top of page

Cave of death

Brutal Cave Productions

Brutal Cave Production

29 mai 2023 à 09:10:15

Dématérialisé

2023

18 titres pour 57'04''

Une petite vidéo:

Pour une fois, on va se faire un split venant d'un excellent label portugais. Il nous offre une ouverture sur des pépites dont le boss s'occupe. Il nous propose ainsi 5 groupes d'obédience death / brutal death, avec les variations de styles. Au programme: Vile Apparition, Congealed Putrescence, Constant Torment, Horrifier et Goredawn. Que de la poésie au programme, au travers de démos ou Ep lié à chaque groupe.

On commence en toute logique avec Vile apparition et ses 4 titres, issus de la démo 'Atrocious captivity' de 2017. Le groupe nous vient d'Australie (de Melbourne). On y découvre un brutal death s'axant autour de fulgurances qui sont soudainement interrompues par de soudains et brutaux breaks d'une lourdeurs abyssales. Le groupe livre un death sombre, avec un côté un sombre et lorgnant vers quelque chose d'un peu gore. Les titres sont plutôt longs, ne faisant pas dans la demi-mesure et jouant avec les tempos (qui sont dans la logique de l'articulation fulgurances / lourdeurs). Le groupe y va franchement, avec des titres apportant un côté gras dans le son, développant une identité qui regarde du coté des années 90. Le chant est très guttural, n'offrant pas de variations mais c'est en toute logique avec l'approche de la musique du groupe. Les 3 titres qui suivent l'intro sont d'une redoutable efficacité, donnant envie de se défouler (contre un mur si en solo ou avec des potes), porté par un son où les graves l'emportent, amenant ce coté gras et cette ambiance un peu gore et poisseuse mais avec un son intéressant de la batterie (bien présente mais avec une texture inhabituelle intéressante) et un équilibre aussi bien avec le reste des instruments que la voix. Atroce pour les cervicales mais excellent de bout en bout. Une première mise en bouche délectable.

Congealed Putrescence prend la suite, avec les 3 titres venant de la démo 'Dissolved in Hyphae'. Le groupe de la Nouvelle Orleans en Louisiane (USA) balance une autre vision du death. Le son est plus sale, avec des titres nettement plus courts. Une vision qui n'est autre qu'un goregrind teinté de brutal death. C'est une offrande savoureuse qui appuie les contrastes entre les lourdeurs poisseuses immondes et les fulgurances totalement débridées, jouant avec les rythmiques, par des transitions ou tout simplement par simplification opposée à la complexité. A cela, le groupe ajoute un zeste de rock'n'roll, qui amène un plus, une autre approche qui intensifie l'aspect gore. Ca va vite, malgré les lourdeurs soudaines et la voix oscille entre brutal death et gore, avec un côté un peu grumeleux parfois. Le son est un peu sale, collant à la musique, avec un côté abrasif, limite râpeux. Un petit concentré de barbarie gore, à la lisière du brutal death et du goregrind.

Enchaine Constant Torment et leur Ep 'Embrace the Hexagon Sun' (2021), venant du Missouri (USA) . 4 titres, dont une intro, qui balance un brutal death très rapide et technique, qui évoque un mixe entre Deicide et Cannibal Corpse, un côté Morbid Angel en plus. C'est rapidement intense et brutal mais le groupe a aussi une facette mélodique qui apparait, amenant de la variation et offrant ainsi un contraste non pas par les breaks mais par la rudesse et cette mélodie étonnante. Ca apporte de la texture et une forme de structuration différente, qui fait mouche. Leur approche ne permettra pas de repos aux cervicales, le côté martial des rythmiques qui apparait parfois n'étant pas l'idéal pour se les reposer. La technique est poussé mais ne dessert pas la musique. Bien au contraire, elle sert de vecteur, en plus de se reposer sur le contraste brutalité-mélodie. Le chant est très guttural, presque atone parfois, créant une étrange impression qui renforce la brutalité des titres. Le son est lourd, gras, avec un appuie des graves qui permet au groupe de jouer avec les tonalités plus aigües des lignes mélodiques. La basse est très présente et le tout à l'équilibre. Encore un choix avisé!

On part avec Horrifier, qui vient d'Oslo, en Norvège. 4 titres venant de leur démo de 2022 'Howl From The Grave Demo 2022'. On change d'ambiance, avec un death old school, quelque part entre un Repulsion et les premiers Dismenber, Bolt Thrower, avec un appuie d'un côté oscillant entre occulte et obscure. C'est immédiatement attractif car à contrecourant des groupes actuels, le groupe privilégiant le retour (réussi) dans le passé. Mais avec une touche un peu singulière dans plans qui vont amener une identité au groupe le différenciant. Le chant est très axé sur le chant proche des origines, liant les influences citées avec l'approche musicale. Un côté rock'n'roll apparait ici et là, renvoyant encore plus à cette période proche du début des années 90 voir fin des années 80, avec l'aspect malsain et occulte en plus. Ca nous enveloppe dans une atmosphère délétère exquise et on est mené dans ce voyage par le choix du son qui regarde vers l'identité sonore de l'époque. Pas beaucoup d'effets dans le traitement du son, un côté brut et un peu raw mais laissant suffisamment de place à l'identité du groupe. C'est une claque ici!

On clôture le split avec les sardes de Goredawn, dont les 3 derniers titres sont issus de leur promo de 2021. Après une intro qui met dans une ambiance malsaine et que l'on sent que ça va être à l'ancienne, le groupe balance deux titres d'un death old school mais cette fois de facture plus conventionnelle. Alors oui, on pourrait se dire que c'est dommage de finir sur un groupe qui fait quelque chose de déjà entendu. Mais ce n'est pas aussi simple. Car le groupe joue sur les gimmicks et amène une ambiance singulière et malsaine, non pas de manière ininterrompue mais par phases, notamment dans les moments un peu plus lents où des solos vont amener cette ambiance, jouant sur les contrastes à la fois rythmiques, de tempos mais aussi par l'approche liée au solos et au reste plus direct et relativement méchant. Le chant est un chant death assez classique mais m'évoque un peu le timbre et la façon de chanter de Shit Fucking Shit. Etonnant mais efficace! Le son est très sympa, dans la lignée d'un son old school mais avec néanmoins un soin apporté pour lui donner un angle plus moderne. Finalement, c'est une très bonne conclusion.

Brutal Cave Production propose un split qui met en valeur 5 groupes avec 5 visions différentes du death où la qualité est clairement au rendez-vous, permettant un focus découverte sur ces groupes, tout en montrant le coté avisé du boss du label. Si vous ne connaissez pas encore ce label portugais, c'est une excellente introduction à son travail et son choix de groupe.

bottom of page