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Dawn of war

Conquerors

Music Records

30 mars 2021 à 14:45:15

Dématérialisé

2021 (réédition de l'album de 2019)

9 titres. Durée: 48'38''

Une petite vidéo:

Formé en 2015 à Reims, Conquerors est un trio qui n'y va pas avec le dos de la cuillère puisqu'il est fort probable qu'il utilise une gatling. Dès le début de l'écoute, deux choses te giclent aux oreilles... heu... on va dire te sautent aux oreilles... Le son est le premier élément qui va te marquer. Si tu aimes les productions cleans, très propre, avec un mastering qui fait la part belle à la sensibilité, alors tu peux mettre de coté tes goûts. Le son est très crû, un poil sale et n'est pas sans m'évoquer les premiers Massacra ('Final holocaust' en tête) et nous renvoie vers une époque révolue où la brutalité s'entendait aussi via le son (et un état d'esprit). Et bien on retrouve ça avec Conquerors. Déjà, c'est très plaisant de retrouver cet état d'esprit et ensuite, il y a la deuxième chose qui est plus ou moins directe: le style musicale auquel le groupe se dévoue. Et le choix est un thrash black brutal, qui ne fait pas du tout du tout dans la finesse. Et ce n'est pas fait pour les âmes sensibles. Et l'âme de l'underground bien rivé ici!
On se retrouve avec Conquerors dans une sorte de retour aux années 80/90, avec un album qui envoie clairement toute l'étal du boucher dans la face, ultra agressif. Il y a clairement de l'urgence dans la musique du groupe et une putain de colère.
Car oui, il y a un sentiment d'urgence qui suinte à fond de l'album, venant du coté thrash plus proche des premiers Sepultura que d'un Machine Head (c'est pour situer les jeunes). C'est bestial, primitif mais foutrement accrocheur. Mais sans être une musique simple. Car avec ça le coté black ajoute sa touche de malsain et de brutalité, enfonçant le clou, au travers de titres puissants mais qui prennent le temps de se développer et de nous offrir des titres brutaux, malsains mais foutrement intéressants. Et là, on parle de black qui tire plus vers la scène norvégienne du début des années 90.
Car la musique que le groupe développe n'est pas simpliste. Jouant avec les codes des deux styles, le groupe offre des riffs pouvant être lancinants ou abrasifs, avec des rythmiques souvent pied au plancher certes, mais modulées au travers de structures éclatant le moindre ennui contre un mur. Pouvant passer d'un rythme ultra brutal à un coté martial, pour amener une certaine lourdeur, en ralentissant le rythme (sans faire un truc trainant), le groupe offre de multiples facettes, toutes rattachées à ce thrash black brutal et une envie d'ne découdre.
Le groupe tisse une trame d'ambiance sombre et malsaine tout au long de l'album, alternat divers plans, parfois surprenant ('Swords of infamy' est quelque part entre un Motörhead sous acide, Sepultura jeune et Massacra) mais qui défoncent à chaque fois. Et cette trame crée un lien entre les titres, repoussant à chaque fois les limites du genre. C'est très extrême, clairement. On pourrait même croire à des disciples de Sadistik Exekution venant des terres du champagne.
Mais il ne faut pas croire que c'est du basique. Car il y a clairement du niveau. Leur brutalité n'est pas aveugle, bien au contraire. Elle va cibler précisément, sans concession. Et malgré ce coté ultra brut, où la bestialité est omniprésente, il y a un certain sens de la mélodie (si on est attentif, car c'est du massif de chez massif), derrière ce déferlement de haine et de virulence. Car le groupe ne propose pas quelque chose d'absurde, malgré le coté exutoire indéniable (mais très structuré, avec des titres atteignant presque 8 minutes, il le faut!). On est dans une sorte de concept d'un état d'esprit mis en musique, volontairement agressif et bestial. Et rappelez vous que c'est un trio, qui fait un boucan de tous les diables!
Le chant, porté par le guitariste, est lui aussi agressif, pouvant avoir un débit soutenu. Oscillant entre un chant assez guttural et un autre plus aigu, lui aussi se pose comme un élément qui n'a qu'un but: faire mal. Et le chant est à la hauteur de la déferlante de brutalité que le groupe nous balance sans prévenir. Et putain, c'est du très bon!
Le son, je l'ai évoqué plus haut mais un autre son ou une production super propre ne le ferait clairement pas. Vu ce que propose le groupe, ce son, très caractéristique d'une époque et du groupe du coup.
Je découvre avec cette réédition un groupe bestial, qui a choisi une voie old school agressive et sans concession. Et putain, ça fait plaisir un groupe qui propose une telle sauvagerie, loin des standards actuels et qui te renvoie directement à une période où tout était plus fou!
Cet album (et l'autre qui sera chroniqué d'ici quelques jours) n'est pas fait pour les âmes sensibles mais clairement pour les afficionados de l'extrême, les quêteurs de brutalité, de l'underground bien trempé, avec de la nostalgie. Eux, tout comme moi, vont trouver leur bonheur avec Conquerors.

© Margoth PDF

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