scandé. Ne vous attendez pas à des variations, ça reste purement hardcore (et d'ailleurs, ce serait étrange au final, cassant même le moule créé). Quelques chœurs accompagnent un instant le chant par endroit, mais sans abus, le chant restant le vecteur principal du message.
Le son est massif, avec une basse bien présente et les gimmicks inhérent au hardcore. Mais le groupe glisse ici et là des petits détails lorgnant les autres styles et surtout ce côté punk, qui offre un fond diffus plus brut de par cet aspect. La guitare offre un jeu assez large, en puisant dans les différents genres et amène ainsi de la variété. Le mixe laisse tout à l'équilibre et il n'y a pas de fioritures qui trainent. Du direct, de l'intense.

Panic Attack offre un premier album vachement bien, franchement. Son approche est un peu différente et c'est ce qui fonctionne, sachant quand même que le groupe n'est pas dans la demi-mesure et y va franco, mais avec sa vision à lui. Ne ratez pas cet album!

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