Music Records offre son premier split qui rassemble les groupes de metal extrêmes signés chez eux. Les cinq groupes ont déjà sorti des albums chez Music Records et chaque titre est exclusif à ce split. Point de fioritures, on part dans le gras!

Anthropovore ouvre les hostilités. On retrouve sur les deux titres leur black death malsain, cette noirceur qui caractérise le duo, qui enfonce le clou dans le genre. Le duo balance ainsi deux titres qui repoussent un peu plus leur style dans les confins de la radicalité. Le premier titre (brain eater) offre d'ailleurs une durée assez conséquente qui nous embarque dans les entrailles du cauchemar. Il amène une ambiance particulière, très glauque, en plus de la noirceur conventionnelle de la bête et va explorer des terres encore vierges mais incroyablement sombres. Le second titre (Stone cold) aborde une trame où le death est plus marqué. C'est extrême là encore, avec des contrepoints qui apportent un support à la violence du titre plus court mais qui amène des passages oppressif et brutaux. Deux douceurs auditives, portant ce son caractéristique et cette basse juste excellente!
Depraved amène les deux titres suivant. Changement de ton, place au death grind plutôt orienté goregrind. 'Gaslighting' amène un côté rock'n'roll dans l'approche du groupe. Point de fioriture: ça bourrine, c'est énervé, brutal et très extrême, avec un brûlot du genre, portant ce chant typique du groupe. Le second titre (narcessitic pervert) reste dans le domaine de la brutalité sans concession, avec un titre plus massif car plus long et portant l'intensité plus haut encore. Point de moment de répit (le break est juste là pour te niquer derrière, avec une approche martiale). Ca envoie sec et sans temps mort, avec un son là aussi très caractéristique au groupe, avec cette basse brutale, ce mur de guitares et ce chant quelque part entre le growl et l'aboiement d'un pitbull enragé sous acides (tu vois le tableau).
Massive charge prend la suite. Subtilité de choix, on passe du deathgrind à un grind vénère, intense et qui se déploie à travers des titres longs, brutaux et qui maintiennent la violence à un niveau élevé. Le groupe ponctue son grind de quelques fugaces instants qui ne sont pas des répits mais des amplificateurs de violence. Pas de temps mort, pas de temps de réflexion, juste de la brutalité pour ce reposer le cerveau. Avec un son bien gras, avec la aussi une basse percutante bien présente, ajoutant sa touche à la brutalité ambiante.
Muertissima enchaine derrière. Changement d'ambiance, avec leur death aux accents hispaniques, teintés d'une certaine bonne humeur (paradoxale par rapport aux titres). Mais qui n'en est pas moins un condensé de death, très martial et soutenu avec 'Evil doctor'. Le groupe impose là aussi un rythme soutenu, sans trop de temps de répit. On retrouve cette approche un peu singulière dans les structures. 'Rape and tears' change un peu de ton (mais pas de style, toujours ce death un poil bourrin), avec un rythme alternant mid tempo et tempo plus rapide. La teinte du titre est un peu plus sombre, plus malsaine. Là encore, c'est très plaisant.
Notatalid cloture le split. Et c'est un plaisir de retrouver ce groupe russe de brutal death, qui a une approche singulière et un chant assez atypique. 'Killer's repentance' nous plonge directement dans leur approche bien à eux, qui est toujours aussi efficace, avec cette alternance de brutalité et de lourdeur, porté par un chant qui devient plus monstrueux sur les titres. Ce titre prend un peu plus de temps de se développer, laissant augurer un retour du trio, portant toujours ce son là aussi propre au groupe. Le dernier titre (we're animal) conclu le split avec un condensé de violence, vu par Notatalid. Il y a un coté un peu malsain, placé par ce chant bien à part et cette approche vraiment singulière, ne correspondant pas aux clichés habituels.

Ce premier split est une tuerie, en même temps qu'une mise en abime de l'extrême chez Music Records. L'occasion pour ceux qui ne connaitraient l'un ou l'autre des groupe de se faire une très bonne idée de ce qu'il peut y avoir de plus extrême signé sur le label!