Dauthuz est un groupe néerlandais formé en 2015, dont voici le nouvel album, sorti en début mars. Et Dauthuz ne se prend pas la tête et fait dans la simplicité directe (sans être simpliste): un gros death.
Dès le début de l'album, c'est du direct dans la gueule. Point de fioritures, on a un death incisif, bien énervé et surtout qui va à l'essentiel, mais de façon fortement proche de la jouissance.
Le rythme des titres, aux durées variables, est plutôt pied au plancher mais le groupe propose beaucoup de variations, évitant un ennui qui serait dommageable. Il instille ainsi un jeu sur des rythmiques pouvant devenir un peu plus lourdes ou prendre un aspect martial mais toujours en transition avec le fond, soutenu. Le groupe n'est pas là pour faire de la décoration d'intérieur, c'est net.
Il y a un coté morbid qui ressort un peu, ainsi qu'un relent de death plus obscure, qui renvoie vers les années 90 et qui lui permet de jouer sur des structures lors des titres les plus longs.
Car si les titres les plus concis sont ceux qui vont le plus paraitre être un direct au foie, les titres qui prennent plus le temps dévoile un aspect intéressant du groupe: derrière le coté grosse brute barbare sous acides se cachent un groupe capable d'offrir des passages avec des atmosphères, d'amener des ambiances densifiant les titres, apportant clairement aux structures une complexification qui ne trahie pas le fond, plus brutal et direct. Et le travail de ces ambiances est fait clairement pour coller au titre où elles sont présentes, étant vraiment propre au titre et non un modèle répété, de façon légèrement variante.
Le gros morceau est la partie rythmique, foutrement tendue, qui, même si elle est capable de s'alourdir, ne va jamais à l'encontre du fond. Même lorsque le tempo devient plus lourd, il y a toujours ce coté brute qui domine, généralement appuyé par un mur de guitares (au même rythme, faut pas déconner et tout foutre en l'air n'importe comment...). Et ce sans trahir l'essence du groupe, un poil énervé. Les rythmiques offrent une variété riche (sans compter la technique), offrant un large panel de possibilités pour bien te péter les cervicales.
Les riffs déboitent complètement mais le groupe gère aussi le coté mélodique, certaines mélodies venant parfois aérer la virulence qui s'abat sur l'auditeur, notamment dans les moments où le groupe va poser des ambiances. Elles sont pas en tant que mélodie tout simplement mais viennent en renfort à la cohérence que le groupe s'impose. Le groupe apporte aussi des éléments de dissonances, d'altérations, arrivant par surprise mais qui s'avère être indissociable des titres et qui nous font redoubler d'attention.
Parce que la cohérence est bien présente de bout en bout. Le groupe propose certes de la brutalité auditive mais de façon intelligente, pouvant nous capter avec une soudaine mélodie en ajout du death dominant, de façon parcimonieuse (le groupe ne fait point dans le mélo!).
Le chant est très agressif, du genre de celui qui a aussi des glaires. Le timbre de voix est très accrocheur, avec un growl de fond de gorge super efficace. Et si on met le tout ensemble (voix, musique, rythmiques...), on obtient un album de death tout sauf froid.
Afficionados de death, foncez écouter cet album, il vaut clairement le détour! Du death efficace, tout simplement!