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And all was forgiven

Sons of the Nether

Autoproduction

12 septembre 2024 à 15:31:25

Dématérialisé

2024

5 titres pour 21'41''

Une petite vidéo:

Sons of the Nether est un trio québécois énervé où l'on retrouve Ben Bertrand de Rötual ou encore Whispers in the maze. Le groupe fut formé en 2015 sous le nom de Misshapen, pour Sons of the Nether depuis cette année. On navigue dans un death teinté de black plutôt énervé voire même véhément.

Le trio commence par une intro au clavier, très typé black mais avec quelque chose de malsain derrière, nous plongeant dans une ambiance sinistre voire gothic, du fait de la présence d'un violon. Mais rapidement, le groupe embraye et balance un détonnant mélange de black et de death, en gardant le thème de l'intro. Et c'est plutôt énervé comme version, avec des tempos soutenus et des rythmiques vraiment méchantes où les temps morts n'existent pas, en laissant pas de place aux compromis ou à un quelconque consensus. Ca va vite, c'est méchant, avec un mordant qui arrache bien la chaire.

La musique prend au death sa férocité, celui-ci puisant dans ce qu'il y a de plus virulent et sombre, en portant un chant très guttural, venant du fond de la gorge. Le choix des tempos semble découler de la part plus brutal death qui imbibe l'ensemble, offrant un agréable outrage auditif, en jouant avec différents codes du death. Les structures death sont présentes mais je ferai un point dessus plus loin car c'est un peu plus compliqué que ça.
Le black est présent sous deux formes: l'une s'appuyant sur les atmosphères avec un clavier ici et là ou la présence du violon du début. Ca apporte une ambiance black plus gothique qui contraste avec l'aspect death et l'autre facette black, qui suinte une approche plus malsaine et violente, par certains riffs ou des structures et reposant aussi sur des éléments vocaux qui enfoncent le doigts dans la plaie.
L'ensemble donne quelque chose de méchant, attractif et ne faisant pas dans le détail. Sons of the Nether ne vient pas en tant que figurant mais bien comme acteur virulent dans la scène. Et il joue ainsi avec les éléments qu'ils ont en main, apportant quelque chose de dense et parfois assez complexes (au-delà des rythmiques ou des patterns alambiqué de la batterie. Il y a quelque chose à la fois classique et singulier ici.

Et cela vient des structures. Reposant aussi bien sur des éléments purement death que black, le trio n'hésite pas à créer des repères qu'il brouille ensuite, créant une sorte de chaos organisé. Le groupe va ainsi engendré des structures hybrides, qui n'hésitent pas à se muer dans un style ou l'autre, sans faire de concessions. L'efficacité est toujours là, soutenu par un tempo marqué et où les quelques rares ruptures ne sont là que pour ajouter une couche de violence au chaos. Les structures dans la musique sont une identité du groupe, dotant que les titres savent se différencier les uns des autres et offrir des durées variables qui ne laisse pas de place à l'ennui.
Il y a vraiment une construction semblant reposer sur les rythmiques et les patterns de la batterie, en jouant avec les riffs évoluant entre death et black. Il y a une engeance à vouloir créer une entité bâtarde entre black et death, en évoquant, à travers les éléments musicaux, des choses venant d'un passé glorieux (notamment sur l'aspect black avec cette polarisation sur les deux aspects). Et ça fonctionne totalement. D'autant que l'atmosphère du début arrive à être présente à travers le flot de violence qui découle de la musique. Et le groupe amène aussi un côté mélodique dans des riffs, solos ou quelques structures, apportant un contraste net et mettant en exergue la virulence du reste. Pas bête du tout!

Le chant est excellent, se partageant entre le death, plutôt brutal (en accord avec la musique) à travers un chant guttural et les circonvolutions black, avec une voix nettement plus malsaine. Le chanteur offre un spectre assez large tout en se concentrant sur la part sombre et violente des deux styles.
Le son est excellent. Massif, puissant, riche en détails et laissant chaque instruments audible, notamment la basse, bien massive. Les guitares sont clairement différenciables dans les évolutions des deux styles et laissent la place au déploiement du contraste que j'ai évoqué. Le chant est bien audible, avec un soin porté à celui-ci car des détails très nets sont présent. Le mixe est à l'équilibre, avec une vision d'offrir un pamphlet compréhensible.

Sons of the Nether est clairement une découverte à faire, sans le moindre doute. C'est bestial, intelligent avec un esthétisme sonore certain. Un déboitage en règle intelligent et, surtout, qui fait du bien! Chapeau les gars!

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