

MARGOTH 5
PDF5
Antibionics
Charcoalcity
Autoproduction
25 mars 2022 à 15:43:10
Dématérialisé
2022
11 titres. Durée: 39'27''
Une petite vidéo:
Charcoalcity est à l'origine un one man band belge créé en 2012 et devenu un groupe avec le temps. Ceci est leur deuxième album, à l'approche quelque peu étrange en ce qui me concerne.
Dès que le premier titre se lance, il y a un étrange phénomène où une mélancolie envahit tes oreilles. Ce qui dénote de base est un coté presque goth, le groupe ayant un visage wave indéniable. Mais pas seulement. Car avec ce coté wave, quelque chose d'autre vient: de l'indus. Et l'approche est clairement étrange, teinté de mélancolie, assez proche d'un goth dépressif regardant à travers la vitre un jour de déluge. Le groupe nous emporte tranquillement sur cette voie, sans brutalité et au bout de quelques instants, on en vient à trouver l'accroche sympa, le mélange wave / indus étant particulièrement judicieux ici. Honnêtement, je ne m'attendais pas à ça.
Ici, point de violence mais une grosse attention à un aspect émotionnel qui tranche avec le coté indus qui offre parfois un visage plus froid, inhumain que la wave vient pondérer. Charcoalcity joue sur la finesse, la précision. Il y a vraiment une ambiance posée, une volonté d'offrir quelque chose qui se pose. Et pourtant, il y a du contraste.
L'indus prend parfois le pas sur le coté wave, amenant une énergie et une aspect plus brut, avec un coté très synthétique. Le groupe ne se limite pas à appliquer simplement les règles de l'indus, il va plus loin. Il distille en effet des éléments comme une piste à suivre, donnant une ambiance particulière qui évolue en fonction des besoins et de ce que le groupe cherche à faire passer. Et le mélange des deux genres offre différents aspects, parfois presque cold wave (avec un aspect proche des vieux Depeche mode ou Duran Duran*), parfois un indus plus typé electro. Mais quoi qu'il en soit, le groupe tisse une trame sur laquelle il vient peindre les traits d'un univers étrange mais assez attrayant.
Et pour créer une immersion efficace, il n'hésite pas à injecter des sonorités particulières, quelques part entre sons électroniques, d'ordinateurs ou plus métallique (dans le sens propre du terme). Cela donne une certaine densité et entretient sur le long une cohérence.
Le groupe navigue sur le potentiel qui se donne, lui permettant d'offrir des titres très différents mais avec la même logique de base et cette idée de cohérence d'un univers persistant. Il y a beaucoup de passages qui se gravent dans l'esprit, la musique s'accompagnant d'un chant particulier.
Je ne peux pas faire l'impasse sur une reprise réussie que le groupe dynamite, celle de 'pump up the jam', qui revêt un aspect très martial.
Le chant est l'un des points fort de l'album, celui-ci marquant pas mal l'aspect wave, s'offrant quelques incursions indus rare et qui offre une immersion totale. Cela vient surement du timbre de voix particulier du chanteur et de sa malléabilité à pouvoir aussi offrir des accents goth dans son chant ici et là, offrant avec l'aspect musical plus indus une essence particulière.
Le son est lui aussi marqué par les deux pôles musicaux. L'ajout des éléments sonore ici et là ajoute à la musique une teinte particulière. La batterie est intéressante, avec une sonorité un peu froide et en même temps lié à la wave.
Charcoalcity est une sorte d'extraterrestre musical pour moi, que je n'ai pas vu venir. Un de ces groupes assez improbable mais qui le fait bien et qui s'avère une découverte raffraichissante!
* vous avez compris que sur la cold ou new wave, je suis un peu limité...