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Careless

Alpha du centaure / unknown fault

Stellar Frequencies

16 juin 2023 à 13:42:27

Dématérialisé

2023

5 titres pour 39'16''

Une petite vidéo:

Stellar Frequencies nous offre un split nommé 'Careless' nous présentant deux groupes différents, un de France et l'autre d'Allemagne. Les écoutes se sont faites en ligne, à mon grand désespoir. Parce que franchement, pour aller au boulot, c'eut été au top.

Ce sont les français de Alpha du Centaure qui ouvre les hostilités avec deux titres flirtant avec les 10 minutes. Le quatuor nous offre une approche musicale où se côtoient plages atmosphériques et parties typées black. Une sorte de blackned post rock atmosphérique qui déboite. Deux titres, en terme de quantité mais ici c'est nettement suffisant pour ce faire une idée du potentiel du groupe, d'autant qu'il y a une approche expérimental dans la forme. Et putain, je ne m'attendais pas à ça, du tout. Ca fait partie des chroniques en retard et c'est encore plus con.
Alpha du centaure prend le temps de développer sur ces deux longs titres (en terme de durée car l'ennui n'existe pas), aux structures très définies, qui placent deux visages différents (d'un coté la partie atmosphérique, très onirique et de l'autre, un black nerveux mélodique) à notre attention. Si les deux parties sont en elles-mêmes intéressantes et autonomes, le groupe les fait se rencontrer plusieurs fois, jouant sur les biais et amenant ainsi une variété de déculottées inattendues. C'est beau, c'est furieux, c'est onirique mais ça va beaucoup plus loin.
Le groupe nous emmène dans un univers qui leur appartient, puisant dans l'essence de l'atmosphérique, allant même jusqu'à titiller quelque chose de l'ambient. Et cela offre un contraste puissant avec l'aspect black, qui leur permet d'exploser leur potentiel et de poser de nouvelles bases. Car oui, clairement, il y a une sortie des sentiers battus. Que ce soit dans la jonction avec les deux styles ou par les chants.
La jonction offre divers aspects jouissifs (n'ayons pas peur des mots!), offrant à la fois et dans le même espace un contraste et une complémentarité où une forme poétique rencontre une certaine idée de la brutalité, dans le but de générer une approche singulière.
Il y a une structuration supplémentaire qui apparait dans les titres, offrant une densité plus importante et qui laisse le loisir au groupe d'exploiter à la fois son sens de la mélodie et sa vision, plus singulière, d'offrir des plages qui s'étirent vers d'autres mondes, avec une approche qui serait plus cosmogonique, en lien avec le nom du groupe.
Mais si la musique se mélange, les chants ne sont pas en restent, avec deux chants très différents, notamment sur 'Sunray inertia' qui prend une forme presque cinématographique, pour de la science fiction, avec un chant féminin qui se pose et qui va évoluer avec la musique, quelque soit ses aspects, avant l'explosion nette du chant black. Mais rien de soudain, le groupe offrant pléthore de transitions naturelles, qui fluidifient fortement les longs titres développés. C'est juste un voyage que le groupe nous propose, plus agressif avec une approche un peu plus sombre (mais toujours cette notion d'atmosphère) sur 'A fleur des lames'. Ce titre prend des accents peut-être un peu plus intimistes, un peu plus torturé mais toujours avec une forme de poésie dans la musique et les textes.
A cela s'ajoute un son puissant, massif mais avec une clarté bien marquée, renvoyant à cette notion de cosmos mais aussi à leur vision atmosphérique profonde et cette volonté d'offrir une sorte d'onirisme à la lisière du black. On a une approche qui joue sur les deux aspects majeurs, sans que l'un ou l'autre n'en pâtisse.

Unknown fault rend la suite avec 3 titres, un poil plus courts (mais ça reste relatif avec des titres entre 5 et 7'30''. Il s'agit d'un duo de d'amis qui offre une approche musicale différente, plus dissonante et plus sombre. On retrouve une approche atmosphérique mais la tonalité est plus obscure, empreinte de nostalgie et de quelque chose de plus intimiste (notamment par le chant de la dame). On se retrouve quelque chose de plus singulier car moins cataloguable, du fait de la versatilité des titres qui vont explorer diverses sensibilités musicales, sortant là aussi des sentiers battus. C'est plus en retenue mais on retrouve aussi ce côté onirique. Du coup, donner une idée de ce que propose le duo est un casse tête, puisant à la fois dans le black, le doom, le shoegaze, le post rock, post metal...
C'est très différent de l'approche de Alpha du centaure, appuyant nettement sur la lourdeur et un rythme qui va parfois vraiment au ralenti, avec quelque chose de plus organique, qui tient à l'intime d'une personne, mais de l'intérieur.
Au début, j'ai eu nettement moins d'accroches. Car l'essence même de leur musique est très différente. Mais après deux ou trois écoutes, c'est là qu'apparait la beauté d'exhale le duo, reposant sur la voix féminine, parfois presque éthérée. Et c'est là qu'apparait finalement un lien avec le black, de façon très subtile, puisque certains éléments musicaux en découlent mais de manière détournées et un peu diffuse. Notamment dans l'approche lourde doomesque qui apparait parfois, où des dissonances marquent le coup. Où lorsque que le gars va poser sa voix, en arrière plan, développant alors un univers à la lisière du black atmosphérique, quand ça ne va pas soudainement devenir plus fou et plus sombre comme sur 'Careless'.
Titre qui fait d'ailleurs le lien avec les deux groupes et qui dévoile aussi un aspect plus jazzy par endroits, nous emmenant là aussi dans un univers empreint de finesse, avec une pointe plus expérimental, qui fait le lien avec Alpha du Centaure.
Le son est très sympa, avec une tonalité différente, mettant en valeur la voix féminine sublime mais aussi le côté doom et la lourdeur par la basse bien présente et pourtant en retenue. Le choix de tonalité plus grasse est intéressant dans le traitement de la batterie, qui apporte un angle d'attaque différent et plus expérimental.

Deux groupes, deux visions différentes. Si Unknwon Fault m'a demandé plus de temps pour y entrer, ce n'est pas un problème car le split est une petite merveille qui se découvre avec plaisir, en prenant le temps peut-être pour certains aspects. Mais qui a aussi son côté immédiat qui explose. Pour moi c'est Alpha du Centaure qui fut l'ouverture. Pour d'autres ce sera peut-être Unknwon Fault. Mais ce qui est sur, c'est que l'on se retrouvera tous au centre de ce split qui est excellent en même temps qu'un moment d'évasion.

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