The Harts Industry est un quatuor formé en 2014 du coté de l'Yonne et proposant un rock stoner. Et voici leur nouvel Ep sorti le 18 février dernier.
Celui-ci est constitué de 5 titres évoquant les désillusions et les désirs d'une génération malmenée par des épreuves (en gros, pour faire simple). Le titres vont clairement à l'essentiel, avec un coté énergique présent et une certaine révolte qui en jaillit. Alors oui, on est loin d'une musique violente et extrême sur ce coup mais quelque chose de plus posé et plus subtil.
Les titres sont bien plaisants, déroulant une certaine esthétique sonore, lié au coté stoner et mettant en valeur les aspects rock les plus puissants que le groupe amène parfois, passant par différentes formes, tout en conservant un objectif commun aux titres. Le groupe navigue dans un registre qui 'avère agréable, me rappelant les années 90 et le rock de cette époque (et des disques que l'on écoutait avec un pote). Le groupe porte ainsi une certaine nostalgie et une certaine idée du rock, offrant un paysage fortement sympathique, porté par des variations de thèmes et des parties plus tranchées que d'autres. Le groupe donne des titres avec du relief,
Il y aussi bien de la finesse et de la subtilité que des moments nettement plus puissants, créant presque des tableaux à chaque titres, chacun avec une teinte particulière et portant l'étendard d'un rock assez classieux. J'y retrouve un peu de l'esprit de Genesis dans certains titres, ce qui est peut-être un piège pour me capter dans leur musique et qui est fort agréable. The Harts Industry génère ainsi un rock qui tient aussi bien de la nostalgie que du fait qu'il est ancré dans son époque, à travers sa vision de leur jeunesse confrontée au réel.
Si 3 titres sont néanmoins marqués par le coté rugueux du rock, les deux derniers prennent un pli un peu différent. Les deux derniers appuient plus ce coté nostalgique, à travers une mélancolie et une trame qui évoque plus une musique de film, plus intimiste sur 'Prodigal son'. Et ces titres dévoilent plus l'esthétisme raffiné que le groupe nous égrènent discrètement sur les premiers titres. 'Prodigal son' entretient néanmoins des liens avec le rock, plus dans les chœurs et à travers une certaine puissance qui monte.
Le dernier titre prend plus la trame d'une sorte de ballade triste. 'The day is pale' marque plus un aspect discret sur le reste, avec un coté atmosphérique qui rencontre l'aspect stoner. C'est un titre long, lent et doux mais où la puissance s'exerce d'une autre manière, montrant que le groupe sait explorer son domaine, sans se limiter à certains codes. Sans compter une impression de sincérité, qui apporte un coté humain non négligeable.
Le chant est ce qui m'a marqué la première fois que j'ai écouté. Il est tout en finesse, sachant se faire un peu plus puissant au besoin mais il y a un coté dans la voix évoquant parfois Peter Gabriel et qui lui aussi me fait plonger dans cette nostalgie des années 90. Le timbre est aussi un peu éraillé et participe complètement à cette immersion.
Le son est excellent, avec un coté chaleureux, appuyant l'aspect stoner. Il y a beaucoup de détails sonores à découvrir mais surtout, la basse est bien présente, de bout en bout, offrant une profondeur bienvenue.
The Harts Industry est une très sympathique découverte, avec une approche du rock qui me plait bien, peut-être du fait du coté nostalgique qu'il dégage. Les fans de groupes classieux devraient apprécier fortement.