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Devotio ad bestias

Vomitmantik

Nuclear abominations records

1 septembre 2022 à 15:13:23

Dématérialisé

2022

9 titres. Durée: 33 minutes pile!

Une petite vidéo:

Vomitmantik est un groupe italien formé en 2018 et qui joue un black death particulièrement malsain et agressif, ne faisant pas dans la finesse (ou alors, avec une pelle à neige).
L'album s'ouvre sur une intro très dérangeante, 'CONSTRICTOR LR', qui est une sorte d'antichambre de l'enfer, amenant une ambiance franchement délétère. Et qui n'est que vagues prémices aux titres qui vont suivre.
Car dès 'Invocation of the graveless ones', le ton est donné: un black death agressif, sans concession, abrasif et qui n'est pas là pour faire de la figuration. C'est très sombre, malsain, avec une ambiance très particulière tenant au son très particulier du groupe (on y reviendra plus loin). Et très rapidement, au-delà du black death, il y a un coté rock'n'roll qui suinte, amenant une saveur toute particulière à l'album. Il y a peu de place pour les parties lentes, le groupe se concentrant sur des titres rapides, ne laissant pas vraiment de répit mais maitrisant les rythmiques. Car le groupe offre une belle variété de ce coté là, malgré la veine choisie par le groupe. Ca peut bourriner sévère mais ça le fait intelligemment et surtout, le groupe multiplie les formes d'agressions, créant un maelstrom de violence qui permet de garder notre attention.
Il y a des breaks qui viennent ici et là, non pas pour calmer le jeu mais pour amplifier le coté brutal et malsain, jouant sur les contrastes et les ambiances parsemant l'album. On se dit que l'idée est sympa jusqu'au moment où, au fil des écoutes, on comprend qu'en plus de ça, il y a une approche punk dans l'âme, expliquant l'aspect à la fois brut de décoffrage et le sentiment d'urgence qui s'exhale des titres.
Et c'est là que l'on prend toute la mesure du groupe, de son approche à son identité sonore. Car si la musique est abrasive et brute, le chant l'est tout autant. Le chant est semble éructé, se situant quelque part entre black et crust. Mais ici le sujet est tout autrement malsain, allant dans des thèmes plutôt éloignés des préceptes religieux et qui colle complètement à ce que le groupe nous offre. Et mine de rien, le groupe livre quelque chose de plus profond qu'il n'y parait.
Car le groupe, en allant dans quelque chose de plus profond amène une cohérence et une trame au travers de son album, ne faisant pas simplement un énième album de black death. Il y a quelque chose de singulier mais mais complètement personnel au groupe, se dévoilant à travers les structures et les riffs qui traversent l'album, où une subtilité invisible s'exhale. Le groupe amène des martingales dans des riffs, créant des passages qui se gravent dans la tête et nous font du coup mémoriser le morceau entier, inconsciemment. Cela s'avère redoutable et le groupe se dévoile finalement devant nous, montrant qu'il est bien plus qu'un simple groupe lambda. Car, il y a, quelque part, un certain esthétisme qui se démarquent, ainsi qu'une forme altérée de mélodies. Et entre l'intro, très particulière et l'album, le groupe cultive dans le même temps le contraste et une forme de continuité, œuvrant pour une cohérence identitaire de l'album. Ce qui est quand même fort, de par l'approche assez radicale et minimaliste du groupe. C'est un album certes direct mais cultivant une aura qui va plus loin que ce que j'ai pu écrire.
Le son est très abrasif lui aussi. Il y a un coté raw et live qui donne de l'épaisseur aux titres, en même tems qu'un choix est fait avec des basses plus marquées et qui, du coup, mettent la basse en avant, s'avérant une des clés de l'album. Le groupe ne se formalise pas vraiment avec les arrangements, délivrant ce coté punk qui donne corps à l'album, ainsi qu'une personnalité marquée. Le son sonne ainsi très live, comme si l'enregistrement avait été fait en une prise, sans mettre de fioritures.
Vomitmantik livre un album plus dense et plus profond que l'on croit, avec une coté punk très accrocheur. C'est clairement un groupe à découvrir, pour se prendre une bonne grosse claque (et avec une certaine classe!).

© Margoth PDF

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