

MARGOTH 5
PDF5
Bloed in wijn
Zward
Argento Records
12 mars 2022 à 09:47:16
Dématérialisé
2022
3 titres. Durée: 29'20''
Une petite vidéo:
Zwaard est une entité musicale cultivant le mystère et nous plongeant dans l'underground, au fond à gauche. C'est néerlandais et basé à Amsterdam. Et ceci est le premier méfait de cette entité mystérieuse, officiant dans un black metal très sombre, reprenant les sources du style dans son essence, se concentrant sur l'aspect du satanisme, d'après les infos glanées.
L'album est composé de trois titres, sobrement intitulé 'I', 'II' et 'III'. Les titres sont longs, à la construction répétant des motifs structurels, avec une approche clairement pas festive et très malsaine. Les structures sont essentiellement basées sur des tempos lourds, portant des ambiances en retraits très anxiogène, poussant l'angoisse et la noirceur au rang de chef d'œuvre. L'approche choisit est donc toute particulière, avec une vision très sombre, livrant un pessimisme suintant de chaque titre. Il y a beaucoup d'éléments qui renvoie à des codes liés à ces cotés noir et pessimistes, créant un écosystème se nourrissant d'un désespoir malsain. Point de lumière à l'horizon, les titres abondent dans ce rythme lancinants qui domine pas mal, déployant une impression de malaise perpétuelle.
On est sur un album très noir, clairement où tout ramène à ce coté poisseux et malsain. Du chant plaintif aux sonorités adoptés, il n'y a pas l'ombre d'une structuration plus complexe que celle décrite depuis le début. Ce qui engendre une cohérence somme toute logique, alors que derrière le coté sombre, en arrière plan, il y a un clavier qui apporte quelque chose de moins sombre, venant parfois alors au premier plan mais en prenant des accents très sombres. Tout est alors à l'unisson d'un black particulièrement glauque, presque dépressif. Et une manière de créer un environnement où la thématique peut exploser.
Mais il n'en est pas moins un souci pour moi, avec des titres longs, cultivant une rémanence et une redondance loin d'être agréable, qui fait lien avec l'ensemble plutôt délétère de l'album. Les riffs sont lancinants, répétitifs mais dévoilent néanmoins un curieux aspect mélodique, uniquement présent ici. Et pourtant, aussi étonnant que cela paraisse, l'album passe facilement car même si l'ensemble obéit à des répétitions et des structures rémanentes, l'ajout du clavier ou de quelques subtilités apportent un peu de densité, malgré l'angle d'attaque choisi.
Le chant, comme je l'ai dit, est plaintif, très proche d'un état d'esprit dépressif. Il entretient ce coté noirceur et malsain que la musique balance sans trop offrir d'entrain. Mais le chant s'avère cohérent avec le tout.
Le son est volontairement raw, avec des guitares lancinantes et une batterie un peu étouffée, à l'exception de certains éléments (caisse claire et cymbales, appuyant le coté sombre mais agressif, malgré le tempo plutôt lent adopté).
Un élément intéressant est néanmoins une recherche esthétique, que ce soit par la musique ou par l'artwork, certes assez minimaliste et sobre mais dégageant néanmoins cet eshétisme que l'on ne peut pas enlevé à l'entité.
Ce n'est clairement pas un album facile et celui-ci est plutôt réservé aux amateurs du genre, qui vont vraiment rentré dans le truc, connaissant les codes d'un black lorgnant vers les plus sombres tréfonds du genre et un univers très codifié qui m'échappe un peu sur ce coup. Plus une curiosité pour moi, sans plus d'intérêt.