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Big bang therapy

Princesses Leya

At(h)ome

24 octobre 2023 à 14:59:05

CD

2023

15 titres pour 42'25''

Une petite vidéo:

Princesses Leya est un groupe formé en 2017 de la rencontre de deux esprits un peu barré et pratiquant l'humour et adepte de metal (la musique, pas lécher de l'aluminium ou de l'acier). En 2019, après être rejoint par les deux derniers membres, le warm Up au Hellfest. Et là, c'est la folie, avec une tournée de 4 ans et un album en 2021 ('L'histoire sans fond'). Et là, le groupe revient avec un nouvel album. Et c'est l'occasion pour moi de pouvoir découvrir et me faire une idée de ce que donne ce groupe.

Alors, à la première écoute, je me suis fait un parallèle avec Ultra Vomit, pour l'humour qui nimbe l'album. Mais à la différence avec Ultra Vomit, ici l'humour est moins simple, plus subtil et avec deux niveau de compréhension. Et où Ultra Vomit, ça va c'est sympa (mais ne m'accroche plus vraiment), ici j'ai été plutôt bien et agréablement surpris. Surtout que le groupe construit des titres qui s'appuient sur cet humour et des titres allant explorer des styles musicaux divers mais avec un lien avec le metal. Mais à la Princesse Leya, c'est à dire assez barré.
Le premier titre, servant à la fois d'introduction et d'amorce (pour l'album et le sketch (oui, il y a 4 sketchs sur l'album, sorte d'interludes étranges mais sympas, du fait de l'humour jouant avec les mots, les expressions ou les situations (et que l'on retrouve dans les titres)) amène un côté metal indus ('push'), très sympa, qui me donnait bien envie car trouvant ça intéressant. Un titre qui joue avec les codes du style en partie (quelques éléments vocaux, le son...), se basant sur une histoire de bouton à presser mais abordant aussi différents angles dans le titre. Le premier sketch sert un peu de guide dans les titres de l'album à suivre, bien que le défilement est un peu différent. Un moyen intéressant de brosser ce qui va suivre, en laissant la joie de la surprise (ben oui, on ne s'attend pas trop à ce qui va suivre).
Mais le côté metal indus disparait après le sketch qui le suit, 'Analfabet' ayant plus un côté metal plus conventionnel mais là aussi avec un sous texte sentant la réflexion sur la situation culturelle globale. Le titre utilise les codes d'un metal avec ses accélérations, son énergie et un ou deux breaks qui font le taf, sans pour autant marquer plus que ça. C'est plus le texte qui est essentiel. Et là, je me suis dit que c'était un poil dommage et je laisse l'album défiler. Le titre suivant 'baise tout seul' part sur une voie pop punk, un style qui ne m'intéresse pas plus que ça. Mais là encore, l'intérêt réside dans le texte et le sens derrière, avec un humour jouant sur des expressions et l'approche directe biaisée, bien vue. Et à ce titre, je me dit que le groupe va peut-être offrir des titres dans des styles différents, comme Ultra Vomit et c'est exactement ça.
Et du coup, chaque titre va suivre un style différent, gardant une énergie plutôt metal, avec cet humour plutôt fin (même si parfois, l'épaisseur passe par la brique mais c'est pour la bonne cause).

Et le groupe nous emmène ainsi de titre en style, le metal revenant de manière plus marqué ici et là, parfois avec un côté punk, comme sur 'Kangourou-garou', où la base est metal mais avec un sous texte plus punk et assez marrant. Et d'ailleurs, le groupe va jusqu'à aller à fond dans son humour et son délire des clichés et oblique soudainement par un titre déjanté, s'appuyant sur plusieurs styles (dont l'opéra, faut quand même le faire) avec 'Spider cochon', entre pulp fiction, années 60 et d'autres choses.). Et il va jusqu'à offrir un titre se moquant de certains clichés, avec notamment les rastas blancs dans 'Sèvres-Babylone', offrant un court titre de reggae qui part rapidement en couille avec quelque chose qui oscille entre une sorte d'electro (metal et reggae) et des fulgurances extrêmes, très grind. Le groupe cultivant ainsi des extrêmes et des contrastes.
Et en terme de contraste, passer d'un titre avec des fulgurances à un autre entre bossa nova et musique lounge, c'en est un sacré. Et surtout assez inattendu (qui pourrait se douter de ça, un tel écart?). Et cela continue avec des titres qui vont toucher le grunge ou le neo-metal, ouvrant finalement un univers éclectique large, où l'humour du groupe fonctionne, jusqu'à l'absurde, de celui qui te colle un sourire. Si les titres ne sont pas nécessairement metal, c'est plus dans l'état d'esprit et la réflexion derrière les titres qui s'y rattache (en plus du son, bien évidemment). Le groupe fait du coup une large ouverture sur le metal mais avec les rencontres d'autres registres, se traduisant par la variété au sein de l'album.

Si j'étais déçu que le côté indus disparaisse après le premier titre (à ma première écoute), finalement, le melting-pot offert sur l'album, avec des titres inattendus mais cultivant les liens à la fois avec leur thématique et un choix musical cohérent à celui-ci, sans pourtant oublier, pas si loin que ça, cette ligne diffuse plus metal. Mais c'est aussi plus dans les thématiques abordées, certes sous un angle légers mais dont le fond n'est pas anecdotique. Et certaines critiques passent mieux avec de l'humour, non? Et mine de rien, plusieurs titres m'ont décroché des sourire, du fait que les textes sont travaillés, jouant avec des expressions, des figures de styles et aussi un rythme (que l'on retrouve dans la musique mais aussi dans les sketchs). La déception n'a pas vécu longtemps, bientôt remplacé par un plaisir, d'abord à savoir ce que le groupe réserve et ensuite, le côté généreux du groupe et plutôt énergique (dans différentes formes d'énergies).

Le son est puissant, propre, avec un appuie sur la basse (et d'ailleurs, c'est ce qui marque l'album, les basses étant bien présentent, incluant les éléments de la batterie). Le son est aussi un peu gras mais sait s'offrir de nombreuses variations, liées à l'effleurement des autres styles explorés, jouant en partie sur les codes sonores des styles. Néanmoins, le son globale tire vers le metal avec une approche assez direct, sans pour autant renier des subtilités.
On a deux chants, jouant sur les épaisseurs et les dualités. Mais aussi sur l'approche des chants, glissant une densité bienvenue et leur permettant de pouvoir taper aussi bien dans les différents styles que jouer avec, là aussi, les codes. Même si c'est barré, les chants ont une approche sérieuse, posant une cohérence avec le thème et le style des titres.

Big bang therapy est l'occasion pour moi de découvrir Princesse Leya. Un groupe un peu barré mais qui a un sous-texte plus profond, avec un humour de qualité et surtout des qualités musicales indéniables, prouvant que le groupe a un certain niveau quand même. Si tu aimes déjà, ben, tu dois déjà avoir écouté ou acheté l'album. Si tu ne connais aps et que tu es curieux, le groupe t'offrira une parenthèse qui va aérer ta journée et égayer celle-ci.

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