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Below

Lhaäd

Babylon Doom Cult Records

25 février 2022 à 15:51:23

Dématérialisé

2021

6 titres. Durée: 40'15''

Une petite vidéo:

Lhaäd est un one man band belge, assez mystérieux qui livre ici son premier assaut et putain, celui-ci est foutrement massif.
Lhaäd officie dans le black, tendance brutale, avec aussi une approche atmosphérique. L'album se découpe en 6 titres, faisant tous référence au titre de l'album, ajoutant juste un numéro pour la piste. L'album semble explorer un concept, visant plutôt les abysses (et peut-être une référence aux mythes des Grands Anciens, notamment ceux emprisonnés sous les mers).

Dès la courte intro du premier titre (Below 1), on est plongé dans un univers aquatique où une soudaine vague scélérate vient nous plonger au cœur des abysses, à travers un black très rapide et brutal, ne faisant pas de concession. Le black suinte le malsain et une certaine noirceur, à travers des couches musicales denses, à la manière des différentes zones pélagiques océaniques (de la zone de surface à la zone abyssale). Cette base est très virulente, très dense, emplissant l'espace musical de façon complète, avant que d'autres éléments apparaissent, au fur et à mesure de la descente et du déroulement de l'album, avec des titres prenant le temps d'explorer chaque strate, chacune ayant son aura monstrueuse ou cauchemardesque.
Car le gars derrière ce projet amène des éléments subtils qui enrichissent la musique et en même temps densifient la pression et catalyse un cauchemar aquatique. Il injecte des samples électroniques ou des sonorités spécifiques, toujours avec pour point commun un lien à l'eau. Et où cela devient encore plus intéressant, c'est qu'au fur et à mesure des titres, l'emploie de ces éléments glissent des ambiances atmosphériques fusionnées à la base virulente, allant même jusqu'à intégrer quelque chose de très hybride, évoquant un black industriel violent et très malsain. Et cela développe une ambiance générale délétère et pourtant foutrement jouissive, qui renforce le coté mythologique que l'album semble explorer. Le gars derrière place d'autres éléments, plus discrets certes mais qui appuient toute cette atmosphère et cette évocation de cauchemar marin, comme si le film Leviathan rencontrait un univers lofcratien. Car il est indéniable qu'il y a quelque chose de plus structuré et massif derrière.
Mais il ne se sert pas que de ces biais. Il y a un travail sur les rythmiques, qui suivent là aussi une évolution lié au concept. Car si le tempo est très rapide, il n'en est pas moins complexe, avec des alternances fulgurantes de quelques vagues ralentissements venant amplifier la brutalité et l'agressivité générale. La construction générale semble suivre une développement allant vers une plongée cathartique dans des abysses de noirceur et aller explorer des lieux qui ne devraient pas l'être. Certaines structures dans l'album échappent aux règles conventionnelles, s'appuyant alors sur les autres éléments cités, ainsi que sur une évocation plus diffuse qui va volontairement explorer notre imaginaire collectif. L'album nous emmène aussi dans des évocations d'autres univers, mais faisant toujours un lien avec le titre et cette ambiance de plongée démentielle océanique. Il y a un coté froid, inhumain mais calculé, maitrisant une noirceur cauchemardesque, en opposition avec l'humanité de l'auditeur.
Les titres tissent ainsi un univers qui aurait pu être assez commun mais qui ne l'est pas, du fait de l'angle d'attaque choisi, ainsi que du traitement de celui-ci, dans sa forme et son fond. C'est à la fois terrifiant, malsain et foutrement addictif, car ayant une cohérence de l'artwork aux détails les plus infimes de la musique, le tout sur un concept qui semble s'éloigner des choses plus habituelles.
Le chant appuie ouvertement cette ambiance et ce coté mythologique, à travers un chant très particulier, avec un chant guttural à la fois typé black et en même temps prenant des intonations déclamatives voire incantatoire, avec quelques effets dans le chant parfois, évoquant la aussi un univers aquatique froid. Quelques moments sont plus du chant plaintif, très malsain mais collant parfaitement à l'ambiance et au concept que génère la personne derrière l'entité Lhaäd.
Le son est ultra massif, très agressive, avec un travail sur les basses, évoquant ce que l'on peut entendre dans l'eau, quand on est immergé, sans pourtant autant abusé de cet effet. Tout participe à cette sensation de plonger dans un univers inconnu, malsain, perdu au fond des océans.
Lhaäd, avec cet album Below livre un premier méfait foutrement bon et efficace, tout en commençant à ouvrir les portes d'un univers à la fois terrifiant et attirant. Un premier essai que je trouve excellent et qui laisse entrevoir de bons augures à venir. Amateur de black violent mais intelligemment fait, foncez!

© Margoth PDF

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