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Antropocene

O

Autoproduction

24 mai 2021 à 08:05:01

Dématérialisé

2020

9 titres. Durée: 40'41''

Une petite vidéo:

O est un groupe italien formé en 2010, constitué de 5 garçons un peu énervés puisque pratiquant un black grindcore bien sauvage. Mais vraiment. Et ceci est leur deuxième album, qui tel une raclée avec un gant couvert d'éclats de verre, va te remuer pas mal.

Dès le premier titre, le dénommé 'Izo', la couleur est annoncée. Ca va défoncer sévère, en utilisant la vitesse en plus de la rapidité, vitesse qui se voit attribuer deux gammes de rapidité. Soit une lourdeur bien méchante pour les cervicales, soit plus rapide qu'un TGV sous acide (ouais, dans mon univers, ça existe!). Et clairement, le groupe n'est pas là pour rigoler. Vraiment pas. Car ces deux aspects de la vitesse se retrouve généralement sur tous les titres, ne laissant pas de répit.
La tonalité black se retrouve, outre le chant, sur les parties plus lentes, distillant des ambiances assez mélancoliques, voire sombres, en plus de lignes mélodiques typiques. En elle-même, elle apporte déjà un certain malaise, instituant une ambiance assez délétère mais très efficace. Le groupe prend soin de travailler sur ces aspects, les peaufinant jusqu'au malaise, créant une sorte d'hydre à deux tête que l'on a vraiment pas envie de rencontrer (même en plein jour).

Car avec ça, il y a le grind qui s'y imbrique. Sous forme de fulgurances persistantes, de passages totalement débridés, avec parfois un break qui va alors mener vers le black pour ensuite faire une fusion bien brutale. Le grind se retrouve aussi dans le chant, qui s'adapte vraiment au besoin, passant d'un chant black bien vénère à un chant plus typé grind ou guttural, apportant dans cette folie furieuse une étonnante variation. Mais sans compromettre le coté brutal et extrême du propos. Et allant parfois brièvement à des paroxysmes radicaux ('Fine', par exemple).
Le groupe n'est donc pas dans une perpétuelle rapidité brutale. Il amène des rythmiques pouvant être lourdes et martiales ou lorgnant vers une sorte de doom dégueulasse car poisseux et enfonçant l'aspect malsain qui se dégage de l'album. Il appuie ce coté malsain à travers une esthétique sonore particulière, qui appuie sur l'aspect des basses (dans le sens général du terme). La globalité est quand même un défouraillage en règle, ne faisant clairement pas dans le demi-mesure. Le but du groupe est clairement de filer la rouste de ta vie.

Si les titres, pour la plupart, oscillent entre 3 et 6 minutes, le dernier est pourtant différent, pétant les 10 minutes (10'26'' exactement), développant une ambiance vraiment malsaine, sorte de quintessence de la globalité des autres titres où la basse adopte un rôle pertinent et bien précis. On est sur un titre plus proche d'une sorte d'ambient malsain où la violence change clairement de visage, délaissant la brutalité à laquelle on s'est habitué à une violence sournoise, diffuse, renforçant le coté malsain.
Le groupe chante en italien, langue dont je ne capte pas un traitre mot. Et le chanteur offre donc ce voyage entre chant black virulent et une folie grind sans concession, les amenant parfois à se télescoper furieusement, de façon presque dantesque.

Le son est aussi un élément important. Outre la basse bien présente, qui appuie le coté brut et malsain, le travail sur le reste est un élément important qui renforce la musique en elle-même, permettant au groupe d'offrir un monument de brutalité, à travers un son à la fois excellent et pourtant avec un coté malsain parfois poisseux (justement par cette histoire de basses).
O offre un album très dense, particulièrement savoureux en matière de violence maitrisée et de densité musicale. Il devrait clairement faire plaire aux amateurs de barbaries!

© Margoth PDF

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