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Ad augusta

Alea Jacta Est

Useless Pride Records

17 octobre 2023 à 14:44:46

CD en fourreau

2023

7 titres pour 21'35''

Une petite vidéo:

Alea Jacta Est est une locution latine mais ici, il s'agit d'un quintet toulousain de metal hardcore formé en 2006 et qui nous revient avec ce nouvel Ep qui saura vous mettre en joie.
Alea Jacta Est ne m'est pas inconnu et le groupe allume des lumières dans la tête, là où se planque des réminiscences, dont certaines doivent être gravées sur des CDs (compilations ou autres, c'est un peu flou et je n'ai pas fouillé dans les disques).

'MMXXIII' est l'intro qui est là pour nous mettre dans une ambiance, que l'on sent guerrière, en arrière garde. De ces intros qui te font dire que ça va poutrer sévère, sans fioriture. Et effectivement, 'FFWF' qui suit l'intro pose les bases musicales de ce qu'il va y avoir sur l'Ep. A savoir un metal hardcore pur et dur mais dont le groupe va s'émanciper très vite. Je m'explique plus clairement: la base va rester mais ne va pas s'y cantonner, refusant la facilité et proposant, des ce titre, quelques variations, entre breakdown très typé beatdown et un travail sur les formes rythmiques, qui offre un panel conséquent sur l'album. Car si les rythmiques et les riffs sont typiques dans le fond, le groupe y apporte un travail marqué qui va nous emmener dans voies sentant le hardcore et des choses plus sulfureuses, n'hésitant pas à casser les règles tout en offrant une cohérence dans la trame de l'Ep.
Dis comme ça, cela peut paraitre étrange mais il est clair, à l'écoute, que la musique est faite pour que l'on se foute sur la gueule, dans la joie et la bonne humeur. Le groupe joue notamment sur un élément vicelard de lourdeur. Et vas-y que ça ralenti violemment et que, bim, ça ne suffit, on va te broyer avec un passage d'une incroyable lourdeur, calqué sur la rythmique hardcore du titre. Cela crée une ambiance plutôt dense, où l'épaisseur est faite pour que tu te débattes dans une musique extrêmement dense, faisant la guerre et une dimension plus axée anticipation (les samples sont issus des avec Stallone: Judge Dreed et Demolition man). Quoi qu'il en soit, il y a quelque chose de sous-jacent derrière ça.
Il y a aussi l'aspect lié au metal qui apporte un impact certain, avec une agressivité plus marquée et une approche qui va moduler en partie la musique, se manifestant d'ailleurs par la lourdeur et quelques moments où hardcore et metal se mêle complètement, juste un instant, pour bien te faire comprendre que le groupe n'est pas là pour faire de la figuration. Il y a une volonté d'avancer et de pouvoir asséner une forme de brutalité jouant sur l'ambiguïté du style, brouillant un peu les codes mais pour notre plus grand bonheur.

Et le groupe fait en sorte de moduler la forme, voir même parfois de muter le fond, avec des riffs différents du style ou bien en cassant les codes et glissant quelque chose pouvant imbriquer le hardcore avec du thrash, s'appuyant sur la méthode de la lourdeur et du beatdown (ha oui, certains passages sont nocifs pour les cervicales). Et entre les samples, la musique et ses circonvolutions, il y a une seconde trame qui semble se dessiner, venant en second impact, plus vicieux car non direct et pourtant, ça implique fortement l'escalade que le groupe développe.
Car oui, il y a une escalade dans l'Ep, un crescendo dans la manière d'amener l'essence de leur musique et la virulence croissante de la raclée que le groupe nous propose. C'est du metal hardcore oui mais avec une âme qui pourrait faire un lien avec de la powerviolence, pas très loin dans certaines fulgurances ponctuelles qui vont bien te calmer. Rien n'est hasardeux, le groupe maitrise le fond et la forme, en proposant un déploiement de son savoir faire et une identité forte. Se basant sur une vision du hardcore qui brasse les différentes écoles du hardcore, semblant unifier diverses chapelles en une seule, à l'efficacité décuplée.
Et du fait des titres assez concentrés, celle-ci ne se dilue pas et va même parfois se précipiter de manière furieuse.


Le chant est très caractéristique, appuyé par un timbre un peu rocailleux, parfois avec des glaires qui viennent avec. Oui, le chant est vindicatif et revendicatif. Les chœurs sont présents mais avec deux formes: la forme classique du style et un autre où c'est une voix qui arrive en support, ajoutant au côté contestataire. C'est bien vu et diablement efficace!
Le son est excellent, avec un côté lourd et une basse présence, apportant une densité marquée. Tout est fait pour créer un impact qui va se graver dans ton cerveau, en jouant aussi sur certains éléments de la batteries (les cymbales notamment, très présentes). Le mixe est à l'équilibre entre chants et musique. Pas de fioritures dans le son, à l'image du côté massif de la musique.

Alea Jacta Est offre une bonne grosse raclée pour tout fan de hardcore. Il signe avec efficacité son retour et l'envie d'en découdre et que tu te foutes sur la gueule avec tes potes! Ne passe pas à côté, ce serait con!

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