Catalyst est un groupe belge formé en 2018, qui d'une base de projet heavy metal a muté en une formation de death mélo progressive qui a sorti en février dernier son second Ep qui est le sujet de cette chronique.
Delirium Nostrum ouvre l'Ep et à une approche plutôt heavy, dès son début, ce qui m'a quelque peu déstabilisé, n'étant pas un grand adepte du style. Mais le titre pose rapidement des éléments death qui arrivent, livrant un des secrets des structures du groupe et expliquant, en partie, le coté progressif. D'ailleurs, l'aspect progressif vient vraiment des structures complexes qui peuvent exister dans leur musique mais n'use en aucun cas du biais du temps, les titres étant relativement concis par rapport au coté progressif (seuls deux titres dépassent les 5 minutes sans aller plus loin que 6 minutes).
Et c'est sur ce trio d'idées que le groupe nous livre des titres, lâchant parfois un coté funambule en offrant des écarts musicaux larges mais qui sont amenés de manière habile, même si parfois il est vrai que ça déstabilise quand même. En effet, passez d'un coté death à un heavy (les deux avec leurs codes), ce n'est pas toujours simple à adhérer ici. C'est au fil de l'écoute que l'on s'y fait et une fois l'Ep parcouru deux fois, on assimile leur concept.
Le death que le groupe propose est très mélodique, s'éloignant vraiment des standards du genre en ce qui me concerne, apportant un coté qui me parait un peu désuet mais qui n'est pas sans charme, je dois bien l'avouer. L'agressivité n'est pas intense, loin de là. Celle-ci n'est clairement pas le moteur de leur death, qui enfonce ses racines dans le heavy plus ou moins classique. Le death rencontre parfois des structures qui semblent provenir de la musique classique, apportant une couche de complexité en plus, de façon brève mais efficace, créant une sorte d'hybride musical pas dégueulasse.
Ceci étant dit, cela n'empêche pas quelques moments où une certaine brutalité émerge, généralement couplée à l'apparition d'une lourdeur plutôt vicelarde, jouant alors sur le tempo, qui s'offre une valse de variations. Et c'est à ces rares moments qu'une couche supplémentaire d'intérêts apparait. Et qui soudain illumine l'esprit et fait la cohésion avec le tout, dévoilant le véritable ADN du groupe. Cette parcimonie s'avère précieuse car elle donne toute sa saveur à l'ensemble.
Le chant est intéressant, offrant de nombreux aspects, naviguant entre heavy et death (offrant d'ailleurs principalement deux pôles de chants). Le chant suit aussi deux polarités, qui contrastent entre elles et donne une structure au chant en même temps qu'une profondeur aux titres, libérant de multiples aspects qui enrichissent l'Ep.
Le son est très propre. On y trouve de la puissance mais aussi un équilibre entre les éléments musicaux, sans que le son ne verse à l'excès vers l'une des formes. Ca offre quelque chose de très homogène, ayant peut-être gagné à appuyer un peu plus les pôles par moments, sans que ce soit ennuyant. Mon regret est une basse qui est dans l'ensemble mais là, ce n'est qu'une question de goût.
Catalyst est une découverte sympathique, ayant un angle de death mélo un peu différent mais qui n'est pas dénué de charme, avec quelques reliefs qui viennent casser le risque d'une linéarité. A découvrir.