Demonist est un trio de Nancy, charmante bourgade de l'est de la France où ces charmants garnements se sont en 2023 pour créer le groupe et on sorti fin mai ce premier Ep plein de fougue.

Deux des membres sont ici de Necroscum. Et avec le nom de ce nouveau groupe, peu de place au doute: on a un gros death qui tâche, allant parfois titiller le brutal death par moment. On a une approche plutôt old school sur la globalité, avec quelques percées plus modernes.
Le trio adopte un rythme mid-tempo. Tu vas te dire que oui, boh, pourquoi pas. Mais bon, plus rapide serait mieux. Parce que ça fait vraiment death plutôt classique. Mais voilà, le trio, c'est un regroupement de petits malins. Et ce mid-tempo est en réalité une face d'une pièce, plutôt occulte et malsaine, qui révèle alors l'autre face parfois, changeant la donne et apposant une marque de brutalité en plus. C'est cette face, qui apparaît précédée de transitions rapides et efficaces, qui apporte le côté brutal death, en optant pour une structuration un peu plus erratique en plus d'augmenter le tempo, là où des éléments plus modernes apparaissent.

Le trio pose aussi une identité forte pour chacun de deux aspects de leur death. La part old school domine le death mid-tempo que Demonist place, glissant sur la table des éléments assez spécifiques et reconnaissable, que ce soit les structures ou les riffs. Ils abordent la chose sous un angle assez classique, laissant quand même l'efficacité se manifester. On se fait happer par la musique, sans souci.
Puis arrive a part plus brutal death. Et là, c'est quelque chose qui pose des codes là aussi connus mais avec une approche où se mêle un côté erratique (dans les structures ou la construction de certains riffs), apportant un peu plus de malaise et rendant l'atmosphère plus poisseuse. Le ratio des deux parts est plus important pour le death classique, ce qui met en place une forme de contraste, qui distille une part de noirceur.
Mais dans les deux cas, le groupe va aussi proposer quelque chose de plus particulier, dans certains riffs mais surtout au niveau du jeu de la batterie: une forme de chaos, par une dissonance et une lourdeur. Mais aussi par des patterns de batterie assez fous, où la basse va marquer sa présence, prenant l'apparence d'une seconde guitare. C'est intéressant car ça ajoute une autre dimension et l'efficacité du truc vient que celui-ci est ponctuel.
L'aspect chaotique est très présent, créant une atmosphère singulière, s'appuyant à la fois sur la lourdeur et les structures les plus caractéristiques de l'Ep. Il est indissociable du tout et donne aussi un peu de la personnalité à celui-ci.

Le chant de Paul est un chant death, classique. Mais sa voix a un grain particulier, avec une sorte de growl glaireux, très efficace. Il adopte aussi son rythme de chant à l'aspect dominant où il se place.
Le son est bon, avec un grain que j'apprécie, qui donne un aspect un peu sale et créant cette atmosphère occulte. C'est clairement un élément d'identité du groupe à mon avis car celui-ci n'est pas pour autant au détriment des instruments ou du chant. On entendu bien les instruments: chaque élément de la batterie est identifiable, la guitare avec ce son un peu singulier et la basse, très présente. Le chant se retrouve à l'équilibre, chaque élément étant bien nette.

Demonist balance sans prévenir un premier Ep d'efficacité, sachant combler les fans de death, qu'il soit old school, brutal ou plus moderne car mêlant des éléments de chaque mais avec une recette bien à eux. Et c'est une bien belle carte de visite que nous offre le jeune groupe!