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Chronicles

Ars Notoria

Great Dane Records

16 mai 2023 à 14:47:23

Dématérialisé

2023

9 titres pour 36'36''

Une petite vidéo:

Ars Notoria est un one man band dérivant originellement d'un groupe de death technique né en 2016. Des titres seront composés par Antoine Grasser, qui est derrière l'idée et un batteur, un bassiste et un chanteur rejoignent le fondateur. Un travail collaboratif arrive à 10 chansons finalisées mais en 2019, les membres partent vers d'autres horizons, ce qui met le projet en pause. En 2022, Antoine relance la bête, don sous sa forme de one man band. il a alors finalisé les compositions, les enregistrements de guitares, de basse,
la programmation de la batterie ainsi que le mixage et le mastering. Mais pour parfaire et enrichir ces derniers, il fait appelle à une quinzaine de guitaristes et de chanteurs qui vont amener un peu d'eux dans ce premier album qui porte donc logiquement le nom de 'Chronicles'.

Quand on regarde les noms des groupes d'où viennent les intervenants (Beyond the void, Voorhees, Fractal univers, Forsake, Warkunt, Crusher, ou Post-Mortem), on sent que ça va faire mal. Et piquer n'est pas le mot le plus aiguisé dans ce cas (sauf si on évoque la tentative de fakir à l'arrache, en ce jetant du deuxième étage sur une planche de fakir...).
Et effectivement, dès que l'on appuie sur lecture et que ça part, si on avait un sourire un peu niai, celui s'efface: on a directement un char Leclerc à 150 km/h qui nous arrive dessus. Ca va faire mal. Et ça fait effectivement très mal!
Car au-delà de la ligne technique, le death proposé oscille sur différents plans, allant du brutal death, au death grind, en passant par un death old school assez obscure et malsain. La technique est omniprésente, sans faire de concession mais elle n'est pas un élément qui submerge le tout. Elle est juste au service du Death. Oui avec une majuscule car c'est une mise en art du style que nous offre Antoine. Et cela amène un squelette de base sur lequel les fragments du death vont venir se fixer pour donner vie à une monstruosité implacable.
En effet, la base amène des contre-temps, des breaks sauvages, des altérations et de la dissonances. Tout ce qui va amplifier le death et une atmosphère qui s'exprime dès les premières notes, s'accompagnant d'une folie qui va s'imposer au fur et à mesure du déroulement de l'album. Cette base ne fait pas de quartiers, ni dans la demi-mesure: ça y va directement, dans le gras, t'éclatant au passage les organes internes et les os. Point de tendresse: la brutalité y est présente, protéiforme, jouant sur différents aspects.
Que ce soit des breaks soudains, des altérations de tempos, des structures parfois complexes et une forme de désincarnation qui marque le pas, parfois lourd, d'un rythme arythmique, glissant au passage un malaise et une forme de noirceur savoureuse. Et ça, c'est juste pour la base.

Car les intervenants ajoutent leur folie experte à celle-ci et engendre des morceaux parfois dantesque, au rythme parfois martial, parfois très intense mais toujours avec en ligne de mire une intention certaine: offrir de la brutalité (même au travers de passages plus mélodiques, qui viennent en contraste de la trame brutale). Et cela va jouer sur la nature des titres, les visions trouvant un point de convergence dans la folie qui explose (en même temps que la brutalité d'ailleurs...). Et certains titres vont alors explorer des voies complètement folles comme 'king's crown' (qui joue d'ailleurs avec les codes, offrant quelque chose de très savoureux) ou exploser dans une approche débridée, comme 'Triggered' qui joue avec le trigger de la batterie, offrant une approche plus massive, avec laquelle le chant de Michaël Da Silva (Crusher) offre un assaut frontal complètement fou.
Je n'irais pas plus loin, car ce serait clairement gâcher le plaisir de la découverte et des trouvailles nées de la fusion des idées des associations. Ce qui est certain, c'est que la technique s'allie à la folie et la brutalité, engendrant des moments originaux, assez dantesques et clairement une ode au Death. C'est à la fois dense, intense et recélant pourtant énormément de détails, naviguant dans les limites des différents styles de death (à l'exception du mélo. Lui, il faut l'oublier ici...). Tout en restant cohérent du début à la fin, quelques soit les accents pouvant apparaître.

Les chants offrent diverses facettes, que ce soit par un chant en anglais ou en français, avec différentes approches de chants, allant d'un chant death guttural classique à des chose plus folles (au hasard, sur 'Triggered') mais gardant une logique de bout en bout, tout ça pour mettre en valeur le death.
Le son est très massif, avec un côté bestial. Il y a un côté un peu cru, un peu sale, amenant cette impression de death obscure, limite occulte parfois, avec les instruments tous présents et offrant une richesse dans les détails, variant suivant les titres et les approches explorées. Mais ça reste très intense et compréhensible, malgré parfois la folie qui s'exhale furieusement.

Point de mystère: si tu es fan de death, que tu aimes la brutalité, la variété et la folie, ne passe pas à côté de ce brûlot qu'est Ars Notoria. Ou tu le regretteras (peut-être tout le reste de ta vie, qui sera gâchée du coup, tu n'as pas idée...). Et remercie Antoine d'avoir ranimé la bête.

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