

MARGOTH 5
PDF5
Disorder
La Nausée
Autoproduction
16 mai 2022 à 14:04:10
Dématérialisé
2022
5 titres. Durée: 13'47''
Une petite vidéo:
La Nausée, combo belge pratiquant un sludge hardcore nous est revenu début avril avec un nouvel Ep qui enfonce le clou dans le style du groupe.
5 titres où dès le début, on reconnait la patte du groupe, avec ce son si caractéristique. Si deux titres dépassent les 3 minutes (de peu), on peut considérer que c'est plutôt dans l'expéditif que le groupe s'exécute, notamment avec le premier titre ne dépassant pas les deux minutes. Une sorte de précipité sludge où du hardcore suinte, amenant en même temps leur bon souvenir à nous que l'esquisse de ce qui suit.
On retrouve vraiment cette approche particulière du groupe, avec ce dosage musical particulier et qui crée d'emblée une ambiance très particulière, un peu sombre, malsaine mais pourtant capable d'engendrer des moments de bravoure, se basant sur des rythmiques jouant la carte de l'opposé. Car le groupe pose son sludge avec une lourdeur très marquée, pesant, presque poisseuse que des fulgurances, venant du hardcore traversent mais en pouvant revêtir d'étranges oripeaux issu du croisement de deux entités créant la chimère qu'est La Nausée.
Le groupe nous emmène avec lui à la poursuite de l'exploration d'un univers étrange, poisseux, portant aussi des rémanents métallique qui se joignent à cette lourdeur omniprésente mais avec laquelle il joue, offrant des passages pouvant être très différents, tout en cultivant le lien avec cette base si particulière. Le groupe crée des structures assez folles, se basant aussi bien sur des rythmiques ou des paternes de batteries prenant aussi bien au sludge qu'à un hardcore pouvant être énervé mais sans tomber dans la facilité de le laisser dominer. Cela peut donner une étrange lourdeur où une forme épileptique lente va venir fendre le moindre risque de prise d'habitudes musicales à l'oreille. Pas question de céder aux sirènes de la simplicité. Car mine de rien, on est loin de quelque chose de simple même si cela le parait à l'écoute (quoique ce n'est pas si évident).
Le travail sur les rythmiques est plus appuyé, enfonçant le clou dans leur vision que le groupe en a, renforçant les aspects contradictoires tout en œuvrant dans une étrange cohérence à la redoutable efficacité. Malgré le coté concis des titres, il y a de furieux breaks qui viennent te briser les cervicales, la musique passant d'une ambiance lourde à une furie sentant le hardcore s'extrayant d'une carcasse qui n'est pas aussi morte que l'on pourrait le croire.
Avec tout ça, il y a une approche mélodique qui se fait, très subtile car le son est très gras, avec un coté métallique marqué, le tout posé avec un appuie des graves, mettant inexorablement la basse (ou est-ce une guitare sous accordée tout exprès pour m'embrouiller?) en avant, créant une profondeur dans laquelle le groupe nous enfonce, bouclant un peu le son avec leur vision de la musique et servant de moteur aux rythmiques (et le son est diablement agréable avec cet appuie de la basse). Mais cette approche mélodique appartient clairement à La Nausée: celle-ci est très particulière, collant complètement au concept que le groupe de Ghent développe.
On retrouve ce chant très particulier, quelque part entre un sludge profond et un hardcore vindicatif (hop, tu l'as juste ici, pile poil entre les deux mondes!). Et le chant de pouvoir s'adapter sans se renier à ce que la musique peut imposer. Et de nous enfoncer elle aussi dans cet univers complètement fou et pourtant cohérent de bout en bout.
Cet Ep est un véritable plaisir, permettant de retrouver le groupe, très en forme et de nous faire patienter en attendant du conséquent, en même temps que le groupe continue son bonhomme de chemin. Si vous ne l'avez pas encore écouter, cet Ep est l'occasion parfaite de prendre une claque!